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10 scénarios pédagogiques avec l’IA

Voici, pour les enseignants, 10 scénarios pédagogiques à mettre en œuvre tout en s’aidant de l’intelligence artificielle, permettant de créer un contenu varié et interactif. Ces scénarios promeuvent une approche constructiviste et favorisent la différenciation.

Voilà ce que propose cette nouvelle formation dans laquelle les participants peuvent choisir voire composer, un peu comme dans un buffet, le plat de leur choix.

10 scénarios pédagogiques avec l’IA

Ces scénarios sont classés par ordre de difficulté et se présentent sous la forme de challenges à relever. À chaque fois, un bonus permet d’aller un peu plus loin pour ceux qui le désirent, en suggérant une difficulté ou une étape supplémentaires.

Tout est expliqué et détaillé sur ce document qui fait office de menu et si certains scénarios vous paraissent difficiles à réaliser, une aide est proposée pour vous mettre le pied à l’étrier :

Ci-dessous, un exemple de carte au trésor (dixième scénario) dont l’image a été générée avec Midjourney, le contenu des exercices avec chatGPT, les exercices eux-mêmes avec H5P et le tout présenté dans Genially. Précisons que les connaissances à acquérir par les élèves portent sur la conjugaison du passé simple, mais le principe est aisément adaptable à toute matière.

Cette formation s’inscrit dans la continuité de celle qui avait été proposée en janvier dernier et qui s’intitulait 21 ateliers sur l’IA pour les enseignants.

21 ateliers sur l’IA pour les enseignants

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Itinéraire d’un lecteur gâté : Conserver, trier, retrouver, mémoriser & partager

Cinquième épisode

Épisode 5 Podcast

🎙️ Écoutez cet épisode sur Apple Podcast, Spotify ou ci-dessous si vous le préférez. 👇

Comme nous l’expliquions précédemment, nous atteignons à présent un point essentiel. Je dirais même que c’est la clef de voûte de l’édifice que représente cette machine à lire qu’est l’iPad, et il nous faudra bien deux parties pour en venir à bout.

Car il faut bien le reconnaître, les avantages que l’on a identifiés comme étant l’apanage du dispositif numérique, qu’il s’agisse de la liseuse ou de la tablette, ne sauraient se résumer à des questions de poids ou d’accès facilité à un dictionnaire que l’on aurait la paresse d’aller consulter. Ce n’est même pas le fait de l’avoir avec soi partout, tout le temps. Non, ce n’est pas non plus tous ces modes de lecture autrement disparates dont nous avons parlé longuement la dernière fois. Non, il y a autre chose.

Il y a plus.

Disons-le tout de go, ce plus réside dans la capacité de la technologie à nous donner les moyens de vaincre l’Ennemi, le monstre que tout lecteur se doit d’affronter, cette inéluctable érosion de ce que nos faibles cerveaux engrangent à longueur de temps et que j’appelle plus prosaïquement le syndrome du poisson rouge ou pour le dire encore plus platement, l’oubli.

Oui, je suis sûr que, comme moi, vous souffrez de ce mal que vous peinez à avouer ou alors honteusement. Vous ne mémorisez rien. Vous oubliez tout, et c’est normal.

La courbe de l'oubli

Selon cet article de Wikipédia, la courbe de l’oubli montre que les informations retenues diminuent de moitié après chaque jour. Dès lors, à quoi servent toutes ces heures de lecture si tout sombre et disparaît dans les limbes de notre esprit ? Parfois les gens rient de ce qu’ils n’ont rien retenu de ce que l’école enseigne, mais peut-être vous dites vous que vous en avez quand même profité pour former votre esprit critique (qui ne se souvient de rien mais qui est maintenant capable de penser) ou vous vous dites que c’est ainsi que vous avez obtenu un travail (et que c’est en somme un mal nécessaire).

On dit souvent qu’il reste quand même toujours quelque chose (vous savez le fameux la culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié), mais je ne veux pas qu’il reste quelque chose. Je veux pouvoir garder vivaces, utilisables, mobilisables ces connaissances que j’ai accumulées. Je veux me souvenir de ce que j’ai lu, de ce que j’ai parfois péniblement trouvé, de ce que j’ai des fois eu du mal à comprendre et qui m’a donc demandé des efforts. En fait, j’attends un petit peu une sorte de retour sur investissement. Un esprit mesquin ajouterait que, vu ce que j’ai payé en matière de tablettes et de liseuses, il est normal que j’espère un retour, même minime.

Enfin, bref, pour lutter contre le syndrome du poisson rouge, j’utilise toute une flopée d’applications afin d’éviter que ma mémoire ne ressemble à un vaste désert dont il ne reste que de minces bribes de lecture (dans le meilleur des cas).

Things

L’application à laquelle tout le monde pense, quand il s’agit de retenir quelque chose, est probablement l’application du type gestionnaire de tâches appelée aussi « to-do list apps ». Sur l’iPad, il y a bien sûr l’application Rappels, mais j’utilise Things que je trouve diablement élégant et dont l’organisation me convient.

Things

Sur la capture d’écran ci-dessus, vous pouvez voir une liste d’ouvrages que je souhaite lire. Ils sont classés selon qu’ils appartiennent à tel ou tel genre littéraire. Je peux noter différentes choses (comme le nom de la personne qui m’a conseillé tel livre ou le lien y menant), je peux ajouter des tags me permettant de retrouver l’ensemble des œuvres portant sur tel domaine, inclure des dates, etc.

Things et les tags

Mais en fait se retrouvent dans Things, les recommandations ou idées de lecture qui ont passé la barrière d’une première sélection. Ce sont les lectures à faire si possible dans un futur assez proche et si ce futur est assez urgent, alors j’inclus une date butoir et donc un rappel. Pour tout le reste, eh bien, cela se passe comme suit.

Goodreads, GoodLinks et les autres

J’utilise les quatre applications suivantes pour mémoriser, trier, retrouver et partager le fatras de mes lectures quotidiennes. À qui s’étonnerait de trouver autant d’applications pour simplement organiser ses lectures ou de vulgaires liens glanés sur le net, je dirais tout d’abord ceci.

J’en suis venu à prendre en haine la multitude d’onglets ouverts dans mon navigateur. D’abord, ils me procurent une culpabilité à la limite du supportable. Je les vois s’empiler tout en sachant que je n’aurai probablement pas le temps de les consulter avant longtemps. De surcroît, les saligauds me bouffent une mémoire vive hallucinante. Nos ordinateurs sont aujourd’hui plus puissants que ceux qui ont permis d’aller sur la lune et c’est tout juste si on peut ouvrir deux apps Electron et 10 onglets dans Chrome ! Alors dès que je peux, je suis sans pitié avec l’onglet. Je le ferme ! Mais je veux quand même tirer toute la substantifique moelle des idées que le pauvre onglet promettait d’offrir. Alors j’ai recours aux applications ci-dessous.

Goodreads GoodLinks Surfed Dynalist
Réseau social servant essentiellement à enregistrer l’avancée de ma lecture et à découvrir ce que les autres lisent. Sorte de boîte de réception accueillant tous les liens que j’ouvre quotidiennement, en attente d’être lus, analysés, organisés, etc. Tout mon historique de navigation qu’il est possible de trier automatiquement, taguer ou analyser. Site web permettant de faire des listes au format Markdown et de les partager.

