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Humeur Informatique

L’absence de vie privée est un mensonge, même sur internet.

Il n’y a pas que la nudité de Jennifer Lawrence qui s’est affichée sur les réseaux sociaux, il y a aussi et surtout sa vie privée. On pourrait confondre les deux, mais la vie privée ne consiste pas à se mettre nu chez soi ou même à se photographier nu, mais bien à faire ce que l’on veut dans la sphère de l’intimité.

Or c’est à nouveau, un peu à la suite de la NSA, ce droit dont il est question quand une actrice s’en voit privée. D’aucuns pensent que la nature du problème n’est pas le piratage, la faille de sécurité, mais la nudité de l’actrice. C’est un peu, comme ça a été dit ici ou là, la version du : « si elle s’est fait violer, c’est parce qu’elle portait une jupe ».

D’autres estiment qu’il ne saurait y avoir de vie privée sur internet, qu’il ne fallait pas (doit-on leur donner tort, au reste ?) mettre de telles photos en ligne. Malheureusement, c’est oublier un point important : aujourd’hui, internet n’est pas un domaine isolé du monde. Ce n’est pas un bureau de poste où s’effectueraient certaines opérations : c’est l’épicentre de notre monde (je pique l’expression à Glenn Greenwald). C’est là où on se fait des amis, qu’on rencontre son conjoint, c’est là qu’on choisit ses livres, ses films, qu’on organise ses voyages, où l’on expose ses idées, et… où l’on stocke ses données privées. Notre personnalité et notre intimité sont désormais liées au numérique.

Certains, aidés par Google ou Facebook voire la NSA, se sont persuadés que la vie privée n’avait pas d’importance, que si on n’a rien à cacher, on n’a rien craindre. Eh bien l’actualité vient, une fois encore, de prouver le contraire.

La vie privée est importante, et, malheureusement pour elle, une partie se trouve sur internet. Raison pour quoi il va falloir la confier à des entreprises fiables, si tant est qu’elles puissent l’être face à la malveillance d’un pirate quand ce n’est pas une malveillance institutionnelle.

Avant de clore ce billet, je voudrais affirmer encore une fois l’importance de la vie privée y compris sur internet. Et même si Google ou Facebook s’efforcent de nous faire accroire qu’il n’en est rien, il faut le redire : tout le monde a quelque chose à cacher. Vous ne voulez pas que votre employeur sache que vous cherchez un autre emploi, vous ne déballez pas votre vie amoureuse devant vos enfants ou parents. Vous ne communiquez pas vos secrets commerciaux à des concurrents. Vous ne communiquez pas votre numéro de carte bleue sur Twitter. Vous n’avez pas envie que vos photos soient exposées aux quatre vents.

L’absence de vie privée est un mensonge, même sur internet.

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Coder ? Mais pour quoi faire ?

Le singulier intransitif

D’aucuns y voient une évidence : il faut apprendre aux enfants le code. Du primaire au lycée, coder deviendrait une nécessité que je n’ose pour l’instant qualifier, tant les objectifs visés par cette injonction me semblent sujets à caution.

Tout d’abord, disons d’emblée que le singulier me saute aux yeux. Je suppose qu’il y a là une analogie avec le code de la route : il y aurait un code à apprendre. Rien n’est si éloigné de la réalité.

Puis, je remarque l’emploi absolu du verbe : coder quoi ? On ne sait pas, il n’y a pas de complément d’objet. Ce peut être tout et n’importe quoi ; peut-être cela n’importe-t-il d’ailleurs pas. L’important est de coder !

Pour quoi faire ? On ne sait pas trop au juste. Les propos d’Axelle Lemaire tendent à montrer qu’il y a là une nécessité sociétale, les emplois à venir requérant cette compétence qui font si cruellement défauts à nos enfants, alors que nos voisins anglo-saxons imposent dorénavant l’apprentissage du singulier intransitif susnommé. J’espère qu’ils ont été plus précis dans la définition du programme.

L’humanisme 2.0

Pas un enseignant ne se plaint de la boursouflure gargantuesque dudit programme. Les ambitions de l’école tiennent un peu de la gourmandise intellectuelle de Grangousier écrivant à son jeune fils, à ceci près qu’on ne veut plus enseigner l’hébreu ni le grec, mais « le code ».

Et c’est bien aux langues que l’on compare l’apprentissage du code : « On apprend l’anglais, le chinois, il faut apprendre à coder ! »

Vous remarquerez, au passage, à quel point on fait fi de la distinction saussurienne entre langue et langage, comme si c’était une seule et même chose. Mais comme personne n’explique quel langage informatique apprendre, je suppose que ce n’est pas bien grave.

Au reste, si l’on veut absolument créer une nouvelle matière (avec, dans le même temps un CAPES ou une agrégation informatiques), je me demande vraiment où on va la placer dans l’emploi du temps d’élèves déjà sursollicités. Quelles matières devront être sacrifiées sur l’autel de la modernité ? Le latin, le français, la SVT ?

Si l’on doit couper dans le tas, je souhaiterais alors que les choses soient très claires : disons aux parents, aux élèves, aux associations, à qui vous voulez que le niveau ne baisse pas, il change, on forme les enfants selon des impératifs qui varient selon les époques.

Et, enfin, si enseignement du code il devait y avoir, il me semblerait être un formidable bond en arrière. À l’heure où Thomson revient sur la scène commerciale, tout cela n’est pas sans rappeler le Plan informatique pour tous. Faut-il rappeler les raisons de son échec ? A-t-on déjà oublié ?

Éduquer au numérique d’abord

Mais il y a pire. On le sait, les établissements scolaires ne sont pas suffisamment équipés en matériel informatique. Si mes souvenirs sont bons, il doit y avoir quelque chose comme 1 machine pour 17 collégiens. Voudra-t-on enseigner le code sur cahiers de 300 pages à grands carreaux ?

Cette indigence matérielle a des conséquences : l’éducation au numérique échappe totalement à l’Éducation nationale. Si les élèves passent plus de temps devant leur écran que dans une salle de classe, peu d’entre eux savent réellement se servir d’un ordinateur. La plupart de mes élèves ne font pas la différence entre Google et un navigateur internet. Ils ignorent ce qu’est un moteur de recherche, ne savent d’ailleurs pas s’en remettre à d’autres, ignorent tout des techniques qui ont pu présider au classement des liens qui leur sont proposés. En un mot (car je pourrais continuer longtemps ainsi), il me semble parfois que le concept de littératie ait été inventé pour eux.

Or c’est bien là le problème. Il me semble qu’il y a bien plus urgent qu’enseigner un code, tant la nécessité d’initier au numérique est urgente. De ce point de vue, il faut battre en brèche l’idée que l’apprentissage du code est nécessaire. Veut-on créer un site ? A-t-on besoin d’apprendre le HTML, le CSS ou le JavaScript (ni langue, ni langage d’ailleurs) ? Franchement, à part pour le défi intellectuel que cela représente, pour assouvir la passion qui peut en découler, non. Je le sais, je l’ai fait. Dans un sursaut d’orgueil, j’ai mis mon site à la poubelle, et je l’ai refait entièrement avec mes petites mains et mon éditeur de texte. Ça a été un défi, ça m’a passionné et me passionne toujours, mais aujourd’hui, je le regrette. Il me serait plus confortable d’utiliser un CMS. Je gagnerai un temps fou, comme je gagne beaucoup de temps à démarrer ma voiture ou utiliser mon micro-onde sans comprendre le moins du monde ce qu’il se passe à ce moment.

L’hybris numérique

La vulgate voudrait que l’utilisateur passe de consommateur à acteur, comme si l’apprentissage du code allait, comme le prétend la secrétaire d’État au numérique, vous permettre de modifier un smartphone. Croit-on vraiment cela ? Vous voyez une génération d’utilisateurs modifiant à la main le firmware de leur routeur, codant au passage une blagounette en assembleur à destination de la NSA ?

