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Un iPad au collège

L'iPad sur le bureau

Ma femme ayant récemment eu le bon goût de m’offrir un iPad, j’ai immédiatement délaissé mon MacBook Pro (et ma femme) au profit de la tablette d’Apple. Je pensais, au début, simplement faire l’essai du passage de l’un à l’autre, voir s’il était seulement envisageable de troquer l’un pour l’autre, mais je me vois aujourd’hui difficilement faire marche arrière. Les quelques lignes qui suivent tentent d’apporter une réponse, même si tout a probablement déjà été dit sur la chose. Mais enfin, voici mon expérience propre.

Un poids en moins

Moi qui trimballe ma machine chaque jour que Steve Jobs fait (ou faisait), la première chose que j’ai observée – ou plus précisément ressentie – est la légèreté nouvelle de mon sac. Le Mac avec son chargeur atteint facilement ses quatre kilos alors que l’iPad pèse moins de 700 grammes ! Mon sac me paraît même vide, et ne l’a pas en horreur (le vide). J’ai aussi gagné de la place sur mon bureau. S’il y a bien une chose que je déplore depuis que j’enseigne à l’aide d’un ordinateur et d’un vidéoprojecteur, c’est le truchement de la machine, cette frontière même ténue qui s’interpose entre mes élèves et moi. Et franchement, quoi de plus triste que ces professeurs qui restent assis derrière leur bureau, les mains sur le clavier ? Désormais, je branche donc l’iPad sur le vidéoprojecteur (il faut pour cela un adaptateur VGA). L’iPad est d’ailleurs si petit qu’il se ferait presque oublier s’il ne suscitait chez les élèves un émerveillement auquel je ne m’attendais pas. S’ils sont parfaitement blasés quand un enseignant sort son ordinateur, fût-ce un Mac tout rutilant, ils sombrent dans une béatitude dont on les sort difficilement les premiers jours quand on exhibe (malgré soi) un iPad. Les jours passants, l’outil se fait plus ou moins oublier et l’on peut travailler. Mais je ne peux m’empêcher de me demander ce que serait un cours si d’aventure l’administration consentait à équiper ma salle d’un vidéoprojecteur wi-fi (je ne sais même pas si la chose existe) ? Que ne pourrait-on faire alors ? Déambuler dans la salle, quitter ce bureau monotone, et, la tablette à la main, afficher tel ou tel point de grammaire en fonction des difficultés aperçues dans les rangs (par exemple)… Il va de soi que, dans ces conditions (et même sans wi-fi), on ne tourne plus le dos aux élèves lorsque l’on écrit au tableau. Pas mal, non ?

En plus du poids, il est un autre avantage lié aux tablettes numériques : la batterie qui, pour ce que j’en fais, tient largement toute la journée. Je n’ai donc pas besoin de prise de courant, et il y a ainsi, dans ma classe, un fil de moins dans lequel les élèves venant au tableau peuvent se prendre les pieds. Ce n’est pas rien.

Comme dans un livre

iCal

S’il est une chose qui, lorsque j’allume l’iPad me séduit tout particulièrement, c’est l’interface dans ce qu’elle a de plus proche avec l’objet qu’elle imite. Ainsi, le calendrier (iCal) ou les livres (dans iBooks) ont l’avantage du numérique (je peux les projeter, les annoter, zoomer…), ils ont aussi l’avantage du papier dont on tourne les pages. Ils se présentent dans toute leur familiarité d’objets connus. C’est alors un plaisir esthétique et pratique qu’on ne cesse que difficilement d’apprécier benoîtement à chaque utilisation. Ainsi quand je donne les devoirs à faire, les élèves ont le calendrier sous les yeux. C’est, il me semble, plus facile d’envisager la semaine dans sa globalité avec les temps forts de la semaine ou au contraire ses moments libres, et de juger de la pertinence de donner tel ou tel travail à tel ou tel moment. Les alarmes me rappellent chaque jour que j’ai donné tel travail à tel élève qui en avait besoin. Elles me rappellent également la punition que j’aurais oublié de réclamer autrement.

L'ïle mystérieuse dans iBooks

Non, mieux qu’un livre

J’apprécie également l’utilisation d’applications tels les dictionnaires : Le Petit Robert, le TLFi, Antidote Ardoise ou Le Larousse illustré. Ces dictionnaires sont un véritable plaisir à utiliser, et je regrette simplement que les élèves n’aient pas une tablette à eux afin de pouvoir consulter ces ouvrages lorsqu’ils travaillent en classe notamment lors des rédactions. À ce sujet, je préciserai – dans le débat sans cesse ravivé Papier vs Numérique – que jamais je ne retournerai au support papier (du moins en ce qui concerne les dictionnaires). Je ne comprendrai jamais que l’on puisse regretter le pavé que représente un dictionnaire, épais, lourd et donc intransportable. Et que dire de ses articles en noir et blanc à la typographie minuscule ? Quel contraste offre alors le Petit Robert sur iPad qui s’offre le luxe de l’espace, de la clarté, de la couleur, de la lisibilité en somme ! Ça y est ! J’entonne un hymne lyricotechnologique. Pardonnez-moi. De surcroît, avec ce système d’application, on fait même l’économie de l’insupportable CD de vérification à glisser tous les 45 jours (oui, je sais les Ayatollahs du libre vont hurler, et ils n’auront pas forcément tort) que le Petit Robert m’inflige sur le Mac.

Quelques inconvénients

Évidemment, il y a bien quelques petites choses qui me chagrinent. Ainsi, on peut regretter que les suites bureautiques ne soient pas vraiment pléthoriques. C’est le moins que l’on puisse dire… Il y a bien iWork, et je m’en accommode, mais j’apprécierais de pouvoir lire le format .odt par exemple. Cependant, la suite d’Apple est assez agréable à utiliser et transférer un document créé sur le Mac ou l’iPad se fait assez aisément en dépit de l’absence d’un véritable système de fichiers (ça, c’est une remarque pour ceux qui voudraient tant voir un port USB sur ce type de tablette). Je n’ai pas encore acheté Keynote (il faut dire qu’on passe son temps à acheter chez Apple), mais j’ai Pages pour le traitement de texte, et Numbers pour les feuilles de calcul.

Pages

Je suis moins habile avec le clavier de l’iPad qu’avec le clavier de mon ordinateur. Si les élèves les plus lents apprécient de me voir taper moins vite, je regrette pour le moment ma maladresse et le peu d’habileté que j’ai pour le moment sur ce type de clavier. Quant à Numbers, je déplore juste que les feuilles de calcul que j’ai importées soient amputées des annotations ou encore des fonctions (les moyennes).