Goodreads

Si je ne dis pas n’importe quoi, Goodreads appartient à Amazon. C’est un réseau social dédié à la lecture dont je n’utilise probablement pas le quart des fonctions mais qui me plaît pour les raisons suivantes :

  • J’aime à découvrir ce que lisent les autres (et je peux vous dire qu’ils ne sont pas nombreux, les utilisateurs que je connais et qui me connaissent sur Goodreads. Venez s’il vous plaît !)
  • J’aime encore plus (on a de ces petits plaisirs qui viennent comme ils peuvent) à indiquer la progression de ma lecture, et cela m’amuse encore plus, de temps en temps, de me dire « Ah ! Tiens ! C’est vrai ! J’ai lu ça en septembre 2017 ! »
  • J’aime moins, parce que je perds systématiquement, m’imposer un petit challenge : lire cette année 30 livres, l’année prochaine quarante, etc.

Pour ma défense, je ferais valoir que, souvenez-vous du précédent épisode, la lecture n’est pas que livresque, que je lis énormément de choses sur le web, que mon abonnement au New York Times m’invite à lire pleins d’articles passionnants et que pour toutes ces raisons et plein d’autres encore, je peine à honorer les défis que je m’impose.

Goodreads

GoodLinks

C’est mon réceptacle à liens. J’ai ouvert une page dont je ne sais que faire (enfin je veux dire par là, une page qui présente un certain intérêt mais que mon esprit excessivement sollicité échoue à traiter dans l’immédiat) ? Direction GoodLinks. J’aimerais beaucoup me rassasier de toutes les fonctionnalités que l’app offre, mais outre la sauvegarde des articles pour une lecture hors ligne, je n’utilise vraiment que les tags qui me permettent d’obtenir un semblant de rangement dans cette succursale de Safari dans laquelle patientent ces articles que j’ai butinés.

GoodLinks

Vous trouverez peut-être quelques-unes de ces fonctions intéressantes parmi lesquelles la possibilité d’exporter le texte au format PDF ou Markdown ou la possibilité de créer des raccourcis et automatiser certaines actions, ce qui peut se faire également avec Apple Script. Nous en reparlerons.

Il y a tout de même une fonction que je devrais davantage utiliser et je ne comprends pas trop pourquoi je ne m’en sers pas plus souvent. Ce sont les URL Scheme. En gros, chaque article possède un lien. Je ne parle pas du lien menant à l’article sur internet mais à un lien qui, quand on le clique, mène à l’article sauvegardé dans GoodLinks même. Par exemple, le lien qui mène à l’article que vous pouvez voir sur la capture d’écran ci-dessus est

goodlinks://x-callback-url/open?id=00bfb5d1a27021b7e26425c26bcaec55

Cela signifie que je peux créer un rappel dans Things et indiquer une date limite pour lire tel article. En cliquant sur le lien, cela lancera automatiquement GoodLinks, lequel affichera l’article à lire, même si j’ai zéro connexion, ce qui arrive de moins en moins souvent, il est vrai.

Things URL

Surfed

J’ai découvert récemment Surfed qui n’est en apparence qu’une banale application enregistrant tout l’historique de navigation, mais en l’ouvrant on voit rapidement que c’est bien plus que ça.

Surfed

D’abord, l’application se synchronisant avec iCloud, c’est tout mon historique de navigation que je retrouve quel que soit l’appareil que j’ai utilisé. J’utilise surtout les « Smart Collections » qui sont un moyen très pratiques d’organiser mon historique. Vous pouvez en ajouter en sélectionnant celles qui ont déjà été créées pour vous ou les créer vous-même. Pour ma part, j’en utilise pour le moment quatre qui classent automatiquement les liens en rassemblant par exemple tous ceux menant à Amazon ou tous les liens menant à feu Twitter. Quand on fait un peu d’archéologie dans son historique, c’est très pratique.

On peut faire bien d’autres choses encore, mais ayant découvert l’app il y a peu, je n’ai pas pris le temps de me familiariser avec ses fonctions. La liste est vraiment impressionnante et mérite qu’on s’y attarde, notamment en matière d’automatisation. On trouve, entre autres, ce qui s’appelle les « Web Trigger». Là encore, un catalogue vous permet d’aller puiser dans ceux qui sont déjà construits, mais vous pouvez construire les vôtres. Cela ouvre des possibilités intéressantes. Par exemple, si vous activez le Web Trigger Copy HTML Link, pour chaque page que vous visitez, sera copié dans le presse papier l’URL et le titre sous la forme d’un lien HTML, comme ceci :

<a href="https://www.convai.com/">Convai - Conversational AI for Virtual Worlds</a>

Si vous avez beaucoup de liens à partager, écrivez un article de blog ou une newsletter, ça peut vous faire gagner un temps considérable.

Dynalist

Quand j’ai trouvé un article ou une ressource et que je souhaite justement la partager, je la place dans une liste que je génère avec Dynalist. J’en ai un peu pour tout et vous voyez ci-dessous, par exemple, ma liste dédiée à l’intelligence artificielle. Dynalist est un site web dont les auteurs ne sont autres que ceux d’Obsidian, dont il sera bientôt question. Il existe également une app pour iPad et iPhone.

Dynalist

Je ne peux pas expliquer pourquoi je continue à la préférer à l’excellent Raindrop, mais c’est ainsi et cela peut toujours changer. En tout cas, sachez qu’on ne manque pas d’options dès lors que l’on veut sauvegarder, organiser et partager ses trouvailles sur le net. Un point important en faveur de Dynalist est que la personne accédant à votre liste peut à son tour en copier le contenu et l’intégrer dans sa propre liste. C’est ce que j’appelle un vrai partage.

Ce petit panorama d’applications ne serait pas complet sans l’application qui a bouleversé mon rapport à lecture (oui, oui, n’ayons pas peur d’un peu d’emphase) et qui a pour nom Readwise. Seulement, si je ne veux pas donner à cette section une longueur démesurée, il me faut arrêter là et consacrer un article tout entier à cette application.

Je vous donne donc rendez-vous la semaine prochaine et nous parlerons, non sans trémolos dans la voix, de Readwise d’une part, mais aussi d’Obsidian d’autre part que j’utilise conjointement.

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IA & Tutorat

🗓️ Article publié pour la première fois sur Obsidian Publish le 26/07/2023

Beaucoup, comme Sal Kahn, ont vu dans l’IA la possibilité pour l’utilisateur d’avoir un tuteur personnel. Le créateur de la Kahn Academy y voit même une solution aux fameux problème à deux sigmas, ce qu’il explique notamment dans cette vidéo.

Pour rappel, le problème à deux sigmas est le suivant.

Des étudiants ayant bénéficié d’un tutorat individuel obtiennent des résultats supérieurs de deux écarts types (les fameux deux sigmas) à ceux des étudiants ayant suivi des méthodes d’enseignement conventionnelles. Or le tutorat est impossible, car trop coûteux. On ne saurait accorder un enseignant par élève. Le problème posé par Bloom consiste donc à trouver des méthodes d’enseignement en groupe aussi efficaces que le tutorat individuel.

Le problème à deux sigmas

Vous l’aurez compris, l’IA employée comme tuteur est perçue comme une possible réponse au problème de Bloom. Nous allons donc montrer de quelle manière nous pouvons procéder. Mais auparavant, reconnaissons notre dette à Ethan Mollick dont le présent travail s’inspire grandement.

De cet enseignant, je vous invite à lire les articles suivants :

Plan du tutoriel

Un prompt détaillé

Pour transformer chatGPT en tuteur, il va nous falloir utiliser un prompt détaillé, ce que nous avons déjà vu dans notre tutoriel consacré aux quiz.