Soyons sérieux.

Et d’où vient cette passion pour le software ? Pourquoi personne n’insiste sur la maîtrise du hardware ? Pourquoi ne mettrions-nous pas un fer à souder entre les mains de nos enfants ? Parce que c’est impossible voire superfétatoire. À moins de faire miroiter à notre collégien la confection d’un smartphone de 15 pouces…

La seule raison qui me ferait admettre l’enseignement du code, ce serait pour des motifs purement intellectuels, pour la rigueur, pour le fun, mais pas sous des prétextes fallacieux de geek en herbe. Que l’on nous épargne cette vision complaisante présentant les gamins comme de petits hackers ne demandant qu’à être éveillés, toisant l’industrie californienne de leur supériorité à venir. Voilà une forme d’hybris numérique, en somme.

Et surtout que l’on équipe les établissement d’abord, que l’on s’acquitte du nécessaire ensuite (éduquer au numérique), et que l’on allège les programmes avant de les alourdir à nouveau. Après, pourquoi pas, laissons-les coder. Mais si l’on met la charrue avant les bœufs – je prends les paris – l’apprentissage d’un quelconque code suscitera autant de passion que l’accord du participe passé antécodé, pardon antéposé.

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Humeur Informatique

L’obsolescence programmée ? N’importe quoi !

J’écris cet article avec mon MacBook Pro. Pardon mon MacBook. Il n’avait pas encore le droit à l’adjectif dont Apple allait affubler ces toutes nouvelles machines en aluminium apparues fin 2008 et répondant au doux nom d’Unibody.

2008.

Ma machine a été achetée en novembre 2008 et fonctionne à merveille. Littéralement. Tout, absolument tout fonctionne. Pas le moindre petit problème : pas de carte mère à changer, écran intact, disque dur intact, charnière de l’écran glissant fermement comme au premier jour, touches du clavier répondant toujours avec la vélocité requise, etc., etc.

MacBook

J’ai juste changé la batterie, et remplacé le disque dur par un SSD. Cependant, le disque dur est venu se loger dans l’emplacement dévolu au lecteur optique et est donc toujours en service.

En informatique, une année en compte sept

À l’époque…

C’est loin 2008. En informatique, les années comptent autant que dans la vie d’un chien…

À l’époque, disais-je avant d’être interrompu par moi-même, la bête tournait sous Leopard. Elle en a connu des systèmes ! Il y eut Snow Leopard, puis Lion et Moutain Lion et, très prochainement, cette vénérable machine au clavier même pas chenu va supporter Mavericks.

5 différents systèmes d’exploitation ! N’est-ce pas là forcer l’admiration ?

Le désir obsolescent

Je n’ai donc absolument aucune raison de vouloir changer de machine.

Si, bien sûr, à chaque fois que je vais dans un Apple Store, je découvre de superbes machines rutilantes possédant les derniers raffinements. Mais, outre qu’ils ne me sont pas absolument indispensables, je n’en ai pas les moyens (à ce propos, j’ai une maison à vendre, si vous recherchez ce genre de choses entre Troyes et Bar-sur-Aube…).

La conclusion s’impose d’elle-même. Ce n’est pas vraiment ma machine qui est obsolète (du moins pas encore), c’est le désir que j’ai eu pour cette machine en 2008 qui est obsolète. Il y a dans le besoin de changer d’objet une sorte d’infidélité commerciale qui pousse l’utilisateur à toujours aller voir ailleurs, abandonnant sans vergogne ce qui vient d’être acquis.

Il est vrai que les commerçants entretiennent savamment ce désir effréné d’acquérir la dernière nouveauté à tout prix, mais ce n’est pas absolument une nécessité. Faites comme Ulysse, écoutez mais attachez-vous au poteau ou bouchez-vous les oreilles.

Mac mini, machine fidèle

Vous pouvez garder votre bien des années et des années durant. Dans le cas précis qui me concerne (vous avez certainement des contre-exemples qui viendront battre en brèche le point de vue défendu dans ce billet), l’obsolescence programmée n’existe pas. Ou alors c’est une programmation sur plusieurs années. En somme, avant que la machine soit inutilisable, le consommateur est allé convoler vers d’autres acquisitions.

Mac mini

Évidemment, il est possible que votre machine ne supporte plus la toute dernière mise à jour, le tout dernier système, telle application, mais cela ne l’empêche pas de fonctionner. C’est le cas de mon iPod touch acquis en 2008, mais aussi de mon vénérable Mac mini datant de 2006.

Que tous ceux qui ont un iMac G4 ou un PowerBook lèvent la main.

Ajout du 20 septembre 2013 :

iPhone 4
iPhone 4
J’ai mis à jour mon iPhone 4, le dernier de la gamme à pouvoir accueillir iOS 7.
Je l’ai fait essentiellement par curiosité, me disant que de, toute façon, j’allais acquérir un 5S. Et si d’aventure mon iPhone connaissait le sort du 3G devenu quasi inutilisable suite à la mise à jour vers iOS 4 (je ne suis plus très sûr du chiffre), eh bien, pour la raison susdite, ce ne serait pas grave !
Je n’attendais pourtant pas des merveilles. À système gourmand et ses moult effets eye-candy, vieil appareil moins performant, me disais-je.
Que nenni !
Mon iPhone 4 est désormais plus véloce ! C’est simple, il marche mieux, et c’est plus joli.
Voilà donc l’obsolescence déprogrammée.
Acheter un iPhone 5S ? Oui, mais rien ne presse.

Ajout du 25 octobre 2013 :

J’ai installé Mavericks sur mon Mac, le nouvel OS d’Apple. Comme je le disais plus haut, ma machine aura connu cinq systèmes d’application.

Batterie
Batterie

On a coutume de penser que le passage à un nouveau système ralentit la machine. Or il n’en est rien, cela fonctionne mieux. J’y ai même gagné pratiquement une heure d’autonomie. \o/

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Éducation Informatique

Nouveau ravalement de façade

L’an dernier – un an jour pour jour – Ralentir travaux avait déjà connu un léger lifting : le code était devenu du HTML 5/CSS 3, l’apparence du site avait été revue, quelques ajouts avaient été faits (comme la possibilité de commenter, par exemple).

C’est qu’il s’agit de procéder par petites retouches, au fur et à mesure, sans grande révolution. Il n’y a pas de grands chantiers quinquennaux, mais une évolution permanente, rendant, je l’espère, le site plus agréable à utiliser.

Design extensible

L’an dernier, j’avais eu un seul regret, c’était de ne pas avoir réalisé un design extensible. C’est désormais chose faite. Il me semble que cela évite d’avoir deux versions du site, qui serait l’une pour les ordinateurs, l’autre pour les appareils mobiles (tels que les tablettes ou les téléphones).
Or je déteste cette double interface. Cela encore plus quand la version «normale» du site, surchargée d’informations et de pubs, correspond à une version mobile anémique. Surcharge d’un côté, uniformité vidée de l’autre, il y a des designers qui me semblent démériter.