N’ayant pas un iPad 3G mais uniquement Wi-Fi, je regrette l’absence de connexion internet au collège notamment pour accéder à mon propre site ou encore pour utiliser DropBox ou Box.net. L’iPad dépourvu de connexion à internet paraît quelque peu amputé, mais s’offrir le luxe d’un abonnement iPhone plus iPad…

Dernier point. Je suis parfois gêné par les reflets des lumières au plafond. J’ai donc légèrement déplacé mon bureau afin de ne pas être importuné par l’éclairage. C’est évidemment un détail, mais il se rappelle forcément à votre bon souvenir. Heureusement, la SmartCover permet d’incliner la tablette et de se jouer ainsi des reflets indésirables. À ce moment-là, il faut bien songer à vérifier qu’un élève n’a pas collé sa table à votre bureau et ne fasse choir la tablette ainsi en équilibre d’un grand coup de cartable.

En classe
L’iPad relié au vidéoprojecteur (au plafond)

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SCONET

Dans notre établissement, pendant quelques années, nous avons utilisé Campus pour remplir et éditer les bulletins. Las de dépenser des milliers d’euros pour une prestation peu satisfaisante, il a été décidé que nous adopterions SCONET (Scolarité sur le Net).

SCONET, nous dit Wikipédia, est une application nous permettant «via un simple navigateur sur un réseau sécurisé» de rentrer nos notes et nos appréciations.

Pour y accéder, nous avons reçu une clé OTP (One Time Password). Cette clé affiche un code qui change toutes les minutes.

Clé OTP

Dès lors, on est confronté à un grand moment d’informatique. Qui peut, en effet, savoir que dans la zone de saisie dite «Passcode OTP», l’utilisateur est convié à entrer non seulement le code fourni par la clé OTP mais aussi le code PIN qui a été demandé auparavant ?

SCONET (capture 1)

Si j’en crois mon expérience en matière d’informatique, je n’ai jamais eu à rentrer deux codes en une seule case, mais peut-être me trompé-je… Quand on pense à quel point l’informatique peut avoir ce côté anxiogène, on se dit vraiment qu’on est con de ne pas y avoir pensé… Mais pouvait-on seulement y penser ?

Bref, on rentre son code PIN et le code OTP qui a eu le temps de changer plusieurs fois avant qu’on ait compris quoi que ce soit, et l’on parvient à cette page :

SCONET (capture 2)

À ce moment, on se dit qu’on a loupé quelque chose. C’était quand même bien la peine de nous faire rentrer un double code si c’est pour aboutir à une page dont le certificat n’est pas valide ! À ce sujet, en matière de sécurité, le navigateur Chrome est assez prolixe :

SCONET (capture 3)

Évidemment, on passe outre l’avertissement ; on veut rentrer ses notes, et bon an mal an on arrive sur cette page (avec un beau https) :

SCONET (capture 4)

Le hasard me fait cliquer sur Portail ARENB. Bingo ! Et on arrive là :

SCONET (capture 5)

Et là, avant de comprendre que si l’on veut rentrer ses notes il faut cliquer sur Rechercher, il se passe un certain temps. De clic en clic, on arrive sur une page dans lequel un petit bouton + est niché. C’est lui le Graal :

SCONET (capture 6)

Enfin ! On s’acquitte de sa tâche. On valide et tout et tout. On nous dit qu’on a bien fait tout ce qu’il fallait… et qu’on peut quitter notre navigateur :

SCONET (capture 7)

Pour ma part, même si le message m’évoque fortement les Guignols («Vous pouvez retrouver une vie normale»), je ne peux m’empêcher de protester et de penser que je vais peut-être rester et continuer à flâner sur le net.

Cette petite aventure au pays de l’Éducation nationale s’achèvera lors du conseil de classe par un beau plantage avec l’indicible écran bleu de la mort :

SCONET (capture 8)

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Orange Ô désespoir ou l’incroyable histoire de mon abonnement internet

Contrairement à ce que laisse entendre le titre, cette diatribe ne vise pas uniquement Orange mais aussi SFR. Ladite diatribe aurait d’ailleurs aussi pu s’intituler Comment j’ai eu internet dans ma cambrousse ?

Laissez-moi vous raconter cette histoire.

Le haut débit sous les cocotiers

L'ADSL en Nouvelle-Calédonie

Quand j’ai quitté la Nouvelle-Calédonie, j’avais internet. Pas du bas débit, de l’ADSL s’il vous plaît (en 2004 il me semble). Certes en 256 ko/s mais de l’ADSL quand même. Une fois mon séjour achevé et conformément à la loi, le fonctionnaire que je suis a été prié – au terme d’une durée de quatre ans – de retourner sur le territoire de ses ancêtres (en 2006, ça c’est sûr). Dont acte. La somme de mes points m’a permis d’obtenir la Champagne-Ardenne. Quel chanceux je fais ! Quand je pense que j’aurais pu avoir Biarritz ! Je m’y installe et pense déjà à ma future connexion internet. Las ! je découvre que je ne pourrai avoir que du bas débit ! Misère…

Quid facimus ? pensais-je in petto.

Bah rien…

En plein travaux de rénovation de la bâtisse que j’ai acquise que la banque possède, je reçois un coup de fil. Une voix doucereuse venue du service commercial d’Orange me déclare, avec la certitude de celui qui sait, que je vais – contrairement à ce qui m’avait été dit – pouvoir jouir du haut débit. Et aussitôt de dégainer ma carte bleue. On me dit alors que je recevrai une Livebox, etc.

Les jours passent, les semaines, les mois aussi d’ailleurs, mais d’internet haut débit point du tout.

Bien sûr, je m’enquiers auprès des services compétents. On n’en sait rien, On va voir, On vérifie, Attendez, On vous rappelle, On ne sait plus, Qui vous a dit ça ? etc. Qu’importe la personne à qui j’ai lâché mon numéro de carte bleue, cette personne s’est évanouie dans les limbes du démarchage d’abonnements à internet. La seule solution consiste à contracter un abonnement en bas débit. Et ça, c’est l’horreur. Il ne me reste plus qu’à maugréer et à déplorer en un silence plein d’aigreur le désintérêt des fournisseurs d’accès à internet pour les paysans isolés que nous sommes.

Enfin le haut débit en France métropolitaine

Antenne me permettant de recevoir internetLe temps passe. Et puis un jour, j’apprends que je vais avoir le haut débit.

Je manque de défaillir.

Il y a même une réunion à la mairie où on nous explique comment cela va se passer. À l’approche des élections (nous sommes alors à l’aube de 2007), il ne sera pas dit qu’on aura laissé des gens sans accès au haut débit. Internet devient un droit fondamental, en passe de devenir inaliénable, il faut que les paysans que nous sommes aient internet. Le conseil général se sort alors les doigts du… du… du porte-monnaie et met du pognon là où l’opérateur historique ne saurait le faire (merde, ce sont des paysans en nombre insuffisant quand même).