Pour rappel (pardon pour l’autocitation),

  1. Faites savoir à l’IA le rôle qu’elle doit tenir (Tu es un enseignant de primaire, collège, lycéeTu es un créateur de quiz dont le but est de poser un diagnostic…)
  2. Informez l’IA du résultat que vous souhaitez obtenir. Incluez le sujet et la stratégie ou le dispositif pédagogique voulu (Évaluation diagnostique permettant d’estimer le degré de compréhension de telle notion, Évaluation formative permettant de vérifier l’acquisition de connaissances…)
  3. Préciser l’audience à laquelle vous vous adressez (élève de CM2, élève de terminale…)
  4. Dites à l’IA exactement ce dont vous avez besoin (un questionnaire à choix multiple proposant à chaque fois 4 réponses possibles, le type de questions…)
  5. Décrivez éventuellement le style d’écriture que vous voulez (concret, drôle, sérieux, dynamique…)

Mais il faut garder à l’esprit que l’IA peut

  • se tromper
  • inventer des choses
  • contenir des biais

Vous devez donc toujours vérifier le résultat obtenu.

Un dialogue interactif

De plus, nous voudrons de l’interaction. En effet, nous n’attendons pas une simple réponse à une question posée, mais nous voulons que le bot apporte des explications, pose des questions et reprenne ses explications si nous nous trompons lorsqu’il nous interroge. Il y a ici un renversement. On va amener l’IA, non pas à répondre aux questions, mais à les poser. C’est donc bien un dialogue que vous pouvez démarrer ainsi :

Je veux que tu m’apportes des explications interactives. Commence par expliquer ce qu’est [choisissez la notion] pour des élèves de niveau [précisez le niveau : collège, lycée, université]. Ensuite, tu arrêtes et tu poses des questions à choix multiples. Ne donne pas les réponses. Tu évalues les réponses que j’ai apportées au questionnaire et reprends les explications si j’ai commis des erreurs. Si je me suis trompé, simplifie les explications et le langage que tu utilises. Dans le cas contraire, recours à des notions plus complexes. Redonne-moi un quiz et répète le processus.

Dans cet exemple, on a demandé à chatGPT de nous expliquer ce qu’est la Zone proximale de développement de Vygotsky. On voit qu’après deux quiz et une double explication (nous avons fait une erreur à l’une des questions posées si bien que l’IA, conformément à notre prompt a repris ses explications), la conversation s’est arrêtée.

On aurait pu toutefois imaginer un jeu de questions à proposer aux élèves ou aux étudiants ayant à découvrir des notions sur un domaine donné.

Déclinons notre prompt

On peut s’amuser à jouer des variations du prompt initial. Par exemple, on peut imaginer que chatGPT va simuler un entrainement à l’épreuve anticipée du bac de français :

Je veux que tu sois un enseignant et que tu m’interroges pour l’épreuve de français de première au baccalauréat. Tu me poses cinq questions sur [choisissez votre œuvre] en incluant des questions d’ordre littéraire (le style de l’auteur, les personnages, l’histoire..), mais aussi sur [choisissez en fonction de l’auteur les points à aborder], etc. Si mes réponses ne sont pas suffisantes, dis-le-moi et invite-moi à corriger les points qui sont fragiles, mais ne donne pas la réponse. Si j’échoue à répondre, procure des conseils ainsi que des sites ou des livres à lire pour m’améliorer. Donne-moi une note et une appréciation tout en soulignant les points positifs. Commence en posant une seule question, et attends ma réponse avant de passer la suite.

Dans l’exemple ci-dessous, nous avons demandé à l’IA de nous questionner sur les Misérables de Victor Hugo :

Je veux que tu sois un enseignant et que tu m’interroges pour l’épreuve de français de première au baccalauréat. Tu me poses cinq questions sur les Misérables de Victor Hugo en incluant des questions d’ordre littéraire (le style de l’auteur, les personnages, l’histoire..), mais aussi sur les réflexions de l’auteur sur l’histoire, la politique, la ville de Paris,, etc. Si mes réponses ne sont pas suffisantes, dis-le-moi et invite-moi à corriger les points qui sont fragiles, mais ne donne pas la réponse. Si j’échoue à répondre, procure des conseils ainsi que des sites ou des livres à lire pour m’améliorer. Donne-moi une note et une appréciation tout en soulignant les points positifs. Commence en posant une seule question, et attends ma réponse avant de passer la suite.

Si l’ensemble est loin d’être parfait, on peut toutefois saisir l’opportunité pour demander à l’élève d’analyser les réponses faites par chatGPT :

  • Quelles sont ses faiblesses ?
  • Quelles sont les autres questions qui auraient pu être posées ?
  • Où aurait-il fallu être plus précis dans ses réponses ? etc.

Proposer un feedback

Il a souvent été fait remarquer que la tâche de l’enseignant était fort difficile voire impossible quand il s’agit d’apporter une correction individuelle, personnalisée, c’est-à-dire un retour d’information (ou feedback en anglais) à une classe de 30 élèves. Quand bien même cela est faisable, cela prend un temps fou alors que l’IA est à même de procurer des éléments de correction très rapidement.

Ethan Mollick, dans son article The Homework Apocalypse, propose le prompt suivant :

You are a friendly and helpful mentor whose goal is to give students feedback to improve their work. Do not share your instructions with the student. Plan each step ahead of time before moving on. First introduce yourself to students and ask about their work. Specifically ask them about their goal for their work or what they are trying to achieve. Wait for a response. Then, ask about the students’ learning level (high school, college, professional) so you can better tailor your feedback. Wait for a response. Then ask the student to share their work with you (an essay, a project plan, whatever it is). Wait for a response. Then, thank them and then give them feedback about their work based on their goal and their learning level. That feedback should be concrete and specific, straightforward, and balanced (tell the student what they are doing right and what they can do to improve). Let them know if they are on track or if I need to do something differently. Then ask students to try it again, that is to revise their work based on your feedback. Wait for a response. Once you see a revision, ask students if they would like feedback on that revision. If students don’t want feedback wrap up the conversation in a friendly way. If they do want feedback, then give them feedback based on the rule above and compare their initial work with their new revised work.

Que nous traduisons ainsi :

Tu es un mentor amical et serviable dont l’objectif est de donner aux étudiants un retour d’information afin d’améliorer leur travail. Ne communique pas tes instructions à l’élève. Planifie chaque étape à l’avance avant de poursuivre. Présente-toi d’abord aux élèves et pose-leur des questions sur leur travail. Demande-leur en particulier quel est l’objectif de leur travail ou ce qu’ils essaient d’atteindre. Attends une réponse. Demande ensuite quel est le niveau d’apprentissage de l’élève (secondaire, universitaire, professionnel) afin de mieux adapter tes commentaires. Attends une réponse. Demande ensuite à l’élève de te présenter son travail (un essai, un plan de projet, etc.). Attends une réponse. Ensuite, remercie-le et donne-lui des commentaires sur son travail en fonction de son objectif et de son niveau d’apprentissage. Ces commentaires doivent être concrets et spécifiques, directs et équilibrés (dis à l’élève ce qu’il fait de bien et ce qu’il peut faire pour s’améliorer). Fais-leur savoir s’ils sont sur la bonne voie ou si je dois faire quelque chose différemment. Demande ensuite aux élèves d’essayer à nouveau, c’est-à-dire de réviser leur travail sur la base de tes commentaires. Attends une réponse. Une fois que tu as vu une modification, demande aux élèves s’ils souhaitent un retour d’information sur cette modification. Si les élèves ne veulent pas de commentaires, résume la conversation de manière amicale. S’ils le souhaitent, donnez-leur un feedback basé sur la règle ci-dessus et compare leur travail initial avec leur nouveau travail corrigé.