Exemple de page
Exemple de page

Lisibilité et interface épurée

J’ai donc privilégié une interface unique, simple, épurée (j’ai déjà clamé mon goût pour Instapaper). Hormis le header et le footer, le site est composé d’une page blanche et du texte. C’est un texte dont la police est passée à 1.1em (à ce sujet, ce site m’a bien aidé à convertir les pixels en em ou en %).
Si, la première fois que j’ai lu que les sites web devraient adopter de telles dimensions, j’ai été quelque peu dubitatif, je n’ai, à présent, plus la moindre incertitude. On est tout d’abord étonné ; on ne s’en passe plus par la suite. Il n’y a aucune raison de choisir une police trop petite, à moins que l’on ne cherche à faire comme beaucoup de monde, c’est-à-dire des sites peu lisibles. Mais peut-être ne suis-je qu’un quarantenaire aux yeux fatigués…

Exemple de page avec image
Exemple de page avec image

J’en ai profité pour agrandir la taille des images dont la plupart me semblent désormais bien petites en regard de la police de caractère. Je me suis efforcé de légender chaque image. Par ailleurs, un cadre qui s’insère dans le corps du texte permet d’y glisser un texte indépendant apportant diverses informations. Enfin, je tenais à ajouter une citation du texte dans le corps de l’article sans avoir à répéter le texte. Cet article propose une solution assez élégante à mettre en place grâce au HTML 5 (attribut data-pullquote).

Cette page ou celle-ci peuvent donner un bon aperçu des transformations apportées à Ralentir travaux.

Les lecteurs les plus perspicaces remarqueront que le design de Ralentir travaux a été quelque peu influencé par les templates proposés par Apple dans iBooks Author.

Quoi d’autre ?

Un tas de choses. Le problème quand on modifie un truc, c’est qu’on bute sur mille et une choses à adapter, modifier, transformer… Toujours est-il que j’en ai profité pour refaire le moteur de recherche (made in Google) qui buguait.
La page d’accueil a été refaite également : le menu en accordéon ne me plaisait que moyennement (il n’était pas toujours très agréable à utiliser). Et un flux RSS en PHP affiche maintenant les articles les plus récents (merci à l’auteur de cet article).

Je ne sais pas si vous l’aviez remarquée, mais une page consacrée aux manuels a été ajoutée. Elle fait le point sur les parutions sur iPad. Elle fait la somme des articles publiés sur ces manuels.

Dons
Dons

Enfin, un bandeau (que vous pouvez faire disparaître) invite le généreux visiteur que vous êtes à faire un don si vous souhaitez participer aux frais d’hébergement, d’achat du nom de domaine, etc.

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Informatique

Comment importer une vidéo YouTube, DailyMotion, etc. dans iBooks Author ?

YouTube
En principe, lorsque vous souhaitez intégrer une vidéo dans votre site ou votre blog, vous copiez et collez une portion de code, et le tour est joué. Ce sont quelques lignes que vous obtenez en cliquant sur Partage, et qui ressemblent à ça :

<iframe width="480" height="360" src="http://www.youtube.com/embed/z4CLpA3Y1Kg?rel=0" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>

Il n’en va pas de même avec iBooks Author. Vous ne pouvez pas simplement copier et coller le code qui vous a été donné. Il faut réaliser un widget.
Souvenez-vous, je vous avais expliqué comment importer des exercices interactifs que vous aviez obtenus avec un exerciseur du type HotPotatoes. La méthode est sensiblement la même. Vous pourrez alors intégrer dans iBooks Author n’importe quelle vidéo, que celle-ci provienne de YouTube, DailyMotion, Vimeo ou l’Ina… Évidemment, on se dira qu’on aura plus vite de recourir aux services d’un site comme Bookry, mais il faut s’inscrire et la création du widget qui nous intéresse ne concerne que les seuls YouTube et Vimeo.

Pour commencer :

Tout d’abord, créez un dossier. Vous pouvez, par exemple, lui donner le nom de votre vidéo. Dans notre cas, ce sera verbe. On obtient donc un dossier intitulé verbe.

Nouveau dossier

Dossier verbe

Créer un fichier HTML :
Dans ce dossier, placez un fichier HTML. Celui-ci doit impérativement s’appeler Main et porter l’extension .html. Votre fichier sera donc Main.html.
Dans ce fichier, placez le code suivant :

<!DOCTYPE html>
<html>
<head>
<title></title>

</head>

<body>

</body>
</html>

Entre les balises title, mettez le titre de votre vidéo. Entre les balises body, placez le code obtenu sur le site de partage de vidéo. Dans notre cas, cela donnera ceci :

<!DOCTYPE html>
<html>
<head>
<title>Le verbe</title>
</head>

<body>
<iframe width="480" height="360" src="http://www.youtube.com/embed/z4CLpA3Y1Kg?rel=0" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
</body>
</html>

Main.html

Créer une image :
À présent, créez une image de la dimension que vous voulez. Cette image va permettre d’afficher votre vidéo dans votre livre fait avec iBooks Author. Ce peut être un simple rectangle affichant le titre de votre vidéo. Vous préférerez probablement mettre une image provenant du film. Pour cela, affichez votre vidéo en plein écran et faites une capture d’écran.

Placez votre image dans le dossier verbe créé au tout début de ce tutoriel. Attention votre image doit s’appeler Default et être au format PNG. Votre image s’appellera donc Default.png.

Créer un fichier PLIST :

Info.plist

Dernière étape avant import dans iBooks Author, créez un fichier PLIST. Pour cela, copiez ce code :

<?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?>
<!DOCTYPE plist PUBLIC "-//Apple//DTD PLIST 1.0//EN" "http://www.apple.com/DTDs/PropertyList-1.0.dtd">
<plist version="1.0">
<dict>
	<key>CFBundleDevelopmentRegion</key>
	<string>French</string>
	<key>CFBundleDisplayName</key>
	<string>Le verbe</string>
	<key>CFBundleIdentifier</key>
	<string>com.widget.Untitled</string>
	<key>CFBundleName</key>
	<string>Le verbe</string>
	<key>CFBundleShortVersionString</key>
	<string>1.0</string>
	<key>CFBundleVersion</key>
	<string>1.0</string>
	<key>Height</key>
	<integer>360</integer>
	<key>MainHTML</key>
	<string>main.html</string>
	<key>Width</key>
	<integer>480</integer>
</dict>
</plist>


Ce code doit figurer dans un fichier intitulé Info et portant l’extension PLIST. Votre fichier sera donc Info.plist.
L’essentiel à retenir de ce fichier XML est qu’il délivre un certain nombre d’informations à propos de votre vidéo. Les plus importantes étant les dimensions de cette vidéo. Soyez sûr que ces dimensions correspondent à celles qui se trouvent dans votre fichier PLIST. Ma vidéo est de 480 par 360. Ce sont des dimensions qui m’ont été données par YouTube (naturellement, j’aurais pu en obtenir d’autres). Elles doivent donc figurer dans le fichier PLIST.

Créer le fichier plist

Pour finir :
Maintenant que vous avez les 3 fichiers Main.html, Default.png et Info.plist dans votre dossier verbe, il vous reste une chose à faire.

Trois fichiers

Il faut ajouter l’extension WDGT à votre dossier qui sera désormais un widget intitulé verbe.wdgt. Il n’y a plus rien à faire si ce n’est glisser et déposer le widget dans iBooks Author. Branchez votre iPad. Cliquez sur Aperçu et vérifiez que votre vidéo fonctionne.

Le dossier est devenu un widget

Si quelque chose ne fonctionne pas, si vous désirez modifier votre widget, il faudra faire un clic droit et choisir Afficher le contenu du paquet. Vous pourrez alors modifier le fichier HTML, PLIST ou PNG.