Là, je déchante : pour la modique somme d’une quarantaine d’euros, on aura du 512 voire du 1 Mo. Mais il faut voir comment ! On tire une ligne classique qui parvient jusque dans l’église. Dans la sacristie, on place un routeur et sur le faîte, à côté du coq, on met une antenne diffusant les précieux kilo-octets par Wi-Fi que l’on reçoit avec une antenne géante ! Ça s’appelle le Pack Surf Wi-fi. Alléluia ! Comment ne pas croire en dieu ? Malheureusement, comme le disait un jour le créateur du feu Nabaztag dans l’émission Plein écran, le Wi-Fi, c’est de la merde. Le moindre truc vous dévie une onde et vous prive de votre connexion, vous savez celle que vous avez acquise à prix d’or sans les communications illimitées, la télé et tutti quanti. J’oubliais ! Sans la box (bon sang ! que je déteste ce mot) non plus. Il faut faire l’acquisition d’un routeur, mais j’y reviendrai plus tard.

L’internet du pauvre pour un prix de riche

Quelle que soit la qualité de ma connexion, j’ai le haut débit. Pas du 18 Mo comme à dix kilomètres pour un prix inférieur avec les communications téléphoniques, et tout et tout mais le haut débit quand même. Nos élus voulaient pouvoir affirmer que tout le monde a le haut débit, mais ils omettent de dire que tout le monde n’a pas le même haut débit : par Wi-Fi avec les aléas qui lui sont inhérents ou par Satellite avec des quotas ou encore par les fils de cuivre avec les avantages que cela présente, par la fibre…

Après un début très difficile (ça ne marchait vraiment pas), je suis souvent amené à me plaindre de déconnexions, parfois fort longues, fort ennuyantes, en général réglées plus ou moins rapidement. Raison pour quoi, je rêve d’avoir une connexion normale par les petits fils de cuivre de mon téléphone.

Et SFR vint

C’est à ce moment que SFR intervient. Ceux-là, je ne les apprécie guère, mais je me range à leurs arguments. Avec eux, j’aurai une connexion classique. Je souscris donc à un abonnement chez SFR. Je reçois les identifiants puis la «box», et je n’ai plus qu’à attendre le raccordement qui m’apportera enfin la paix intérieure. Malheureusement, en dépit de l’éligibilité à laquelle il semble que je puisse prétendre, je reçois un courrier m’informant que les services techniques n’ont pas été en mesure de me satisfaire. Il faut donc que je renvoie la «box».

Box SFR

Pas grave. Le Wi-Fi, avec mon antenne géante changée entre-temps, me satisfait plus ou moins. Ce n’est pas extraordinaire, mais ça marche. De temps à autre, j’appelle le service technique toujours pour des problèmes de déconnexion, mais en principe cela est réglé plus ou moins vite. À condition que l’inopinée déconnexion ne se produise pas un week-end (que je ne veux pas écrire weekend).

Un beau jour, je reçois un coup de fil de… SFR : «Coucou, c’est nous. On a fait des travaux. Vous êtes éligible et blabla, blabla». Moi : «Non merci, on m’a déjà fait le coup. Je reste chez Orange». SFR : «Si, si. Sur mon ordinateur, etc. Et puis si je vous le dis, etc.» Bref, je décline. On en reste là.

Et puis un autre beau jour, non pas un beau jour, paf ! Plus de connexion. Me piquant d’être un peu geek tendance Nerd à pulsion No-life, je bidouille. On débranche. On ping. On change de chaîne. On change même les DNS. On vérifie tout et tout. Mais il faut se rendre à l’évidence, force est de constater que ça ne marche plus. Rien n’y fait. Et le service technique d’avouer au téléphone son impuissance et de m’annoncer la nécessité d’une intervention technique… dans trois semaines.

J’en tombe de ma chaise. Je frémis, je brûle, je bous ! Ni une ni deux, je me connecte (de mon établissement scolaire) et je cherche quelles solutions s’offrent à moi. Après tout, du temps a passé, peut-être suis-je vraiment à nouveau éligible.

Et après ?

Vous connaissez l’art de la temporisation ? Dans un roman, cela consiste à différer la suite de l’histoire en racontant autre chose afin d’impatienter le lecteur, de piquer sa curiosité et de le pousser – in fine – à lire la suite.

Ce que je vais faire.

Trois semaines sans internet. Évidemment, dans mon collège, je pouvais assouvir mes pulsions technophiles. Je n’ai donc souffert que le minimum. Et puis j’avais mon iPhone… C’est d’ailleurs à cette période que j’ai lu l’article sur la 4G. On y disait que les opérateurs s’engagent à couvrir plus de 90% du territoire. Ce qu’ils avaient fait pour la 3G (s’engager je veux dire)… S’étaient-ils engagés à faire de même pour l’Edge ? En tout cas, dans ma cambrousse, je n’ai ni l’un ni l’autre. Ni Edge ni 3G. Ah si ! j’ai un réseau Edge. Un sous-réseau, un truc indéfinissable probablement commun à tous les opérateurs, quelque chose d’une telle lenteur que le bas débit fait office de rêve de geek. Si si ! Voyez plutôt cette vidéo montrant le temps qu’il faut pour afficher entièrement un site pourtant adapté à un téléphone mobile (je vous préviens, c’est la vidéo la plus ennuyante du net) :

Alors quand je reçois un coup de fil m’annonçant avec grand fracas que les clés 3G c’est vachement bien, je pouffe et je raccroche.

Bref, c’est cette maigre connexion qui me permet de patienter trois semaines. Et je vous l’ai dit, je me suis demandé que faire. Sur internet, je n’ai pas trouvé grand-chose. Orange ne permet pas de prétendre au haut débit de façon classique, mais SFR oui. Je m’en étonne, mais ils sont formels. Le désespoir suspend mes doutes, et malgré ma déplorable expérience passée, je souscris. Je me dis que cette fois, c’est la bonne. Alors je reçois mes identifiants, la «box», et je n’ai plus qu’à attendre le raccordement. J’ai bon espoir, je suis naturellement et benoîtement confiant.

J’attends.

Je n’ai plus internet, mais j’attends.

Et le couperet tombe. Un courrier venant de SFR m’informe que les services techniques n’ont pas été en mesure d’établir la connexion demandée. Je dois donc renvoyer à nouveau leur putain de «box». À ce moment, je me pose quand même une question : soit ils sont cons, et ça m’étonnerait un peu, soit ils ne sont pas cons, et ça m’étonnerait beaucoup. Ils s’amuseraient à prétendre des choses fausses, à distribuer des «box» et à se les faire renvoyer à leur frais ? J’ai des doutes… Lors de mon abonnement, on m’a demandé si je voulais basculer entièrement chez SFR, et ne plus dépendre en aucun cas d’Orange, ce que j’ai décliné. Si j’avais accepté, je n’aurais pas l’ADSL, mais mes communications téléphoniques seraient payées à SFR… Est-ce le but de la manœuvre ? Nous forcerait-on un peu la main en faisant miroiter un prétendu abonnement internet impossible pour faire souscrire à un nouvel abonnement téléphonique ? Je me pose la question… Ça me semble un peu tordu comme raisonnement, mais enfin…

Abonnement possible

Abonnement impossible

Quoi qu’il en soit, j’ai eu la réparation par Orange de ma connexion. Leur nouvelle installation n’a pas été sans problème d’ailleurs. Tout marchait à nouveau, excepté que ladite installation était incompatible avec mon routeur Netgear. On m’a conseillé un Belkin, ce que j’ai fait sans sourciller tant j’étais désireux de retrouver enfin une connexion. Évidemment, j’ai dépensé une quarantaine d’euros pour un nouveau routeur alors que l’ancien fonctionne très bien, mais pas avec ma nouvelle installation. Passons.