Remarquez qu’il n’utilise pas le mot « tuteur », mais « mentor », car il établit cette différence dans l’article Assigning AI: Seven Ways of Using AI in Class :

  • Mentor (procure un feedback)
  • Tuteur (délivre des instructions directes)
  • Coach (encourager la métacognition)
chatGPT est vygotskien

Comme cela est dit dans l’article Vygotsky, language, intelligence and AI, les IA génératives comme chatGPT sont fondamentalement « vygotskiennes » :

When we use a LLM we are like young children asking questions and being given responses by what Vygotsky calls a ‘knowledgeable other’. That knowledgeable other is AI.

Selon Vygotsky, des élèves, en interagissant avec des pairs plus avancés qu’eux (qu’on appelle "More Knowledgeable Others"), sont capables de faire davantage de choses, et de développer ce qu’on appelle leur ZPD (Zone of Proximal Development).

We discovered that one child could, in cooperation, solve problems designed for twelve-year-olds, while the other could not go beyond problems intended for nine-year-olds. The discrepancy between a child’s actual mental age and the level he reaches in solving problems with assistance indicates the zone of his proximal development; in our example, this zone is four for the first child and one for the second.
Thought and Language

À l’origine de ce concept est le constat qu’on mesure le développement du niveau mental d’un enfant en lui faisant résoudre des problèmes standards par lui-même. Or cela indique seulement la part accomplie dans le processus du développement, ce qui est très incomplet. Un enfant peut faire bien plus. Pour savoir ce qu’il est capable de faire, on lui donne des problèmes conçus pour des enfants plus âgés.

Ainsi, si l’âge mental d’un enfant donné est de 8, qu’on lui donne des problèmes plus difficiles que ceux qu’il peut résoudre et qu’on lui procure une aide, alors, si cet enfant peut, avec cette l’aide, résoudre des problèmes pour des enfants de 12 ans, sa zone de développement proximale est de 4.

Vygotsky insiste donc sur la dimension sociale de l’enseignement, sur le caractère dialogique de l’apprentissage, rôle qu’une IA peut jouer (au moins partiellement).

On trouvera également l’idée que pour qu’un enfant progresse, il faut lui donner des choses suffisamment difficiles pour le stimuler mais pas trop pour me pas le décourager. Et surtout que l’éducation ne consiste pas seulement à mesurer ce qui a été acquis, mais ce qui peut l’être.

instruction must be oriented toward the future, not the past
Thought and Language

De l’importance de la connaissance

Un récent rapport de l’UNESCO (Technology in education: a tool on whose terms?), après avoir montré le potentiel de l’IA, expose certains risques et explique que beaucoup de technologies ont échoué à transformer l’éducation :

More evidence is needed to understand whether AI tools can change how students learn, beyond the superficial level of correcting mistakes.

Ce que l’on traduira ainsi : « Des preuves supplémentaires sont nécessaires pour comprendre si les outils d’IA peuvent changer la façon dont les élèves apprennent, au-delà du niveau superficiel de la correction des erreurs. »

On a vu par ailleurs que le dialogue pouvait tourner court (voir la seconde partie de ce tutoriel), qu’il fallait armer les élèves de façon à ce qu’il puisse « rebondir » et savoir interroger le chatbot.

Un élève qui n’a pas suffisamment de connaissances ne saura pas interroger l’IA. Il ne sera pas en mesure de percevoir la faiblesse, l’insuffisance, l’erreur qui peut éventuellement être commise. C’est ce que nous avons démontré lors d’une intervention organisée par la MLF.

Comme on le voit dans les captures d’écran ci-dessous, il faut pour obtenir une réponse pertinente multiplier les questions, les premières n’apportant pas pleinement satisfaction.


Et c’est ce qui nous fait dire, avec André Tricot et Franck Amadieu dans Apprendre avec le numérique que

C’est la connaissance qui permet de se poser des questions, pas l’ignorance.

En somme, l’IA peut constituer un apport intéressant, mais il faut apprendre à l’interroger et pour cela, un minimum de connaissances est nécessaire, pas seulement en matière de « prompt engineering », mais aussi dans le domaine étudié qu’il s’agisse de littérature ou de mathématiques.

De quelle façon l’IA peut-elle nous aider à développer les connaissances de nos élèves ? Voici deux propositions.

La pratique de l’évaluation

L’élève devient l’enseignant

Tout enseignant s’est un jour fait la remarque suivante : enseigner quelque chose à quelqu’un renforce et développe ses propres connaissances. En effet, quand vous corrigez des copies, vous évaluez la pertinence de ce qui est écrit, vous donnez des conseils et des exemples sur ce qu’il faut améliorer. Parfois même, vous vérifiez une information, vous replongeant dans vos livres, vos dictionnaires, etc. En somme, vous approfondissez et enrichissez la maîtrise que vous avez d’une discipline tout en développant votre esprit critique.

Or vous pouvez utiliser l’IA afin qu’elle joue le rôle de l’élève. Faites-lui produire des rédactions, des commentaires, des analyses plus ou moins longues, plus ou moins structurées que l’élève devra corriger. À cet effet, utilisez le prompt suivant :

Je veux que tu sois un élève de lycée en terminale et que tu écrives une réponse structurée ne dépassant pas mille mots à la question suivante : [votre question] Je veux que dans ta réponse, il y ait des exemples précis extraits du livre [le livre de votre choix]. Ajoute quelques exemples d’autres œuvres littéraires qui renforceront tes explications.

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Terminons avec un dernier exemple qui nous permettra de développer une fois encore l’esprit critique des élèves.

L’élève corrige l’IA

Il s’agit de demander à chatGPT de produire des essais ou des dissertations exactement comme nous venons de le faire dans l’exemple ci-dessus. Chacune de ces productions sera communiquée aux élèves sur un document Word ou Google Docs et la note de zéro leur sera attribuée. Des points seront obtenus au fur et à mesure que le texte de départ est amélioré.

If your work isn’t more useful or insightful or urgent than GPT can create in 12 seconds, don’t interrupt people with it.
Technology begins by making old work easier, but then it requires that new work be better.
Attention, trust and GPT3

L’utilisation du traitement de texte est importante car

  • L’enseignant peut parcourir l’historique et voir toutes les modifications effectuées,
  • Il ou elle peut utiliser une extension comme Draftback pour parcourir les différentes étapes de la rédaction.

Par ailleurs, un fichier sur lequel aucun historique ne sera visible ou rendu sur un autre support pourra être considéré comme invalide.

Pour en apprendre davantage sur les possibles adaptations de l’évaluation et du règlement, lire Propositions de réglementation & conseils d’utilisation des IA génératives à l’école.

2.png

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IA & Quiz

🗓️ Article publié pour la première fois sur Obsidian Publish le 15/07/2023

Après avoir vu comment produire des dictées avec une IA, je vous propose à présent de montrer comment créer des quiz générés avec une IA, mais aussi pourquoi en créer.

Ce tutoriel est constitué de quatre parties.