Afficher le contenu du paquet

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Publication du chapitre II La Genèse (sixième)

CouvertureJe me suis réveillé ce samedi matin avec une bonne surprise : un message m’annonçant la publication du chapitre II du manuel de sixième. Cela aura donc pris moins d’une semaine ! Alléluia !
Ce deuxième chapitre est consacré à la Genèse, au tout début de la Genèse. On commence avec la création du monde pour terminer avec la tour de Babel. Naturellement, ça a été difficile de faire des choix – un véritable crève-cœur – parce qu’avec la Bible, on pourrait imaginer des milliers de chapitres différents. Si l’on n’avait des contraintes de temps ou de programme, j’aurais volontiers suivi la trame narrative du film de John Huston. Cela m’aurait permis d’évoquer Abraham et différentes histoires comme celle de Sodome et Gomorrhe.
De manière générale, je voulais, un peu à la manière de Victor Hugo, présenter la Bible comme un fabuleux recueil d’histoires, de contes, de légendes, etc., montrer des temps immémoriaux où l’homme vivait en compagnie de Dieu avant d’être chassé de l’Éden, un temps où l’homme vivait des centaines d’années, un temps où l’on pouvait rencontrer des géants – les Néphilim – les hommes forts du temps jadis (pour dire la vérité, je les ai oubliés ceux-là).
De toute façon, je pense publier à l’avenir des variantes du chapitre II. Ce seront des chapitres bis. Je pourrais alors en consacrer un à L’Exode, par exemple. Le chapitre II n’est donc pas terminé, et ne le sera jamais, un peu comme les lettres permutant de la Torah.
Reste que je suis vraiment très heureux de poursuivre la publication de ce manuel de sixième, lequel, contrairement à celui de quatrième, voit le jour chapitre après chapitre, progressivement, au fur et à mesure de mes envies, de mes découvertes. Et plus j’avance dans ce travail, plus j’en arrive à la conclusion que le numérique nous permet d’accéder à la beauté des choses. J’en veux pour preuve ce tableau de Brueghel, La tour de Babel, que l’on peut télécharger, pour peu qu’une image de 200 Mo ne vous fasse pas peur. Et même si iBooks Author ne vous permet pas d’afficher une image d’une telle résolution, 5000 pixels par 5000 pixels, sur un iPad, c’est déjà très beau !
Il me reste à vous souhaiter une bonne lecture.
Pendant ce temps-là, j’irai poursuivre ce manuel, qui se poursuivra par la guerre de Troie. Ce sera le chapitre trois (oui, je sais, le jeu de mots est pitoyable).
chapitre-III

Mise à jour
Ce chapitre a connu sa première mise à jour :

  • Corrections d’erreurs (merci infiniment à ceux celles qui me les signalent,
  • Ajout d’illustrations,
  • Ajout d’Extraits du journal d’Adam de Mark Twain.

Je vous recommande tout particulièrement la lecture du texte de Mark Twain.
Bonne lecture .

Téléchargez les manuels (cliquez sur les images) :
couverture4 couverture1 Manuel iTunes Chapitre III

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Un manuel pour iPad, explications en vidéo

Le manuel de sixième (chapitre I) a connu une petite mise à jour. Ont été ajoutés, entre autres, 1 exercice et deux screencasts.
Pour accompagner cette première mise à jour, voici une
petite vidéo exposant les différentes ressources offertes par un manuel numérique.

P.-S. L’heure tardive, un mac vieillissant et soufflant comme un damné ainsi qu’un nez bouché vous inviteront, je l’espère, à l’indulgence. 🙂

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Il doit bien y avoir des hackers chez les littéraires

L’accord sur la numérisation et la diffusion du fond de la BNF, la monétisation qui doit en découler ne laissent pas de m’inquiéter. Cela devrait d’ailleurs inquiéter tout utilisateur d’internet, mais l’enseignant que je suis est doublement inquiet. Il l’est, bien sûr, en tant que citoyen (auquel, par ailleurs, les questions de neutralité, d’accès à la culture importent), il l’est en tant que professionnel de l’éducation.

Voici pourquoi.

Sans Wikipédia, sans Gallica, sans tous ces sites qui donnent accès librement à la littérature, aux illustrations, aux manuscrits, etc., je retourne à ce qui est, pour moi, l’âge de pierre de ma profession : les années 90 où il fallait recopier à la main des textes, des contes entiers, les scanner, utiliser un logiciel de reconnaissance de caractères puis les corriger. Aujourd’hui, cela n’est plus la peine, car il me suffit de copier et de coller un extrait de tel ou tel auteur, de le relire et, éventuellement, de corriger telle ou telle erreur. Je gagne alors un temps précieux. Imaginez le temps qu’il faut pour recopier ne serait-ce qu’un conte de Voltaire !

J’ai trouvé un autre moyen de jouir (professionnellement) de Wikipédia ou Gallica. Ai-je à faire un exercice sur les propositions subordonnées relatives ? Voudrais-je quelques exemples littéraires de bon aloi qui en imposeront davantage que mes petites phrases inventées pour l’occasion ? Vais-je relire des milliers de pages pour trouver le bon exemple littéraire ? Que nenni ! On ouvre, dans Gallica ou Wikipédia une page de Chateaubriand, de Zola ou de n’importe quel auteur, on fait un cmd (ou clic) + f, on tape quelques mots clefs et l’on trouve tout ce que l’on cherche en un clin d’œil. Des centaines de propositions apparaissent surlignées. Combien de temps, d’heures, de jours ai-je gagnés en ayant à ma disposition tout ceci?

Ce temps, entre autres, m’a permis, par exemple, de concevoir des manuels libres et gratuits. D’ailleurs, ces manuels ont vu le jour parce que le partage de la culture, le libre (Aaron Swartz, je te salue au passage) m’ont permis d’accéder à tout un pan de notre culture, celui-là même qui était auparavant enfermé dans les coffres des grandes bibliothèques, oublié, car ne faisant plus l’objet de publication peu rentable, exposé dans des musées lointains ou des collections privées, etc. Privés de tout cela, mes manuels ressembleraient, après en avoir accouché dans la douleur du scanner et de l’OCR, à de vagues et exsangues photocopies dépourvues d’illustrations.

Or Apple m’avait déjà signifié que les mots «libre» et «gratuit» n’étaient pas les bienvenus sur la couverture d’un livre exposé sur son store. Très bien. Faut-il que dorénavant il n’y ait plus rien de libre ni de gratuit ? Que les incunables (vous savez ceux qui sont «antérieurs à 1500». Appréciez la tautologie) soient commercialisés ? bardés de DRM ? Savez-vous ce que cela signifie pour tous ces pays – je pense notamment à certains pays d’Afrique, du Maghreb – qui bénéficient gratuitement et librement de cette somme ?

Bien des fois, lors de l’élaboration de mes manuels, je me suis dit que le droit d’auteur avait été inventé, non pas pour nourrir les ayants droit, mais pour engraisser des éditeurs confisquant des œuvres d’auteurs morts depuis près de cent ans (un vrai conte !). Mais ceux qui le sont depuis un demi-millénaire, faut-il qu’ils le soient également ? Faudra-t-il payer pour les lire ? En ce cas, il faudra faire ce qu’a fait Aaron Swartz, il faudra piller le catalogue et le mettre en ligne. Il doit bien y avoir des littéraires chez les hackers.

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Comment intégrer des exercices du type HotPotatoes dans iBooks Author

Je crois bien que c’est la première fois que je réalise un tutoriel. Il y a un début à tout !

En fait, comme j’ai reçu plusieurs messages me demandant comment j’avais réalisé tel ou tel exercice pour mon manuel, je me suis dit que j’allais expliquer les choses une bonne fois pour toutes. Et je n’aurai, ensuite, plus qu’à indiquer le lien à chaque fois qu’on me poserait la question. Le droit à la fainéantise mérite bien quelques efforts.

Avant de vous expliquer comment je m’y suis pris pour intégrer certains exercices réalisés avec HotPotatoes dans iBooks Author, je tiens à prendre quelques précautions d’usage. Je n’ai rien d’un spécialiste. Je bidouille, et, à force, le HTML ou le CSS me deviennent plus ou moins familiers. Quant au JavaScript, je suis une véritable quiche dont la nullité crasse ne peut qu’inviter à l’humilité. Bref, si je dis une bêtise, je vous prierai de ne pas m’en vouloir. Les intentions sont nobles, l’exactitude des renseignements subséquents non garantie.