Jusqu’au prochain problème, tout ça ne sera certainement qu’un méchant souvenir, mais franchement j’ai ri à gorge déployée quand j’ai reçu ce mail de SFR :

Mail de SFR

Y a-t-il un sens du comique chez les FAI ?

Mon problème est-il réglé pour autant ? Il y a quelques jours, j’ai reçu un courrier de la mairie.

Courrier de la mairie

Ils le font exprès ?

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Logiciels payants et logiciels libres

Kernel Panic J’ai eu récemment quelques soucis avec Mac OS X Lion m’obligeant à procéder à une réinstallation totale du système. C’est ce qu’on appelle faire une clean install. Soit. Désireux de chasser impitoyablement le moindre bug, j’ai évité de réimporter toutes mes petites données via Time Machine. Il a donc fallu tout réinstaller à la main, à l’ancienne : télécharger les logiciels (je ne les garde plus sur un disque externe, il est tellement plus simple de tout retélécharger), les installer, les enregistrer, les activer, et tout le tralala.

J’installe Photoshop Element. Je possède la version 6 de ce logiciel que j’ai acheté il y a quelque temps, soucieux que j’étais de ne plus utiliser une version complète d’un logiciel dépassant mes moyens et intellectuels et financiers (vous voyez ce que je veux dire). J’ai d’ailleurs failli acheter la dernière version de Photoshop Element, mais l’essai de 30 jours que j’ai pu en faire ne m’a que très peu convaincu, et surtout un bug gênant m’a dissuadé de me délester de plus d’une soixantaine d’euros (être enseignant, ça a parfois des avantages), un bug que j’espérais voir disparaître avec ma toute récente réinstallation (d’ailleurs ça m’a rappelé la première installation de Windows XP au début du siècle quand je n’utilisais pas encore Mac OS) : avec un compte non administrateur, certaines palettes d’effets ne s’affichent pas, elles ne fonctionnent donc plus ! J’ai essayé, j’ai repassé mon compte en admin, Photoshop Element fonctionne très bien bien. On peut dire «bien», pas «très bien» : c’est comme ça que ça fonctionne chez Adobe : il y a un bug ? N’espérez pas un correctif ! achetez la prochaine version et priez pour que le bug soit corrigé. Dans le cas qui me préoccupe, les versions 7, 8 et 9 ne changent rien à l’affaire. Photoshop Element veut fonctionner sur un compte admin. Eh bien non ! C’est un principe : je n’utilise pas un compte administrateur !

Du coup, j’utilise Pixelmator que j’ai acheté il y a longtemps déjà et dont je n’ai pas payé une seule mise à jour. Évidemment, une version 2 étant prête à voir le jour, je vais peut-être repasser à la caisse. Cela dit, quand on voit (ce qu’on voit, dirait Coluche) la dernière version de The Gimp, il est permis d’avoir quelques hésitations…

Mais ce qui m’a vraiment exaspéré, lors de cette réinstallation de Mac OS, c’est Parallels Desktop, un logiciel qui permet la virtualisation d’un autre système (vous pouvez installer une distribution Linux ou un Windows sur votre Mac au sein même de Mac OS X). Cette possibilité est apparue avec les processeurs x86 quand Apple a abandonné le Power PC (vous avez déjà émulé Windows, au fait, sur un PowerBook ?). Le premier a avoir publié son programme, ce n’est pas VMWare, qui s’est fait griller la priorité, mais Parallels ! C’est même l’un des premiers logiciels que j’ai acheté pour mon premier MacBook Pro avec processeur Intel en 2006. L’année d’après, j’ai acheté la mise à jour, j’ai donc acheté la version 2, puis la version 3 l’année suivante, et la version 4 l’année d’après. Déjà quelque peu lassé, j’avais freiné des quatre fers, et puis je ne sais plus comment, j’ai tout de même obtenu la version 5 (dans un bundle, je crois). L’année suivante a vu l’apparition de la version 6, et puis plus récemment de la version 7, et si tout se passe bien en 2050, il y aura eu à peu près autant de versions que d’années dans ce cinquantenaire…

Quoi qu’il en soit, je veux réinstaller Parallels Desktop ! Tout d’abord, je constate la difficulté de se procurer la version 5. Heureusement, j’avais tout de même, dans un coin d’un de mes disques durs, gardé une copie. J’installe et l’installateur me propose de télécharger une version plus récente (que j’espère être la 5 pour laquelle j’ai un numéro de série). La chose se passe avec une lenteur qui indique que leurs serveurs ne sont pas consacrés à permettre au client de rapatrier une version ancienne. Au bout d’un temps interminable (et d’un échec), j’installe la chose… et paf ! Incompatibilité avec Lion ! Hein ? Quoi ? Tout ou presque est compatible ou rendu compatible avec Lion, et là non ? Hein ? Quoi ? Sur le site de l’éditeur, on m’apprend que la version 5 restera incompatible avec Lion, cette version qui marchait très bien avec Snow Leopard, et qui – alors vraiment très curieusement – semblait fonctionner avant formatage du disque sur… Lion.

Dépité, je me fais une raison. Je m’apprête à ressortir une énième fois ma carte bleue mon compte Paypal et dépenser plein d’euros, et puis je me suis dit : «Mais quel con ! Pourquoi ne pas télécharger VirtualBox qui est gratuit ?» Dont acte.

Exit Parallels. Ils sont peut-être polis chez Parallels. Dans les mails qu’ils vous adressent pour vous signaler une mise à jour payante, ils ne s’adressent pas à vous en ces termes : «Chère vache à lait, nous sommes heureux de vous annoncer la mise à jour de, etc., etc.)», mais franchement à prendre les gens pour des cons, un jour les cons, ils s’en vont. C’était pourtant bien Parallels Desktop, nettement plus abouti que VirtualBox, mais pour l’utilisation que j’en fais, ça sera suffisant.