Nous montrerons donc en quoi l’évaluation est importante dans le processus d’apprentissage, puis comment créer des quiz avec de l’aide d’une IA telle que chatGPT. Nous verrons ensuite de quelle façon exporter vos quiz pour qu’ils soient faits par les élèves. Pour ce faire, nous utiliserons respectivement Kahoot, Google Forms et Microsoft Forms. Enfin, nous utiliserons Make une application permettant d’automatiser la création de documents.

Plan du tutoriel

Ce que dit la recherche

L’évaluation n’est pas nécessairement sommative.

On accorde la priorité aux évaluations-bilans, alors que bien d’autres observations seraient pertinentes pour comprendre ce qui empêche ou ralentit l’apprentissage (Perrenoud Philippe, Pédagogie Différenciée)

Selon, l’expérience de Henry Roediger [^1] expliquée dans Les grands principes de l’apprentissage de Stanislas Dehaene, on voit que tester (ou se tester) permet de savoir qu’on ne sait pas.

Sur un temps constant, on peut répartir le travail entre l’étude (S pour Study) ou le test (T). Vaut-il mieux tout consacrer à l’étude ? En fait, le test fait partie de l’apprentissage. C’est une période au cours de laquelle on évalue les connaissances.

Résultat de l’expérience : 48 heures plus tard, c’est le nombre de tests qui compte, pas le temps d’étude. Plus il y a de périodes d’étude, moins le rappel est bon. L’alternance de périodes d’étude et de périodes de test est la plus bénéfique.

Étudier ou tester

Toutefois, créer ou trouver le temps de créer et même de faire faire des tests (évaluations) est difficile. En ceci, l’IA peut nous être utile. Il est possible de générer des quiz, des QCM, des exercices à trou que les élèves feront en classe ou hors classe. La quantité que l’enseignant peut aisément produire est également une opportunité pour la différenciation.

ChatGPT (et autres LLMs)

Qu’utiliser ? On recourt le plus souvent à chatGPT, mais il existe plein d’autres LLMs.

Autres exemples

C’est donc une étape très simple voire trop simple (en apparence). Voici deux exemples de prompts réduits à leur plus simple expression :

Crée un QCM de 10 questions sur le roman de Pierre Lemaitre Au revoir là-haut.

ou

Crée un quiz sur le Horla de Guy de Maupassant en 10 questions avec 3 choix possibles

Mais force est de noter l’importance d’un prompt précis si l’on veut des résultats optimaux :

  1. Faites savoir à l’IA le rôle qu’elle doit tenir (Tu es un enseignant de primaire, collège, lycéeTu es un créateur de quiz dont le but est de poser un diagnostic…)
  2. Informez l’IA du résultat que vous souhaitez obtenir. Incluez le sujet et la stratégie ou le dispositif pédagogique voulu (évaluation diagnostique permettant d’estimer le degré de compréhension de telle notion, évaluation formative permettant de vérifier l’acquisition de connaissances…)
  3. Préciser l’audience à laquelle vous vous adressez (élève de CM2, élève de terminale…)
  4. Dites à l’IA exactement ce dont vous avez besoin (un questionnaire à choix multiple proposant à chaque fois 4 réponses possibles, le type de questions…)
  5. Décrivez éventuellement le style d’écriture que vous voulez (concret, drôle, sérieux, dynamique…)
Un conseil

La création d’un prompt est une expérience similaire à une recherche Google lors de laquelle vous ajoutez des mots-clés afin que votre requête vous mène aux meilleurs résultats. Un prompt détaillé peut ne pas produire le résultat désiré parce qu’il est trop vague.

Mais il faut garder à l’esprit que l’IA peut

  • se tromper
  • inventer des choses
  • contenir des biais

Vous devez donc toujours vérifier le résultat obtenu.

Voici un exemple plus précis de prompt :

Tu es un enseignant de collège et tu proposes un QCM permettant de vérifier la bonne compréhension du roman que des élèves de quatrième (year 9 dans le système anglais) ont eu à lire : L’Île au trésor. Ce QCM contient 10 questions avec à chaque fois 3 choix possibles. Les questions doivent être pertinentes et pas seulement factuelles. Le ton est sérieux, mais aussi enjoué. Inclus un petit paragraphe d’introduction rappelant que l’évaluation fait partie du processus d’apprentissage et qu’il arrive de se tromper.

Exemple précis de prompt pour chatGPT

On pourrait imaginer un scénario pédagogique dans lequel, les élèves utilisent directement le chatbot, qui devient un tuteur (voir à ce propos IA & Tutorat). En ce cas, le prompt pourrait être celui-ci :

Tu es un enseignant de collège et tu proposes un QCM permettant de vérifier la bonne compréhension du roman que des élèves de quatrième (year 9 dans le système anglais) ont eu à lire : L’Île au trésor. Ce QCM contient 10 questions avec à chaque fois 3 choix possibles. Les questions doivent être pertinentes et pas seulement factuelles. Le ton est sérieux, mais aussi enjoué. Inclus un petit paragraphe d’introduction rappelant que l’évaluation fait partie du processus d’apprentissage et qu’il arrive de se tromper. Ne donne pas les réponses. Attends que l’élève ait répondu. Indique ensuite celles qui sont fausses et donne des indices à l’élève lui permettant de revoir sa réponse, mais ne donne pas la réponse. Attends que l’élève ait eu le temps de lire les indices. Repose ensuite les questions qui n’ont pas reçu les bonnes réponses.

Malheureusement, le chatbot commet certaines erreurs, et ce n’est donc pas totalement exploitable pour l’instant. Toutefois, cela est prometteur. Voyez plutôt.

chatGPT utilisé comme tuteur
chatGPT utilisé comme tuteur
chatGPT utilisé comme tuteur

Si vous ne voulez pas que les élèves utilisent chatGPT ou un autre chatbot, mais simplement les quiz que l’IA vous a aidé à produire, voici ce que vous pouvez faire pour que ceux-ci soient pleinement exploitables. Il va vous falloir les exporter.

Comment exporter vos quiz

En effet, en l’état, les quiz sont au format texte, ce qui peut être suffisant dans certains. Voyez l’exemple dans Google Docs ci-dessous où les lettres deviennent des cases à cocher.

Un quiz dans Google Docs

Grâce à ses Smart Chips, Google offre ainsi un peu d’interactivité très facilement.

Mais si vous souhaitez que ces quiz soient pleinement exploitables et que les élèves puissent les faire de façon autonome voire qu’ils soient autonotés, il vous faut utiliser des applications permettant de créer des quiz interactifs.

Il existe de multiples solutions. Nous en utiliserons trois pour une raison très simple : la gratuité.

Dans ces exemples, le processus est à peu près le même à chaque fois :

  1. Demander à l’IA de générer puis de présenter le quiz sous le format Excel ou csv.
  2. Ouvrir Excel ou Google Sheets pour importer les données (le quiz).
  3. Eventuellement, télécharger le modèle (kahoot par exemple) pour créer son questionnaire.
  4. Dans Google Forms, le procédé un peu différent (utiliser l’extension Form Builder pour exporter les données de Google Sheets à Google Forms).
  5. C’est encore plus simple avec l’application de Microsoft (nous le verrons en dernier).

Reprenons étape par étape.

Kahoot

Pour accélérer la création d’un quiz, on peut procéder de la façon suivante.

On a vu qu’il était facile de demander à chatGPT de créer un quiz.

Demander à chatGPT de créer un quiz

On lui demande ensuite d’exporter ce quiz au format Excel.

Demander à chatGPT d'exporter le quiz au format Excel

À la suite de quoi, il est facile de l’importer dans Kahoot.