Commençons.

Si vous n’aimez pas les vidéos, lisez la suite. De toute façon, c’est complémentaire.

I – Utiliser le widget HTML

Capture

Si, dans un élan d’enthousiasme naïf, vous choisissez de créer un widget HTML, et que vous cherchez à y entrer benoîtement un peu de HTML, vous constaterez que rien ne se passe. Vous ne pouvez rien faire. Vous aurez beau cliquer sur le rectangle indiquant HTML, ce sera en vain. Stupéfait, vous découvrez ensuite que l’inspecteur vous propose de choisir un widget HTML 5. Et, en effet, vous avez la possibilité d’importer quelque chose portant l’extension .wdgt.

J’abandonne dorénavant le ton un tantinet verbeux que j’ai employé jusqu’à présent, je vous épargne la description de l’étonnement, l’agacement et le dépit que j’ai éprouvés. Je vous passe les phases d’énervement et d’abandon, et j’en viens aux résultats auxquels je suis parvenu.

II – Créer un widget

Vous l’aurez compris. Il s’agit de créer un widget, par vous-même. Ne croyez pas ceux qui vous disent qu’il faut télécharger Xcode et tout le tintouin. C’est peut-être gratuit, mais c’est très lourd et parfaitement inutile pour ce que nous allons faire.

En fait, tout ce que vous devez faire consiste à créer un dossier le plus simplement du monde. Vous créez votre dossier, vous lui donnez l’extension .wdgt, et votre dossier change d’apparence. Il devient un widget ! Un widget parfaitement vide, mais un widget.

Capture 5

Vous faites alors un clic droit sur ledit widget et vous choisissez Afficher le contenu du paquet. Évidemment, il n’y a rien dedans. Vous allez devoir le «remplir».

Capture 1

III – Remplir votre widget

Que mettre dedans ? Eh bien l’exercice que vous avez réalisé avec HotPotatoes (pour ça, je ne vous explique pas comment faire ; il y a d’ailleurs une kyrielle de tutoriels sur le sujet).

Vous allez donc mettre, dans votre widget, le fichier que vous avez créé avec HotPotatoes. Quel que soit le nom que vous lui avez donné au moment de sa création, vous allez devoir le renommer. Il doit impérativement porter le nom suivant : index.html. Attention, HotPotatoes crée des fichiers portant l’extension .htm, vous devrez la changer pour .html.

Ensuite, vous devez créer un fichier .plist répondant au doux nom de Info.plist dans lequel vous devez écrire les lignes ci-dessous :

<?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?>
<!DOCTYPE plist PUBLIC "-//Apple//DTD PLIST 1.0//EN" "http://www.apple.com/DTDs/PropertyList-1.0.dtd">

<plist version="1.0">
<dict>
	<key>CFBundleDevelopmentRegion</key>
	<string>French</string>
	<key>CFBundleDisplayName</key>
	<string>Exercice</string>
	<key>CFBundleIdentifier</key>
	<string>com.yannhoury-exercice</string>
	<key>CFBundleName</key>
	<string>Exercice</string>
	<key>CFBundleShortVersionString</key>
	<string>1.0</string>
	<key>CFBundleVersion</key>
	<string>1.0</string>
	<key>Height</key>
	<integer>768</integer>
	<key>MainHTML</key>
	<string>index.html</string>
	<key>Width</key>
	<integer>1024</integer>
</dict>
</plist>

 

Évidemment, vous voudrez peut-être modifier certaines informations, mais, quels que soient les choix que vous ferez, il n’y a pas là de grandes difficultés.

Vous devez enfin créer une image devant être intitulée Default. Elle aura l’extension .png. Cette image est celle qui servira à iBooks Author pour afficher votre exercice. Pour ma part, j’ai cédé à la facilité et j’ai créé une image avec Pixelmator sur laquelle j’ai écrit… Exercice (ce n’est pas très original, je sais. Et, en plus, mon image est moche).

Capture 3

Est-ce tout ?

Bah ! non.

IV – Modifier le code de index.html

Une des caractéristiques de HotPotatoes est de produire des choses assez moches. Quand je réalise un exercice avec ce logiciel, je change une partie du CSS afin que ce soit le plus neutre possible. N’étant pas un maître de la feuille de style, j’essaie au moins d’aspirer à la sobriété. Je me dis que ça passera mieux.

Que faut-il faire ?

Pas grand-chose. Il faut ouvrir votre fichier index.html dans un éditeur de code. J’utilise Coda, mais il en existe de nombreux notamment TextWrangler qui est gratuit. Un véritable codeur se livrerait à un nettoyage en bonne et due forme du code, mais n’étant pas un, je me contente de modifier ce qui m’importe (cela dit, la tentation est grande…).

Pour être clair et précis, vous devez modifier ce qui se trouve entre les balises suivantes :

<style type="text/css">
</style>

Capture 4

Mais ce n’est pas indispensable. Ça l’est si vous n’êtes vraiment pas satisfait de l’esthétique de votre exercice. Mais pour le faire, il faut connaître un peu le CSS (il existe nombre de tutoriels sur le sujet).

Quant à moi, j’ai changé les propriétés de quelques sélecteurs afin d’avoir des marges plus ou moins grandes, j’ai éliminé les bordures, etc.

body{font-family: Georgia;
background-color: #ffffff;
color: #000000;
width: 60%;
margin:auto;
font-size: 1em;}

table,div,span,td {font-size: 100%;
color: #000000;}

div.Titles {margin-top: 0;
padding-top: 3em;
padding-bottom: 1em;
padding-left: 6em;
text-align: left;
color: #ffffff;}

button {font-family: Georgia,Baskerville,Times New Roman,Geneva,Arial,sans-serif;
font-size: 100%;
display: inline;}

.ExerciseTitle {font-size: 120%;
color: #000;}

.ExerciseSubtitle {font-size: 120%;
color: #000033;}

div.StdDiv {background-color: #ffffff;
text-align: left;
font-size: 100%;
color: #4c4b4b;
padding-right: 6em;
padding-left: 6em;
padding-bottom: 2em;}

V – Pour finir

Pour finir, précisons que tout ne fonctionne pas. Ainsi, tel exercice réalisé avec HotPotatoes ne fonctionne pas. À vrai dire, cet exercice ne fonctionne ni dans iBooks Author ni dans Safari. C’est un exercice où l’on peut déplacer des portions de texte. C’est bien dommage, et si un développeur passant par là pouvait m’apporter quelques éléments de réponse, j’en serais vraiment très heureux.

En revanche, je viens d’essayer, les mots croisés générés avec HotPotatoes fonctionnent dans iBooks Author.

Vous rencontrerez probablement un tas de petites difficultés dépendant de ce que vous cherchez à obtenir, sachez que si je peux vous aider d’une manière ou d’une autre, je n’hésiterai pas.

Dernier point. On peut très bien réaliser la même chose avec Netquiz Pro. Simplement, l’exerciseur génère de nombreux fichiers qu’il faut tous mettre dans le même dossier comportant l’extension .wdgt. Vous n’aurez pas à renommer le principal fichier puisqu’il est déjà nommé index.html. Et le CSS, si vous désirez le modifier, se trouve (comme il se doit) dans un dossier à part.