Évidemment, je ne suis pas contre les mises à jour ! C’est génial qu’un programme soit actualisé régulièrement. En revanche, on ne va peut-être pas payer la moindre mise à jour dès qu’on change d’icône ou qu’une option cachée est ajoutée ! Pixelmator est apparu en 2007, je n’ai pas déboursé un centime depuis, et pourtant le programme a évolué très régulièrement. Je prendrai très probablement la version 2. Une mise à jour payante tous les quatre ou cinq ans, ce n’est pas l’horreur. Un éditeur canadien fait de même. C’est Druide pour lequel j’ai payé une seule mise à jour sur des dizaines ! Du coup, leur logiciel Antidote est peut-être un peu cher, mais au regard de ce qu’il permet et de la fréquence des mises à jour offertes, je veux bien payer.

Alors je me demandais ce que j’allais faire : passer au tout libre ou rester sur Mac OS (j’ai quand même réinstallé Ubuntu sur une partition). J’aime trop Lion pour m’en passer, mais je me fais cette réflexion : il y a de plus en plus de logiciels libres sur ma machine : Firefox, LibreOffice, VirtualBox, VLC, etc.

Et je me fais ces réflexions : heureusement que le libre promeut des standards qui vous permettent aisément de passer d’un système à l’autre (iWork, c’est bien ! mais uniquement entre Macs, et ne me dites pas qu’on peut «exporter»). Vive LibreOffice ! Il se lance même plus vite que Pages ! Heureusement que des logiciels libres vous permettent de vous affranchir de la voracité commerciale de certains éditeurs (mais tous ne sont pas à mettre dans le même panier, on l’a vu) ! Heureusement qu’un navigateur – Firefox pour ne pas le nommer – vous offre (littéralement) la possibilité d’avoir une réelle vie privée sur internet grâce à de très nombreuses extensions (dont j’ai déjà parlé dans ce billet : Internet tel que je l’utilise). Heureusement que Linux permet à des logiciels d’exister. L’exemple en fera peut-être sourire quelques-uns, mais Aircrack-ng existerait-il sur une autre plateforme que Linux (ne me dites pas que ça existe sur Windows) ?

En somme, il y en a pour tout le monde : pour ceux qui veulent payer beaucoup, tout le temps, à tort et à travers, un peu, parfois, pas du tout. En tout cas, il faudra tout de même observer qu’Apple (au moins de façon logicielle) l’a compris : on veut bien payer, mais pas des sommes exorbitantes (ça dépend aussi du type de programme, je veux bien le comprendre). Mac OS X Lion coûte moins d’une trentaine d’euros, c’est beaucoup, beaucoup moins que Windows. Certains diront : «C’est beaucoup plus qu’Ubuntu» !

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Internet tel que je l’utilise

Paranoïaque ?

Depuis quelque temps, quand j’utilise internet, j’ai le comportement d’un paranoïaque. Je ne sais pas à quoi cela est dû (vraiment je ne vois pas…), mais j’ai une fâcheuse tendance à penser que je ne peux plus faire comme avant, qu’il est temps de changer de comportement.
D’une certaine façon, c’est un peu comme à l’époque où on ne faisait pas de sauvegardes. C’était l’insouciance. Et puis, un jour, il est devenu évident que cela était nécessaire, que si l’on voulait conserver toutes ces précieuses choses que l’on confie à sa machine, il fallait vraiment prendre conscience de la nécessité de les sauvegarder. Pas seulement sur un disque externe quand on veut bien y penser, mais quotidiennement. Une bonne sauvegarde incrémentale et automatique ! Pour ma part, j’en ai deux : une avec Time Machine, une autre avec Personnal Backup. Deux disques durs donc. Et une autre sur internet, car si ma maison brûle, mes sauvegardes également ! Alors j’envoie tout ce à quoi je tiens sur internet. Mais c’est une sauvegarde chiffrée, parce que je ne veux pas que tout le monde puisse intercepter mes données. C’est tellement facile de sniffer le réseau…

Et voilà que je me mets à m’inquiéter de nouveau. Évidemment, on me répondra que pas grand-monde ne s’intéresse aux photos de la petite dernière ou d’ailleurs à tout ce qui m’est personnel. Et, de fait, internet regorge de réflexions de ce genre. Elles pullulent benoîtement : « Je n’ai rien à cacher », « Les VPN servent à cacher que je n’ai rien à cacher », et autres réflexions de ce genre qui justifient toutes les intrusions dans notre vie privée sous le prétexte que nous n’avons rien à cacher.

Pourquoi s’inquiéter ?

Je n’ai donc effectivement rien à cacher, mais c’est encore à moi de déterminer si ce rien doit être exposé ou caché voire exploité dans une base de données à des fins publicitaires. Alors que je me demandais comment chiffrer mes emails, je suis tombé sur cet article expliquant pourquoi nous devrions les chiffrer. L’auteur y explique que, faisant son service militaire dans les transmissions, « les standardistes avaient branché un amplificateur de guitare sur la ligne d’une des cabines publiques »… Et tout le monde de se marrer en écoutant les conversations (voir notamment la partie «Bon, d’accord. Mais qui aurait intérêt à lire mes courriels ? Je n’ai rien à cacher»). Mince alors…

Récemment, la lecture de ces quelques articles a achevé de me convaincre : l’un de Numerama sur les Big Brother conviviaux, l’autre de la CNIL proposant de vous révéler vos traces, un autre enfin de Numerama (encore) sur un rapport de l’ONU non approuvé par la France. Mais, à dire vrai, il n’y a rien de nouveau. Le jour où j’ai découvert tout ce que Google Analytics révélait sur nos visites, j’ai été effaré. Sincèrement, à part votre nom et votre adresse, que manque-t-il ? Je sais combien de temps vous êtes resté sur mon site, comment vous y êtes arrivé, sur quelle page vous avez quitté le site, combien de pages vous avez visitées, je connais votre système d’exploitation, votre navigateur, la résolution de votre écran, la version de flash installé, etc., etc.

Au moment même où j’écris ces lignes, je trouve sans cesse de nouvelles raisons de conforter mon opinion (la neutralité du net en une image, L’internet européen à la carte). Et on se prend à constater que les choses ne sont pas prêtes de s’arranger…

La neutralité du web en une image

Au diable les filtres !

Et il existe encore une autre raison de s’interroger sur la manière à laquelle on accède à internet. C’est lorsque l’on est confronté aux filtres. Qui n’a jamais pesté contre un web filtré ? À en juger d’après les nombreuses réactions ou demandes de collègues, on peut penser qu’ils sont nombreux ceux à qui l’on dénie et le plein accès au web et la capacité à décider par eux-mêmes ce qu’ils peuvent voir et ce qu’ils ne peuvent pas voir.

En ce qui me concerne, je ne comprends pas un traitre mot au discours qui m’est tenu à propos du filtrage du net : dans un établissement scolaire, il s’agirait d’empêcher les élèves (et a fortiori les enseignants) d’accéder à des sites qui n’auraient aucun intérêt pédagogique.