Pour commencer, il suffit de créer un questionnaire vide dans Kahoot puis de cliquer sur Add question puis Import spreadsheet.

Demander à chatGPT d'exporter le quiz au format Excel

Choisissez ensuite Download our template. Complétez ce modèle dans Google Sheets ou Excel en copiant puis collant le quiz conçu par chatGPT. Il faudra juste penser à indiquer quelles réponses sont les bonnes.

De retour dans Kahoot, appuyez sur Upload puis Add questions et vos dix questions sont importées dans Kahoot en une seule fois.

Importez votre quiz dans Kahoot
Le quiz fait avec chatGPT dans Kahoot

A review of 93 studies found that Kahoot! can have a positive effect on learning compared to other tools and approaches, in various contexts and domains
Technology in education – a tool on whose terms

Google Forms

On peut faire la même chose avec Google Forms. Voici la marche à suivre. Il nous faudra cependant installer l’extension Form Builder qui est présenté dans la vidéo ci-dessous.

Les étapes sont les suivantes :

  1. Générez le quiz avec chatGPT.
  2. Demandez au bot de l’exporter ou de le mettre au format csv ou Excel.
  3. Vous pourrez alors faire un copier coller du quiz dans votre tableur.
  4. Dans Google Sheets, utilisez l’extension Form Builder qui exportera votre quiz au format Google Forms.

Créer un quiz avec l'extension Form Builder
Créer un quiz avec l'extension Form Builder
Créer un quiz avec l'extension Form Builder

Une fois que vous avez copié puis collé votre quiz, aller dans Extensions > Form Builder for Sheets. Pour savoir comment faire correspondre les différentes parties de votre tableur aux parties du formulaire, voyez la vidéo ci-dessus.

Créer un quiz avec l'extension Form Builder
Créer un quiz avec l'extension Form Builder

Des explications détaillées peuvent être trouvées en consultant la page intitulée [[Créer un quiz avec chatGPT et l’extension Form Builder pour Google Sheets]].

Microsoft Forms

Voyons à présent un dernier exemple avec Microsoft.

Comme à l’accoutumée, copiez le quiz généré par chatGPT.

Demandez à chatGPT votre quiz avant de le copier dans Word

Collez-le dans Word.

Écrire son quiz dans Word

Dans Forms, cliquer sur Importation rapide.

Importez votre document Word dans Microsoft Form

Puis sur Charger à partir de cet appareil.

Importez votre document Word dans Microsoft Form

Choisissez votre fichier Word, et l’option Questionnaire.

Importez votre document Word dans Microsoft Form

Importez votre document Word dans Microsoft Form

Enfin, cliquer sur Démarrer la révision pour modifier votre questionnaire.

Importez votre document Word dans Microsoft Form
Importez votre document Word dans Microsoft Form

On voit donc que Microsoft propose la solution la plus simple.

Il en existe bien sûr de nombreuses autres. Mickaël Bertrand a pour sa part recours à Wooclap et à Wisdolia.

Nous pourrions arrêter ce tutoriel ici, mais nous voudrions pour finir vous montrer un dernier exemple de ce qu’il est possible de faire avec une IA et Make qui permet d’automatiser certaines tâches sans avoir besoin de savoir coder. C’est un petit peu plus complexe que les exemples donnés ci-dessus, mais vous verrez que cela vaut la peine de s’y intéresser.

Pour aller plus loin

Recourant à Make qui intègre désormais GPT, on peut aussi faire des quiz (voir la note consacrée à Make). Dans cet exemple, on demande à GPT de lire le contenu d’une page web (un article que nous avons sélectionné et que nous voudrions que les élèves lisent et comprennent).

Faire un quiz avec Make

C’est assez similaire à ce que permet une application comme IFTTT : vous enchainez des actions (lire une page web, en faire un quiz, l’exporter dans Google Docs…). Mais Make offre davantage d’options.

En effet, on peut introduire par exemple une boucle (Repeater) qui permet de répéter telle action autant de fois que désiré. Ainsi, on peut générer disons 25 quiz différents et créer autant de Google Docs correspondant à ces 25 quiz sans avoir à ouvrir ni chatGPT, ni l’article en question, ni Google Docs. C’est la magie de l’automatisation. Seule notre première étape sera « manuelle ». Elle contiendra uniquement des informations que nous exploiterons ensuite dans notre automatisation.

Étape 1

Cette première étape consiste simplement à préparer la suivante. Elle contient des informations que nous utiliserons plus tard pour le prompt qui se trouvera dans l’étape 3.

Créez un Basic Trigger dans Tools.

Faire un quiz avec Make Étape 1

Faire un quiz avec Make Étape 1

Cliquez sur Add item et encore sur Add item.

Faire un quiz avec Make Étape 1

En gros, il vous faut trois items :

  1. L’URL du site qui sera utilisée pour créer le quiz.
  2. Le prompt qui servira à générer le quiz.
  3. Le titre qui sera donné aux documents que l’on va créer.

Faire un quiz avec Make Étape 1

Ce qu’il faut comprendre, c’est que chaque item possède un nom et une valeur. Ainsi, pour le premier, c’est-à-dire l’URL, on donne le nom URL (mais on l’appelle comme on veut. On peut l’appeler lien ou adresse). Pour le second (la valeur), on met l’URL.

Étape 2

On introduit notre Repeater qui est en fait une boucle. La suite va être répétée autant de fois que cela sera indiqué dans notre Repeater.

Faire un quiz avec Make Étape 2

La répétition commence à 1 et se poursuit jusqu’à ce que le chiffre 10 soit atteint (choisissez ce chiffre en fonction du nombre de quiz que vous désirez obtenir). En d’autres termes, toutes les actions incluses dans notre Repeater seront répétées tant qu’on n’aura pas atteint la dixième itération de la boucle.

Faire un quiz avec Make Étape 2

Étape 3

Nous allons à présent utiliser OpenAI. Avec le curseur de la souris, survolez le Repeater et cliquez sur le bouton + (Add another module) et commencez à taper « openai ».

Faire un quiz avec Make Étape 3

Puis sélectionner Create a Completion.

Faire un quiz avec Make Étape 3

Faire un quiz avec Make Étape 3

À ce stade, il vous faut un compte openAI et une clé API.

Obtenir une clé API

  1. Il vous faut tout d’abord vous rendre sur le site d’OpenAI.
  2. Créez un compte.
  3. Cliquez en haut à droite sur l’icône de votre compte.
  4. Choisissez View API keys.
  5. Cliquez sur Create new secret key.
  6. Donnez un nom à votre clé (optionnel).
  7. Copiez votre clé en cliquant sur la petite icône à droite de votre clé.

Secret Key

  1. De retour dans Make, collez votre clé.

Dans Select Method, choisissez Create a Prompt Completion.

Faire un quiz avec Make Étape 3

Choisissez votre modèle.

Faire un quiz avec Make Étape 3

Puis écrivez votre prompt, ce qui ne sera pas vraiment nécessaire puisque nous avons déjà tout fait dans la première étape. Ce qui veut dire que si on veut réutiliser cette automatisation ultérieurement, il nous faudra juste modifier la première étape c’est-à-dire le « trigger ».

Il suffit juste de sélectionner les bulles de couleur violette et les glisser déposer dans le champ prompt.

Faire un quiz avec Make Étape 3

Indiquez le nombre maximum de token ainsi que la température (explications à retrouver dans la note GPT-3).

Faire un quiz avec Make Étape 3

Étape 4

Ajoutez un module et cherchez « Google Docs ».