Télécharger les fichiers dont il est question dans ce tutoriel

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Pour un manuel numérique

iPad et manuels
Dressons le décor. Une salle polyvalente d’un collège de banlieue. Un bruit sourd, écho d’un scandale pédagogique. L’inspecteur vient d’annoncer que les manuels pour le nouveau programme de seconde n’étaient pas encore prêts chez tous les éditeurs. L’oreille attentive aura su entendre ces exclamations fugaces : “Mais comment vais-je bien pouvoir préparer mes cours sans manuel?” “C’est bien la première fois que je vais devoir préparer un nouveau programme sans livre”

Mais diable, à l’heure du numérique ; du web 2.0 ; des tablettes et des ENT, voilà que l’absence de manuel scolaire papier semble paralyser un aréopage d’enseignants, pourtant tous capables d’être de fabuleux producteurs de contenus. N’aurait-on pas là le reflet d’un paradoxe inquiétant? Ou alors, ne faudrait-il pas voir dans cette situation, qui prête aussi à sourire, l’occasion d’une salutaire réflexion sur le devenir de cet objet singulier qu’est le manuel scolaire ?

Dont acte !

Ceci tuera-t-il cela ?

Longtemps, j’ai pensé que le débat reposant sur l’opposition hugolienne était infondé, que ceci ne tuerait pas cela, que le numérique ne tuerait pas le papier . Fort de l’idée qu’une technique ne remplace pas une autre (1), j’avais acquis la conviction que le livre tel qu’on le connaît ne serait en rien menacé par le numérique. De ce point de vue, chaque fois que je mets les pieds dans un salon consacré à la littérature, en particulier de jeunesse, je me conforte dans cette idée. Le livre sur papier, joliment relié, avec de belles illustrations ou non, a de beaux jours devant lui. Il n’est que de constater le taux de fréquentation de telles manifestations.

En revanche, je sais maintenant que si l’ordinateur ou la tablette ne tueront pas les livres, ils tueront cependant un certain type de livre. C’est peut-être le cas du livre de poche, c’est à coup sûr celui du manuel scolaire. Cela pour une raison très simple : si le manuel numérique a mieux à offrir que son jumeau de papier, alors l’espérance de vie de ce dernier est menacée.

Cet article écrit à deux pouces, quatre mains, vingt doigts (ou – si l’on préfère – à deux par Ghislain Dominé et Yann Houry), ambitionne non seulement de le démontrer, mais aussi de montrer en quoi cela est possible et souhaitable.

Si le manuel devient numérique

On le sait, le manuel est solidement implanté dans la culture scolaire. Pas une année ne commence sans la distribution de cet objet hautement commercial représentant, selon un rapport de Michel Leroy, 281 millions d’euros pour la seule année 2010. Or le manuel tel qu’on le connaît aujourd’hui – celui-là même dont le coût est si élevé (et encore cette dépense est-elle concurrencée par celle que provoque le nombre croissant des photocopies), ce manuel parfois superbement ignoré par les enseignants sommés de le choisir – finit inéluctablement au rebut.
Abîmé, ne correspondant plus au programme, trop lourd aussi, il doit être renouvelé, modifié, allégé. Sa durée de vie est brève (officiellement elle est de cinq ans environ), et les contraintes, qui ont présidé à sa conception, nombreuses. En effet, l’auteur d’un manuel ne doit pas dépasser tant de pages voire tant de mots, il obéit à une ligne éditoriale ou à un programme, selon des délais parfois excessivement courts, etc. Sans compter que ces manuels sont intrinsèquement pensés, non pour les élèves, mais plutôt pour les enseignants. Ce qui n’est pas sans fâcheuses conséquences : sans aller jusqu’à parler de moteurs de paresse, ces manuels sont vendus aux enseignants comme le nec plus ultra de la ressource documentaire et de la pédagogie, offrant des démarches clefs en main, pourtant bien immobiles et où l’innovation pédagogique est aussi importante que la prise de risque économique…

Or ce sont précisément ces contraintes ou ces défauts qui volent en éclat dès lors que le manuel devient numérique. Il perd son poids. Il met à mal les limites éditoriales et ouvre des perspectives pédagogiques où l’audace est la bienvenue. De plus, devenu intangible, il n’est plus à jeter, il est mis à jour. Il frappe d’obsolescence ou d’inanité la photocopie. Enfin, paradoxalement, il permet d’envisager une réduction des coûts.

Mieux encore, tout se passe comme si le manuel devenant numérique, tel un composé chimique, agissait comme un révélateur, le révélateur d’une métamorphose scolaire. En effet, la publication du manuel numérique – a fortiori d’un manuel libre et gratuit – pose un certain nombre de questions ou plus précisément remet en question un certain nombre de modèles : un modèle économique, mais aussi un mode d’enseignement voire d’enseignant tout court, tant il est vrai que ce rôle est plus que jamais à redéfinir.

Un nouveau modèle économique

Le manuel numérique – donc immatériel, intangible – ne s’abîme jamais, il ne s’écorne pas, il ne s’efface pas. L’élève est même, pour la première fois, invité à écrire, gribouiller, souligner, surligner, annoter son manuel. Ainsi, devenu numérique, le manuel peut devenir possession des élèves. Personnalisable et mobile, il peut être approprié. Faire sien son manuel est une composante essentielle dans le processus d’apprentissage. Tel le moine copiste écrivant dans la marge de son manuscrit ses réflexions et corrections, l’élève peut annoter, corriger et augmenter son manuel numérique. Qu’il cherche à faire cela avec son manuel papier et il aura à rendre des comptes, et à la documentaliste, et au comptable de son établissement.
Évidemment d’aucuns rétorqueront que si le manuel ne se détériore pas, ce peut être le cas de la machine qui le supporte. Force est cependant de constater que certaines tablettes – les iPad pour ne pas les nommer – ont une durée de vie largement suffisante pour accompagner les élèves dans leur scolarité (au moins au collège puisque c’est le niveau qui nous intéresse) (2).

Le numérique permet, non pas l’abandon d’un manuel qui ne correspondrait plus au programme, mais son renouvellement, sa mise à jour. Et il est fortement à espérer que s’il doit être payant, sa mise à jour ne saurait être au même prix ; qu’un simple toilettage ou quelque ajout soit offert à un prix que les collectivités trouveront intéressant au point de préférer le numérique au papier.

Ainsi, c’est tout un modèle économique qui doit être redéfini. Si l’on considère que le papier, ou plus précisément un certain usage du papier, est amené à disparaître, on peut faire le raisonnement suivant. Certes, il faut fournir les tablettes, et cela représente un coût. Mais c’est un coût que l’on doit mettre en regard des 280 millions susmentionnés. Ce coût ne pourrait-il s’amoindrir ? D’une certaine façon, et sans que cela ne relève du domaine de l’utopie, ne pourrait-il sinon disparaître du moins diminuer drastiquement ?

Dans un domaine où l’imprimante et la photocopieuse sont reines, ne pourrait-on envisager leur abandon ? Le numérique permet, en effet, la transmission de données, de sujets, d’exercices en tout genre de façon bien plus intéressante que ne le fait le papier. On pourrait même rêver ceci : aucun enseignant n’aurait plus à se ruer sur la photocopieuse encore en état de marche, celle devant qui deux collègues trépignent déjà, attendant qu’un lève-tôt (ou un retardataire comme les trois autres) achève son collage pour distribuer une photocopie de qualité médiocre (médiocre parce que le numérique a tellement mieux à offrir) ! Songez aux images en très haute définition. Qui peut regretter l’obscure reproduction d’un tableau de maître mal photocopié ? L’abandon des photocopieurs permettrait de consacrer des sommes importantes aux tablettes et aux manuels prévus pour de tels supports. Ajoutons, pour finir, qu’un rapport de février 1986 explique que «le volume des dépenses consacrées aux photocopies est équivalent à la dotation annuelle consacrée à l’achat de manuels» (cité par Michel Leroy), et l’on comprendra que, dans ces conditions, l’achat de tablettes n’est pas le moins du monde inconsidéré. Si, d’aventure, ces manuels sont gratuits (que l’on pense au Manuel de quatrième ou au Livrescolaire.fr), alors, l’argument du prix de la tablette est battu en brèche. S’ils ne sont pas gratuits, ces manuels numériques seront de toute façon, paraît-il, 70 % moins chers.