Ah !? Parce qu’il y a quelqu’un, quelque part, sachant ce qui revêt un intérêt pédagogique ou pas ? Parce que moi je l’ignore (je ne parle évidemment pas de tout ce que la morale réprouve et qu’il est plutôt facile de bannir). Peut-on même savoir quel chemin l’activité pédagogique va-t-elle emprunter ? Moi, je fais feu de tout bois : Facebook, Twitter, YouTube, un obscur blog, un improbable site, tel ou tel forum nourrissent ma réflexion et stimulent mon désir d’enseigner. En revanche, quand je tombe sur une page m’expliquant que je n’ai pas le droit d’accéder à telle page parce que quelqu’un quelque part en a décidé ainsi, cela me fait sortir de mes gonds. Je me suis déjà vu à plusieurs reprises refuser l’accès à tel ou tel site parce qu’on avait pensé que ce n’était pas pédagogique. Eh quoi ! Raphaël ou Waterhouse ne seraient pas pédagogiques (si si, ça m’est arrivé) ? Une recherche sur les composants vieillissants de la machine qui m’est confiée est interdite ? Que de fois je n’ai pu voir tel ou tel site parce que le filtrage est mal conçu, parce qu’il est inefficace ? Car il faut bien le constater : on trouve durant sa navigation sur le web ce qu’il ne faudrait pas, et on y trouve pas ce qu’il faudrait…

Au diable les filtres donc !

J’ai alors recherché ce qui me permettrait de naviguer sur internet sans laisser tant de traces. J’ai aussi cherché ce qui me permettrait d’utiliser internet sans avoir à subir les limitations imposées par un administrateur réseau. Il faut dire qu’on en parlait  beaucoup au moment des révolutions tunisiennes et égyptiennes. En 2005, Reporters sans frontières avait à ce sujet publié un très intéressant guide, Le Guide pratique du blogger et du cyberdissident qu’il est temps de ressortir ! Quelque temps avant, Hadopi puis Lopsi soulevaient chez les internautes de nombreuses et légitimes questions.

Donc, de manière générale, je veux pouvoir naviguer sur internet en toute sécurité et privauté, cela de façon privée et sans limitation. Comment faire ? Voici quelques réponses. Mais notez bien que mon objectif n’est pas de vous expliquer le fonctionnement des différents logiciels que je vais évoquer, mais de vous indiquer qu’ils existent, et peut-être de vous inciter à les utiliser.

Firefox

Votre navigateur vous permet-il d’accéder à internet sans avertir la terre entière de ce que vous faites ? Rien n’est moins sûr…
Il me semble que la première des choses à faire est d’adopter la recherche SSL. Tout ce que vous recherchez sur Google est alors chiffré (encrypté comme l’on dit si mal). Ni l’administrateur réseau, ni votre fournisseur d’accès à internet ne pourront (a priori) savoir ce que vous faites (pour en savoir plus sur Google SSL).
Ensuite, je vous recommande Firefox, pour lequel il existe une série de plugins destinés aux plus paranos d’entre nous. On ne présente évidemment plus l’indispensable Adblock qui supprime toutes les publicités intempestives. Précisons au passage que si vous utilisez Hotspot Shield (un VPN gratuit), vous ne serez pas gênés par les publicités qu’il vous impose en contrepartie de sa gratuité.

Parce que certains scripts exploitent des failles de sécurité, NoScript ne permet l’utilisation du JavaScript que sur les sites pour lesquels vous avez confiance, BetterPrivacy se charge des cookies divulguant vos habitudes de navigation, HTTPS-Everywhere est à utiliser pour les mêmes raisons que j’ai exposées ci-dessus à propos de Google, mais cette fois étendues aux autres sites : vous utiliserez https pour tous les sites ou presque (remarquez que Twitter propose cela dans les paramètres).

Je vous conseille donc vivement ces plugins, mais sachez qu’il en existe bien d’autres.

Tor

En plus de tout cela, une solution simple consiste à installer Tor sur votre ordinateur. C’est d’une simplicité enfantine, à condition d’avoir un plein accès à votre machine, et non à un espace alloué sur un serveur avec des droits limités. Et encore ! Si d’aventure vous ne pouvez rien installer sur votre ordinateur, vous avez toujours la possibilité d’utiliser Tor sur une clef USB. Il n’y aucune installation. Juste à déplacer ce que vous aurez téléchargé sur ladite clef (pour le reste, voyez la vidéo sur le dernier lien).
Vous pourrez alors surfer (relativement) anonymement durant votre navigation sur le web et accéder à ce que bon vous semble. Comme on peut le voir grâce à cette capture d’écran, la CNIL pense que mon adresse IP est 80.237.226.74 alors que ma véritable adresse est … (je ne vais quand même pas vous donner mon adresse) , et même que je viens de Hambourg !

 

Les traces selon la CNIL

 

Si toutefois vous avez des difficultés à installer Tor – ou plus exactement Vidalia, voyez le site Journal de bord qui vous expliquera à la fois ce qu’est Tor et comment configurer votre réseau, le proxy notamment (les explications sont destinées aux utilisateurs de Macs, mais vous pouvez sans trop de difficultés les adapter à Windows).

Les VPN

Je vous l’ai dit, je ne vais pas vous expliquer tout cela, sans quoi cet article deviendrait excessivement long. Si vous ne savez pas ce qu’est un VPN (Virtual Private Network), lisez l’article de Wikipédia ou encore Le blog du VPN.

 

VPN (wikipédia)

 

Si vous savez que ce «tunnel» vous permet de naviguer de façon confidentielle, vous voudrez peut-être savoir lequel choisir. Le moins que l’on puisse dire est qu’il y a pléthore. Ce site (béni soit-il) vous propose un large éventail de choix. Certains sont payants, d’autres non. J’ai déjà évoqué Hotspot Shield. Il est gratuit. HydeMyNet semble connaître un certain succès. J’utilise actuellement VPNTUNNEL. En tout cas, le mérite du VPN est certain : si vous voyagez en Chine, si vous voulez accéder à des sites de streaming en anglais, le VPN est fait pour vous (pour 5 $ par mois). Attention, on ne vous autorise pas pour autant à faire du P2P (donc du téléchargement illégal).

Les mails

Chiffrer ses mails n’est pas forcément évident. Cet article vous expliquera tout ce que vous avez besoin de savoir. Le meilleur moyen de le faire est GnuPG, mais ce n’est franchement pas simple à mettre en place.
Il est plus sage d’envisager l’achat d’un certificat (ce que Mail ou tout autre logiciel de messagerie gèrent très bien).

Sur Mac, ce petit logiciel (payant) est fort sympathique et fait très bien l’affaire. Si aucune des solutions proposées ne vous convient, vous pouvez encore plus simplement faire une image avec l’Utilitaire de disque (désolé, c’est encore sur Mac) protégée par mot de passe à envoyer en pièce jointe, dans laquelle vous aurez glissé vos messages.