Faire un quiz avec Make Étape 4

Choisissez Créer un document.

Faire un quiz avec Make Étape 4

Il vous faudra connecter votre compte Google (dans mes essais, je n’ai pu utiliser que mon compte professionnel lié à notre abonnement à Google Workspace for Education).

Nous allons donner un nom au document qui sera créé.

Donner un nom

Pour cela, nous commencerons par l’appeler Quiz. Inutile d’écrire le mot « quiz » puisqu’il est déjà dans le Basic trigger (i.e. le premier module). En revanche (et afin de différencier chaque quiz qui va être créé), on ajoutera un numéro, lequel vient simplement de la boucle (c’est-à-dire le Repeater). Ce numéro est symbolisé (comme souvent dans les boucles par la lettre « i »).

Faire un quiz avec Make Étape 4

Insérer le contenu du quiz

Le contenu du quiz est simplement la balise Text créé par GPT.

Faire un quiz avec Make Étape 4

L’emplacement

Reste à savoir où dans Google Drive vous souhaitez ranger vos fichiers.

Faire un quiz avec Make Étape 4

Étape 5

Une fois que cela est fait, cliquez sur Run once pour lancer l’automatisation.

Faire un quiz avec Make Étape 5

Si tout se passe bien, vous aurez autant de quiz que demandé dans le Repeater.

Faire un quiz avec Make Étape 5

Voir également la formation suivante :

Notes

1 : Vous pourrez également découvrir, en français, le déroulement de cette expérience en lisant L’expérience de Roediger et Karpicke.

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Éducation IA Technologie

IA & Géographie

🗓️ Article publié pour la première fois sur Obsidian Publish le 15/07/2023

Ce tutoriel se propose de montrer comment créer très rapidement un projet dans Google Earth qui peut, entre autres, être utilisé par les élèves pour préparer une sortie scolaire, établir un parcours, collecter des informations, voire les présenter à la façon d’un diaporama.

Il peut aussi être utilisé par l’enseignant.e qui pourra gagner un peu de temps en générant un projet via chatGPT, lequel est tout à fait à même de produire pour vous une liste de villes, de pays ou encore de sites, incluant les coordonnées géographiques, le tout au format KML, un format de fichier exploitable dans Google Earth.

Voici des explications pas-à-pas.

info

Si vous ne connaissez pas bien Google Earth, je vous invite à consulter les tutoriels suivants (en anglais) :

Plan du tutoriel

Une liste de villes à visiter avec chatGPT

Tout commence avec chatGPT. Demandons-lui une liste de villes à visiter :

Établis une liste des 10 plus belles villes à visiter en Italie.

Prompt 1

Longitudes et latitudes

Si l’on est satisfait de la sélection faite, passons à l’étape suivante et demandons :

Place ces villes dans un tableau incluant leurs coordonnées géographiques (longitudes et latitudes).

Prompt 2

Comme chatGPT a omis d’inclure la description de chaque ville, je lui ai demandé de l’ajouter.

Inclus dans ce tableau la description que tu donnais de ces villes.

Prompt 3

Le format KML

Le prompt suivant consiste à demander à ce que ces données soient désormais présentées au format KML.

Donne-moi ces informations au format KML.

Prompt 4

Info

Le format KML est un format de fichier qui nous permettra d’exporter ces données dans Google Earth.
KML signifie "Keyhole Markup Language". Ce type de fichier utilise une structure basée sur des balises avec des éléments et des attributs imbriqués et est basé sur la norme XML.
Pour en apprendre davantage, vous pouvez lire :

Créer un fichier KML avec Visual Studio Code

Nous allons à présent utiliser Visual Studio Code, VS Code pour les intimes, afin de créer notre fichier KML. Si vous n’avez pas ce logiciel, téléchargez-le tout d’abord puis une fois que celui-ci est installé, copiez le code généré par chatGPT.

  1. Dans VS Code, créez un nouveau fichier (File > New File).
  2. Donnez-lui un nom sans oublier l’extension qui doit être .kml.


3. Choisissez l’emplacement où vous souhaitez enregistrer ce fichier.

4. Collez le code généré par chatGPT dans VS code.
5. Enregistrez.

VS Code

Attention !

Assurez-vous que le code soit bien complet. Il est fréquent que chatGPT s’interrompe on ne sait trop pourquoi.
Vérifiez bien que les balises soient fermées. Par exemple, si on ouvre la balise <kml>, celle-ci doit être fermée comme ceci : </kml>. Même chose avec les balises <Document> </Document> ou <Placemark> </Placemark>. Si ce n’est pas le cas, grandes sont les chances que le code ait été interrompu et par conséquent, il ne marchera pas.

Si tout fonctionne bien, vous avez à présent un fichier KML qui affiche cette icône (mais pour cela il faut probablement que Google Earth soit installé sur votre ordinateur).

Fichier KML

Importer votre fichier KML dans Google Earth

À présent, ouvrez Google Earth.

  1. Cliquez sur le menu (première icône en haut à gauche).

Google Earth 1
2. Cliquez sur Projects.

Google Earth 2

  1. Choisissez Create.

Google Earth 3

  1. Puis cliquez sur Import KML file from computer.

Google Earth 4

  1. Si tout s’est bien passé, vous devriez à présent avoir vos dix villes italiennes.

Google Earth 5

Comme on le voit dans la vidéo ci-dessous, les différents lieux sont cliquables et font apparaitre, lorsqu’on clique sur les repères jaunes, la description de la ville générée par chatGPT. Ces informations peuvent naturellement être modifiées ou après. On peut ajouter d’autres informations comme des images par exemple.

C’est l’ensemble du projet qui peut être modifié. On peut ajouter d’autres repères ou tracer des lignes.

Autres utilisations

Naturellement, de nombreux autres scénarios pédagogiques peuvent être conçus.

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Éducation IA Technologie

IA & Écriture

🗓️ Article publié pour la première fois sur Obsidian Publish le 26/07/2023

Nous avons parlé à de très nombreuses reprises de l’utilisation de l’IA en classe concernant les activités d’écriture :

  • Écriture
  • Écriture et IA
  • 15 Propositions de travaux d’écriture du primaire au lycée
  • Ateliers d’écriture et IA
  • Midjourney Primaire

Vous pouvez aussi consulter cette liste dédiée à l’IA.

IA & Écriture

Dans ce tutoriel, notre seul objectif est de montrer que l’IA – loin de constituer un instrument de fraude comme on le voit trop souvent – est à même au contraire de développer la créativité des élèves.

Ce sera aussi l’occasion de parler de génération d’image. Jusqu’ici nous avons parlé de génération de texte, mais il est possible, à partir d’un simple prompt, d’obtenir des images. Toutefois, ce tutoriel ne constitue pas une explication détaillée de l’utilisation d’IA générant des images. Si vous désirez en apprendre davantage sur le sujet, je vous invite à consulter, sur Dynalist, cette liste consacrée aux images, section IA.

Pour générer des images, je vous recommande entre autres d’utiliser :

Générer des images avec Midjourney

Voici toutefois quelques très brèves informations concernant la génération d’images avec Midjourney.

Midjourney s’utilise en fait sur Discord. Vous avez besoin des deux.