Si l’on veut ajouter quelque argument consensuel, précisons que c’est au motif de la santé publique qu’a été publiée la circulaire n° 2008-002 du 11 janvier 2008 sur le poids du cartable. On a vu récemment une association de kinésithérapeutes se saisir du problème. Or cela ne doit-il pas rentrer dans le calcul ? Ne doit-on pas se demander quel est l’impact sur la sécurité sociale.

Un modèle économique est donc à redéfinir. Loin de grever le budget, le financement du manuel numérique et de son support peut se faire en utilisant l’argent différemment. Mais, on le devine, c’est aussi un modèle pédagogique que l’on doit repenser.

Vers une pédagogie différenciée

Si l’on se demande pourquoi utiliser un manuel numérique, il faut évidemment se demander ce qu’il apporte au regard de son équivalent de papier. On a vu qu’il était plus léger, qu’il permettait de s’affranchir de certaines contraintes éditoriales, qu’il était plus aisément remis au goût du jour, etc. Est-ce tout ? Ne s’agit-il que de moderniser l’école ? Une école qui a un train de retard dans une société où le numérique est omniprésent ? Je ne le crois pas.

Bien sûr, l’école se modernise, et s’est toujours modernisée. De l’apparition du tableau noir à celle du TBI, du papier carbone au photocopieur en passant par la machine à polycopier à alcool, l’école a toujours accueilli de nouvelles techniques. Hier, le magnétophone, le magnétoscope, puis la télévision, aujourd’hui, l’ordinateur, puis la tablette. En un sens, l’enseignant a toujours été un technophile. Mais toute cette technique ne sert à rien, ou à pas grand-chose, si elle ne s’accompagne d’un changement dans la façon d’enseigner, dans la pédagogie.

Ce seul mot suffit à faire prendre la fuite à des cohortes d’enseignants. Pourtant, quelles que soient leurs exigences, quelle que soit leur vision de l’éducation ou de l’instruction (comme on voudra), aucun ne se refusera à reconnaître qu’il est soucieux de la réussite de ses élèves, de tous ses élèves, pas un ne devant être relégué au fond de la classe à attendre que les heures passent. C’est, de mon point de vue, le grand apport du numérique. Ce n’est pas un supplément d’âme permettant de se dire que l’école est moderne, que l’école n’est pas un îlot ou un sanctuaire (quelle que soit la métaphore que l’on choisisse) sans rapport aucun avec la société qui l’accueille. C’est un outil, un simple outil, un outil que l’on peut débrancher (est-il besoin de le rappeler à ceux que le numérique horripile), un outil qui doit nous permettre de mieux réaliser notre métier ou alors il ne sert à rien.

Il faut se convaincre de cette idée : une technique a une influence sur l’enseignement. Ainsi, le passage de la plume d’oie à la plume de fer a permis d’enseigner aux enfants l’arithmétique plus tôt, la dextérité requise étant moindre avec la plume de fer. Quelles peuvent être, en adoptant des tablettes et des manuels numériques, les transformations pédagogiques ? Eh bien, si cela reste encore à découvrir, je crois que l’informatique permet de modifier notre pédagogie, en la différenciant à moindres frais (3). C’est, par exemple, le cas de la dictée. Traditionnellement, l’enseignant dicte un texte et un seul à la classe tout entière, laquelle s’efforce de le suivre au même rythme. Mais un manuel numérique proposant des dictées permet à l’élève de travailler à son rythme, à son niveau (il n’est pas obligé de faire la même que celle de son voisin, il n’est pas obligé de finir en même temps que son voisin), etc.

En outre, le numérique rend poreuse la frontière entre l’école et la maison. Le travail peut être accompagné. L’élève (ou le parent aidant l’élève) sont susceptibles de bénéficier d’une simple aide par mail. Ce peut être un véritable travail à distance. En effet, le numérique permet l’écriture collaborative. Un élève invité à rédiger un texte ne court plus le risque du hors sujet. Il n’a même plus à se retrouver seul face à une page qu’il ne sait comment remplir, car il est possible de cet élève corriger au fur et à mesure en utilisant un site (4) permettant la rédaction collective d’un texte.

La visioconférence permet de suivre ou de rattraper (en y assistant «en différé») un cours. C’est utile pour l’élève qui se trouve dans l’incapacité de se déplacer (maladie, conditions climatiques), c’est utile pour l’élève qui veut réécouter le cours. Et on trouvera bien d’autres exemples encore ! Naturellement, ce n’est nullement la panacée, la solution miracle, mais on aura au moins pallié certains manques, certaines injustices, etc.

Le manuel numérique, le numérique tout court d’ailleurs, permet donc d’aider tous les élèves et peut-être même de faire que le collège devienne enfin unique, car il ne l’a jamais été, n’en déplaise à ses détracteurs. C’est un rôle nouveau qui est dévolu à l’enseignant. On pourra penser qu’il n’est pas assez payé, et l’on n’aura pas tort. On pourra penser que sa vie personnelle est envahie par sa vie professionnelle, et l’on aura tort. Cela a toujours été le cas, lorsque l’on prépare ses cours, lorsque l’on corrige ses copies. Tout au plus, les choses s’accentuent-elles davantage (5), mais ce rôle gagne en importance.

En fait, après avoir mis l’élève au centre du dispositif scolaire, l’enseignant doit, à son tour, trouver une place centrale, une place qu’internet a fait émerger.

Le rôle de l’enseignant

Nous avons commencé par évoquer le coût phénoménal du manuel scolaire en France. C’est un coût qui pèse sur les collectivités, malgré qu’on en ait, un coût que l’on peut considérer, bien souvent, comme superfétatoire. Ces manuels fort onéreux, délaissés par les uns, portés au pinacle par les autres, ne connaissent qu’une utilisation partielle, une utilisation que ne justifie pas un tel coût. Je ne crois pas connaître un seul enseignant qui l’utilise d’un bout à l’autre, à l’exclusivité de toute autre ressource. La réalité est que, parfois, l’enseignant s’appuie sur tel ou tel manuel, et recompose sa progression pédagogique en glanant çà et là diverses ressources. Ces ressources peuvent provenir des manuels qui envahissent nos casiers lors des renouvellements de programmes. Bien souvent ces ressources proviennent d’internet.

Que constate-t-on ? Que les enseignants bâtissent des sites internet dans lesquels ils proposent leurs propres ressources, que les enseignants réfléchissent à leur pratique sur leur propre blog, échangent leurs idées sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook…), dans de nombreux forums ou listes de discussion. Ces enseignants scannent, prêtent, transmettent, diffusent leurs travaux par ces divers truchements, en conséquence de quoi internet regorge de documents qu’au prix d’une adaptation l’enseignant fait siens. C’est une gigantesque salle des professeurs de toutes les matières, de tous les niveaux, de toutes les nationalités (si la langue le permet). Depuis l’avènement des réseaux sociaux, je n’ai jamais autant côtoyé mes homologues belges, québécois ou marocains.

D’aucuns, et les éditeurs en première ligne, verront ces richesses à travers le prisme de leur profession. Ils regretteront, par exemple, que l’auteur et son autorité, disparaisse, que l’éditeur ne soit plus le garant d’une ligne éditoriale. On va jusqu’à toiser cet afflux numérique, et filant la métaphore aquatique, le qualifiant d’égout.
Ces considérations font de l’intermédiaire entre l’œuvre et le lecteur une nécessité. Or si elle n’a pas toujours existé, elle n’est pas même seulement nécessaire ni souhaitable.