Utilitaire de disque

Pour finir

Il existe encore de très très nombreuses façons de procéder. Je ne vous ai fait part que des plus évidentes, de celles que j’utilise le plus souvent. Il existe aussi bien d’autres mesures à prendre : protéger sa session par un mot de passe bien sûr, mais il faut aussi penser à la sécurisation des mots de passe avec un logiciel idoine (j’utilise mSecure, mais il y en a d’autres comme 1Password. On pourrait continuer ainsi longtemps ! Pensez à la frêle clef WEP qui protège votre réseau !

Avouons cependant une chose. En prenant les précautions susmentionnées, que ce soit avec Tor ou un VPN, la qualité de votre de débit de connexion s’en ressentira. Vous aurez inévitablement un ralentissement. C’est le prix à payer.

Pour finir, on pourrait aussi se demander d’où vient ce besoin de discrétion sur le web.

J’ai vaguement mentionné le printemps arabe, et l’importance du numérique lors de ce soulèvement populaire, ainsi que des moyens techniques pour contourner les limitations imposées par les gouvernements encore en place à ce moment. Actuellement, sur certains forums, il n’est pas rare de trouver des demandes d’aide de ressortissants français vivant en Chine (par exemple) ne pouvant accéder à des sites comme Facebook. En France,  les récentes lois Hadopi puis Lopsi ont contribué à faire de la France un pays où internet (en tout cas celui que nous connaissons) est menacé. Aussi nombre de gens se sont-ils demandé comment faire pour échapper à des mesures inquiétantes pour leur  vie privée.
À l’époque d’Hadopi, quelqu’un (je ne sais plus qui, c’était dans Le Monde) avait expliqué qu’une telle loi réussirait à déstabiliser un réseau conçu pour résister à une attaque nucléaire. Plus simplement, et mythe fondateur mis à part, il est plus probable que le tout venant (moi en l’occurrence) s’est intéressé à la cryptographie, ce que ne faisait que les gens en danger ou les malfrats…

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Le cahier de textes numérique

J’ai trouvé la lecture du Bulletin officiel du 9 septembre 2010 sur le cahier de textes particulièrement instructive, et je ne suis manifestement pas le seul !

Précisant les modalités de sa mise en œuvre, ce bulletin rappelle à notre bon souvenir ce qu’est un cahier de textes aujourd’hui, grâce à l’informatique (il faut dire que le dernier bulletin datait du 3 mai 1961).

Ce qui a le plus choqué, et à juste titre, c’est que l’enseignant soit enjoint à livrer dans le futur cahier de textes numérique « tout document, ressource ou conseil à l’initiative du professeur, sous forme de textes, de fichiers joints ou de liens » ! Il s’agit, en somme, d’envoyer sur internet des fichiers dont nous n’avons pas les droits. C’est à se demander comment il est possible qu’une telle proposition n’ait pas heurté le bon sens des têtes pensantes du ministère !

À lire ce bulletin, on comprend aussi que le cahier de textes sera être un véritable chef-d’œuvre : doivent évidemment y figurer le travail réalisé, mais aussi le travail à faire, le tout accompagné – on l’a vu – de plein de fichiers illégaux (cf. ci-dessus). On nous demande également d’accorder un soin tout particulier à la mise en page : « polices de caractères, soulignement, couleurs, etc. » (au cas où quelqu’un aurait souhaité faire un truc répugnant à l’œil).

En outre, « Les textes des devoirs et des contrôles figureront au cahier de textes, sous forme de textes ou de fichiers joints. Il en sera de même du texte des exercices ou des activités lorsque ceux-ci ne figureront pas sur les manuels scolaires ».

Les manuels scolaires… C’est bien ça… Ce cahier de textes sera un véritable manuel scolaire !

Personnellement, ça ne me dérange pas plus que ça. Évidemment, ça va râler dans les salles de profs ou les forums d’enseignants, et je le comprends. Malheureusement, la mauvaise foi de certains d’entre eux est malvenue. J’ai lu la réaction d’un enseignant qui disait : « et maintenant il faudrait que j’utilise mon abonnement internet et mon ordinateur pour remplir des cahiers de textes ». Ah ! Comme si on payait encore un forfait à la connexion ! Comme si notre ordinateur allait souffrir de la nouvelle (j’ai écrit « nouvelle » ?) nécessité de remplir son cahier de textes !

Mais ont-ils vraiment tort ces enseignants qui rechignent ? Pas tout à fait. Les enseignants sont énervants à râler dès qu’on leur demande quelque chose, mais je dois quand même reconnaître ceci : on demande toujours plus à l’enseignant, sans pour autant revaloriser un salaire sans rapport avec les vicissitudes de la vie. Au reste, la dernière fois qu’un inspecteur est venu me voir, il n’en avait rien à faire de mon cahier de textes numérique. Même pas regardé ! Pourtant il y avait tout : la mise en page, les liens, et tutti quanti !

J’ai plus ou moins abandonné finalement, essentiellement parce que le collège a depuis investi dans un logiciel à l’interface archaïque et peu ergonomique qui ne permet pas tout à fait ce que demande le Bulletin officiel. Et, compte tenu des travaux que connaît notre établissement, on ne peut pas encore l’utiliser (le serveur déménage).

À propos d’informatique, quelques mots pour finir. Je veux bien admettre la nécessité d’évoluer dans nos pratiques. Ce qui me gêne, cependant, est le peu de matériel figurant dans les collèges. Dans la salle des profs, il y a trois ordinateurs que l’ex-RDA aurait méprisés (je le redis, juste pour le plaisir, où diable le Conseil général est-il allé chercher des écrans à tube cathodique ?) pour une cinquantaine de profs. S’il n’y a pas d’ordinateurs, comment fait-on ? En somme, on met la charrue avant les bœufs, mais le ministère se dit peut-être que les bœufs sont déjà là…

Il se trouve que les bœufs ont pratiquement tous un ordinateur portable. En revanche, ils n’ont pas tous envie de l’utiliser ou même de l’amener. Encore une fois, ça se comprend : chez nous, il n’y a pas de serrure dans notre collège rénové, mais pas fini (quelqu’un a oublié de commander les barillets)… Alors, moi, mon ordinateur, je l’ai sur moi en permanence, même pour aller aux toilettes.

Pour finir ce billet (je ne voudrais pas que l’on pense que je suis rétif au cahier de textes numérique), je voudrais donner un modeste aperçu de ce à quoi devrait ressembler un cahier de textes (si j’ai bien tout compris) :

Mercredi 8 septembre 2010

Séance 1° (fin)

Leçon 1 : La chanson de geste

Lecture du poème de Victor Hugo

Distribution du texte et du questionnaire de la séance suivante pour ceux qui veulent se mettre en avance.