Elle n’est pas nécessaire en ceci qu’un éditeur n’est le garant de rien du tout. Le marché de l’édition présente des dizaines de «chefs-d’œuvre» à lire chaque semaine. On voudrait nous faire croire à la supériorité de ce flot sur celui du numérique parce qu’il a fait l’objet d’un tri, un tri parfois lié à des impératifs mercantiles ? Que dire des vanity press, ces livres vendus à compte d’auteur ? des livres à grand tirage d’une médiocrité absolument inconcevable ? Ont bien été édités des livres erronés, des horreurs de Maurras ou de Céline ! Et que dire de ces ouvrages dans lesquels on trouve coquilles et erreurs faute d’une seconde correction voire d’une relecture humaine !

Et pour le dire franchement, l’éditeur n’est le garant d’un savoir que parce que nous lui accordons toute notre confiance. Notre savoir ne repose pas sur la validation de tel ou tel, mais sur la confiance que nous lui accordons. Ainsi nous croyons dur comme fer que la racine carrée de 2 est 1,414 213 562 373 095 048 801 688 724 209 698 078 569 671 875 376 948 073 176 679 737 990 732 478 462 107 038 850 387 534 327 641 572 7. Pourquoi ? Parce que la communauté scientifique nous l’affirme. Personnellement, c’est une notion que je ne suis pas capable de battre en brèche. Je m’en remets donc à un tiers, que je trouve l’information dans un livre ou sur internet ne change rien.

Elle n’est pas souhaitable en ceci que l’édition ne comprend pas la mutation qui est en train de s’accomplir, et qui, pourtant, s’est déjà accomplie dans l’industrie musicale. Condamnés à reproduire ce qui existe déjà ou à disparaître, les éditeurs s’arc-boutent sur des principes battus en brèche par internet. Les droits d’auteur et autres joyeusetés (les DRM, les Time bombs, etc.) font du manuel numérique un objet peu pratique, qui ne peut s’épanouir dans de telles conditions.
Pire encore ces droits paralysent l’essor, la diffusion, le partage du savoir. Or toute la littérature du Moyen Âge s’est développée hors de ce carcan que la Révolution française, soucieuse de protéger les auteurs, a apporté. Libérant l’auteur du mécénat, il s’agissait de lui donner les moyens de vivre et donc de penser. Elle ne pouvait prévoir qu’elle se ferait confisquer ses plus belles avancées par la rapacité de ces auteurs et de leurs éditeurs lesquels confisqueraient à leur seul profit des écrivains parfois morts depuis près de 100 ans (c’est le cas de Guillaume Apollinaire), quand elle ne fait pas pire…

Que faire de l’éditeur scolaire ? N’est-il pas moribond ? Il n’est plus imprimeur depuis fort longtemps (dès le XIXe siècle pour Louis Hachette). Certains des métiers liés à l’impression ont disparu ou du moins partiellement disparu. C’est le cas de la prépresse, non ? Le livre devenant à son tour immatériel, la PAO touchant le grand public, n’avons-nous pas là les signes d’une mutation inéluctable ?

Dans ces conditions, comment ne pas voir qu’il pèse sur l’enseignant une nouvelle responsabilité, celui de déterminer si telle ou telle ressource trouvée sur internet présente ou non un intérêt, si elle est fiable ou non. Si c’est une responsabilité certaine, elle lui incombe d’autant plus volontiers que du haut de ses cinq années d’études (au minimum), l’enseignant a la capacité de trier, de faire la part des choses dans la masse d’informations que déverse internet.
Voilà comment le lecteur devient auteur, comment il fait autorité. C’est lui qui dira si telle ou telle ressource lui semble fiable ou pas.

Ayant autorité sur sa matière, rédigeant lui-même les manuels (en France ce sont, en effet, des enseignants qui font les manuels), ayant aujourd’hui la capacité de s’autopublier, l’enseignant du XXIe siècle est un professionnel d’un nouveau genre. Au tout début des années 1880, dans le contexte des lois Ferry, on reconnaissait aux enseignants cette capacité de choisir leurs propres manuels. Ce n’était plus du ressort du ministère. Pourquoi ne pas aller plus loin à présent puisqu’il a les moyens de s’autopublier ? L’arrêté du 12 mai 2010 qui explicite les compétences à acquérir par les professeurs ne va-t-il pas dans ce sens ? Il s’agit d’«apprécier la qualité des documents pédagogiques (manuels scolaires numériques ou non et livres du professeur associés, ressources documentaires numériques ou non, logiciels d’enseignement, etc.)».

Pour finir

Ainsi, le manuel sur papier, cet objet onéreux et précaire, en bute à l’essor d’internet, connaît une véritable crise. Cette crise, me semble-t-il, redistribuera les rôles et modifiera notre façon d’enseigner. Plus mobile et plus personnalisé, renouant avec les aspirations de Freinet tout en conjugant le potentiel des nouvelles technologies.
Quant au manuel numérique, fort de tous ses avantages en terme de poids, d’interactivité et de richesse en tout genre, il devrait prendre, à plus ou moins longue échéance place dans les cartables des élèves, dès lors que les camions informatiques (autrement dit les PC de bureau conventionnels) auront été abondonnés au profit des outils mobiles, smartphones, ordinateurs de poche et tablettes. Souhaitons que cela se fasse rapidement.

On ne fera cependant pas l’économie d’une véritable réflexion sur ce que doit être ce manuel. Devra-t-on encore parler de manuel ? N’aurions-nous pas tout à gagner à envisager la constitution collaborative d’un cahier de travaux dirigés ? Cahier produit du travail d’enseignants et de l’élève. A la fois recueil documentaire et témoignage des réflexions de l’apprenant. Lyonel Kaufmann, reprenant ce billet, a esquissé très récemment quelques pistes.

Une question doit se poser également. Quelle entreprise emportera la mise ? Faut-il d’ailleurs qu’une entreprise emporte cette mise ? Google, Microsoft, Apple ont en tout cas bien compris qu’il y avait là un marché (6) à prendre. Je ne vais pas ergoter sur un tel sujet qui excéderait de loin l’objet de cet article, mais, enfin, il faudra bien prendre en compte ceci : l’élégance, la facilité d’usage, l’ouverture et la fiabilité sont les qualités indispensables requises pour convaincre et les pouvoirs publics et les élèves (sans oublier leurs parents) et leurs enseignants. Je ne sais vraiment pas qui, de Google, Microsoft ou Apple, possède la totalité de ces qualités, mais j’ai tout de même une préférence.

Notes :

1 Internet n’a pas tué la télévision qui n’a pas tué la radio qui n’a pas tué la presse…

2 Sans tomber dans l’asservissement ou l’aveuglement publicitaire, force est de reconnaître que l’iPad relègue dans les limbes toutes les autres machines à commencer part les ultraportables faits de plastiques et dont la fiabilité laisse à désirer. Que je sache, l’iPad n’a pas de panne, est solide et son autonomie n’oblige pas les collectivités à modifier les salles de cours pour que tous les élèves puissent se brancher sur le secteur.

3 À moindres frais parce que, sans l’informatique, différencier la pédagogie peut se révéler complexe.

4 Etherpad ou Piratepad par exemple.

5 Et encore ! Je préfère prendre le temps de répondre à un élève par mail plutôt que de découvrir, le lendemain, que tel exercice n’a pas été fait, qu’il n’a pas été compris.

6 On peut regretter que l’école soit un marché, mais c’est le cas. C’est d’ailleurs l’édition scolaire qui, voulant élargir ce marché, l’a compris fort tôt en créant le cahier de vacances. En effet, en 1933, paraissait Loulou et Babette.

Quelques saines lectures :