Pour le lundi 13 septembre, apprendre la leçon 1

Qui voudrait faire un tel travail pour le même salaire ? Si je le fais, c’est parce que j’en ai envie, mais on ne saurait contraindre qui quoi que ce soit à réaliser ce travail de cénobite. Qui a envie d’utiliser les mochissimes logiciels scandaleusement vendus pour faire cela ? Ne pourrait-on trouver un logiciel élégant, simple, ergonomique ? Libre ? J’avoue ne pas m’être penché sur la question.

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Te iPodum laudamus

IMG_0393Aujourd’hui, j’ai envie d’entamer un chant de louange et d’allégresse à l’iPod.

Au reste, ce blog fonctionne sur un mode binaire : on y loue ou on y blâme. Rien de très original. On est, pour reprendre les termes de l’ancienne rhétorique, dans le domaine de l’épidictique : on loue ou on blâme.

Louons donc.

L’iPod, ce petit objet technique (technique, pas technologique), frivole, pour certains, est pour moi d’une importance capitale.

C’est mon dada, et je l’enfourche.

Il ne sert pas à me tympaniser de bruits de casseroles qui sombreront tôt ou tard dans les limbes musicaux de l’oubli. Enfin si ! Il me sert à écouter ma musique, mais pas seulement.

Dès le début de l’utilisation de cet objet, un mot a attiré mon attention. Podcast.

Le podcast, dont l’étymologie dit assez le lien étroit qu’il entretient avec ledit objet, est une émission audio, vidéo parfois, que l’on peut télécharger et écouter sur son ordinateur ou son iPod.

Aujourd’hui, tout le monde diffuse des podcasts. Si j’en avais le temps, j’en ferais. Télérama a ses podcasts. France radio a ses podcasts, et ça, c’est le comble du bonheur (vous ne le voyez pas, mais j’entre en pâmoison). Songez qu’il y a peu, on enregistrait des émissions de radio avec une cassette. Quelle époque barbare ! Aujourd’hui on les télécharge, et on les écoute où l’on veut (dans sa voiture, chez soi, en marchant…). Pascale Clark, Stéphane Guillon, ou même Umberto Eco égaient mes mornes trajets, mes moments perdus, comme dans les salles d’attente où, auparavant, j’en étais réduit à feuilleter un méchant Voici vieux de plusieurs années, souillé par des milliers de mains de patients, traînant sur la table basse entre Le Point et Auto machin truc (que l’on ne me dise pas qu’on peut lire un livre : soit la pire station de radio a été sélectionnée, soit un phtisique agonisant emplit la salle de sa terrible toux , soit on entreprend de vous faire parler de la pluie et du beau temps, et le reste à l’avenant…).

Heureusement, il y a, et qui l’eût cru (qui l’eût dit, ajoutait Corneille), le livre audio, qui vous permet, avec les écouteurs sur les oreilles, de vous absenter du monde. Je n’ai connu qu’une seule personne capable de vous parler dans un tel moment…

Il fut un temps où le livre audio me semblait l’intrus des librairies.

Je me souviens, à Bordeaux, que les enregistrements d’œuvres littéraires figuraient en nombre réduit sur un présentoir isolé, perdu au milieu de milliers de livres, les véritables vedettes du lieu. Régulièrement, je passais à côté de ces enregistrements dans la plus grande indifférence. Je les voyais, parce que je passais devant, mais jamais je n’avais eu l’envie d’en écouter un seul.

Depuis les choses ont changé.

Je ne les regarde toujours pas quand j’en vois, mais la raison en est toute différente.

Il y a que j’ai accueilli la dématérialisation de la musique avec joie. Voir disparaître toutes ces boîtes, tous ces fragiles et encombrants CD a été une réjouissance. Ils sont désormais « dans » mon ordinateur bien rangés. Je les trouve instantanément. Et quand je ne parviens pas à mettre la main sur un titre, je tape les premières lettres, et le fichier désiré apparaît aussitôt.

En fait, il y a quelques années, un ami était venu un jour avec un iPod. C’était, je crois, en 2004. La chose était blanche, était épaisse, avait une capacité de quelques gigas. L’écran était en noir et blanc.

IMG_0424J’ai fini par en acquérir un, puis deux, puis trois, véritable tonneau des danaïdes. Jamais remplis. Je passe mon temps à déverser là-dedans toutes sortes de fichiers. Et depuis l’iPod touch, les possibilités se sont accrues.

Ainsi, disais-je, j’aime désormais particulièrement écouter les livres audio. Peut-être l’indifférence éprouvée jadis s’est-elle muée en goût quand il s’est agi de chercher des enregistrements de contes pour mes filles. La découverte des contes de Pierre Gripari lus par lui-même fut une grande réjouissance. Un de ces moments clefs qui changent radicalement votre vision des choses. Je voyais aussi sur iTunes ce catalogue immense de livres, mais en anglais, à l’époque de livres à télécharger. J’avais fait quelques essais, mais mon niveau en anglais me permettait rarement d’être assez attentif à l’enregistrement audio et à la route en même temps (cette écoute est très liée au transport, à la marche, au déplacement, alors que la lecture du livre est lié à l’immobilité, à la chaise, au fauteuil). Et puis, récemment, j’ai découvert de façon assez inattendue litteratureaudio.com, par un lien sur Wikipedia.

Depuis, j’ai téléchargé une bonne quantité d’enregistrements. Ils sont disponibles au téléchargement gratuitement au format MP3. Ils sont de qualités inégales, tant il est vrai que lire à voix haute est un don qui n’est pas donné à tout le monde. C’est comme chanter, si on n’a pas ce je-ne-sais-quoi, qui vous différencie des autres, vous avez beau chanter correctement, vous ne procurez aucun frisson. Lire, c’est la même chose. Cela demande des dons d’interprétations, un véritable travail d’acteur invisible ! Mais le catalogue est vaste, et on trouve de très bonnes lectures gracieusement offertes. On ne va pas faire le difficile. Et songez qu’un livre audio dans le commerce, c’est une douzaine d’euros…

Enfin, avec l’accès à internet, l’iPod – et depuis l’iPhone – s’est mû en véritable petit ordinateur. Je ne m’étalerai pas sur ma dépendance à internet, mais j’évoquerai tous ces logiciels que l’on peut installer, les jeux par exemple, mais je ne saurais vous inviter à jouer, mais plutôt à travailler, quoique j’apprécie grandement de pouvoir massacrer des hordes de zombies assoiffés de sang. Umberto Eco vous expliquerait – pardonnez cette digression (autre partie de la rhétorique) – que des jeux avec des armes sont sains, et que ceux qui jouent au Lego travaillent ensuite à Auschwitz… Bref, je vous conseillerai de charger votre iPod de tous ces logiciels que sont les dictionnaires à bas prix voire gratuits : Littré, Larousse, TLF, Antidote, dictionnaires des synonymes, des difficultés de la langue française, des citations…

J’arrête là.

La prochaine fois, je blâme.