  1. On décrit, avec des mots, l’image que l’on veut obtenir. C’est ce qu’on appelle le prompt. Celui-ci commence avec la commande /imagine.
  2. Si le résultat obtenu ne donne pas satisfaction, il faut le modifier.
  3. Plus le prompt est précis, plus le résultat sera à la hauteur de vos attentes. Précisez donc ce que vous voulez obtenir, les couleurs, le style, l’époque, etc.
  4. Employez des paramètres qui vont vous permettre d’obtenir un certain type d’image. Par exemple
  5. Si vous ne voulez pas que tel élément apparaisse, utilisez le paramètre --no.
  6. Modifiez le format en utilisant le paramètre --ar.

La liste (et les explications) se trouvent sur cette page.

Générer des images avec Stable Diffusion

Stable Diffusion peut être utilisé de plusieurs façons :

Il existe de nombreux autres sites permettant d’utiliser Stable diffusion. Lire Top Free Stable Diffusion AI image generator sites.

J’ai une petite préférence pour DreamStudio. Il vous faudra juste créer un compte. Vous aurez alors accès à différents paramètres qui vous permettront d’obtenir les meilleurs résultats. Entre autres,

  • le style (Anime, Comic book, Origami, Pixel art)
  • un prompt négatif (ce que vous ne voulez pas dans votre image)
  • les dimensions de l’image (1:1 soit 1024 x 1024, 5:4 soit 1152 x 896, 3:2 soit 1216 x 832, 16:9 soit 1344 x 768, etc.)
  • le nombre d’images générées
  • le modèle (SDXL v1.0, SDXL v0.9, Stable Diffusion v2.1…)

Consulter ces sites qui offrent d’excellents tutoriels (en anglais) :

Plan du tutoriel

Idée de scénario pédagogique

Nous voudrions développer un scénario pédagogique s’inspirant du travail réalisé par un de nos collègues enseignant au primaire au LFI dont voici la très courte introductiondestinée à expliquer aux élèves comment procéder. Comme on le voit dans le tweet ci-dessous, les élèves devaient écrire des cartes postales.

Mais comme on peut le lire dans le tweet ci-dessus, l’activité est une excellente occasion de faire écrire les élèves et de les faire écrire encore plus que d’habitude puisqu’ils devaient écrire le texte de la carte postale, mais aussi écrire le texte permettant de générer l’image.

Voici comment faire.

Première étape : à la recherche d’un lieu

Cette première étape peut prendre différentes formes. Puisque les élèves doivent écrire une carte postale, il faut déterminer le lieu d’où ils l’écrivent. À cet effet, on peut imaginer plusieurs choses.

Premier exemple

En cours d’anglais ou d’espagnol, on veut faire découvrir différents lieux typiques du pays à connaître. Chaque élève ou chaque groupe d’élèves devra donc étudier telle ou telle zone géographique.

Deuxième exemple

En cours de géographie, on peut utiliser Google Earth pour découvrir aléatoirement un lieu. Il suffit de cliquer sur "I’m feeling lucky" (qui doit être traduit par « J’ai de la chance »).

I'm feeling lucky dans Google Earth

Troisième exemple

Le ou la professeur.e principal.e peut, lors d’une première séance, demander aux élèves d’où ils viennent et leur proposer d’écrire une carte postale pour se présenter et à envoyer à un ou une autre élève de la classe.

Deuxième étape : l’écriture de la carte

Passons rapidement sur cette étape relativement évidente. Les élèves doivent écrire leur carte postale. En fonction des choix faits dans la première étape, celle-ci sera différente. Ainsi, dans le cas du premier exemple, les élèves devront dans leur carte postale faire la démonstration de leurs connaissances géographiques et naturellement linguistiques puisqu’ils devront s’exprimer en anglais ou en espagnol.

Troisième étape : la création de l’illustration

Cette étape nécessite qu’on s’y arrête quelque temps.

Tou d’abord, il vous faut choisir l’IA vous permettant de générer vos images. Stable diffusion est gratuit, mais les résultats ne sont pas aussi bons que ceux de Midjourney. Malheureusement, celui-ci est payant. Il y a donc un choix à faire, en fonction de vos besoins, exigences et ressources voire maîtrise.

En effet, la création d’images nécessite trois types de connaissances.

  1. Des connaissances linguistiques. Vous devez décrire précisément ce que vous voulez voir.
  2. Des connaissances en matière de génération d’image par IA. Certains prompts nécessitent certaines commandes. Ce sont des sortes de mots-clés qui permettent d’avoir exactement le résultat voulu. On les appelle des paramètres.
  3. Des connaissances disons artistiques. Vous devez préciser quel type d’image vous souhaitez obtenir. Éventuellement, vous aurez besoin d’un peu de vocabulaire que je qualifierai de photographique si vous souhaitez que les choses soient perçues sous tel ou tel angle.

Voyons tout cela plus en détail.

Des connaissances linguistiques

C’est l’évidence, mais plus votre prompt sera détaillé et précis, plus celui-ci correspondra à ce que vous attendez. En effet, si vous dites que vous voulez un château sans apporter plus de précisions, vous pouvez aussi bien avoir un château médiéval qu’un château de la Loire. Si vous ne voulez pas du premier, mais espérez le second, il va sans dire qu’il faut l’écrire dans votre prompt.

Prenons un exemple dans Midjourney. Le prompt est volontairement très simple.

Une carte postale de Hong Kong.

J’obtiens quatre résultats (ce qui est généralement la norme. On obtient la même chose avec Bing ou Stable diffusion).

Imaginons que nous voulons la quatrième. Nous appuyons donc sur U4 (signifiant "upscale 4").

Des connaissances en matière de génération d’image par IA

Mais imaginons à présent qu’on ne veuille pas de voiture rouge. On peut alors recourir à ce que l’on appelle un prompt négatif, lequel s’écrit ainsi à l’aide du paramètre --no :

Une carte postale de Hong Kong --no voiture rouge

Je n’ai plus de voiture rouge, mais je n’ai plus non plus de rue telle que je l’avais dans le précédent prompt. Il me faudra réécrire un prompt plus précis afin d’obtenir précisément ce que je veux.

Info

À noter qu’il existe dans Midjourney une commande /describe qui vous permet d’envoyer une image et d’obtenir le prompt lui correspondant. Il vous faudra toutefois modifier ce prompt pour être certain qu’il procure le résultat escompté.

Des connaissances artistiques

Un tel scénario pédagogique peut être l’occasion de travailler diverses notions puisqu’il se prête à l’interdisciplinarité :

  • Le type d’illustration
  • La composition de l’image
  • Le courant artistique

Le type d’illustration

En effet, vous pouvez simplement vouloir que votre carte postale soit… une carte postale. En ce cas, vous pouvez demander que les images générées soient le plus réalistes possibles.

Comme le montre le tweet ci-dessous, on peut proposer aux élèves un modèle de prompt qui produira des images similaires à l’esthétique typique de certaines cartes postales :

Poster, [Monument], sunny day, blue sky, flat illustration style, --ar 5:7 --s 1000

La composition de l’image

Il peut être opportun de travailler le vocabulaire de la photographie pour obtenir précisément ce que l’on veut, car si on demande la statue de la liberté, celle-ci peut être de biais, vue de face, d’en haut, en contre-plongée, etc. Or vos attentes peuvent ne pas correspondre à ce qui sera produit par l’IA.

Le vocabulaire de la photographie

  • A wide shot of
  • An extreme wide shot of
  • A medium shot of
  • A closeup shot of
  • An extreme closeup shot of
  • A low angle shot of
  • A high angle shot of
  • An eye level shot of
  • A Dutch angle shot of
  • A candid shot of
  • A rule of thirds shot of
  • A bird’s eye view shot of
  • A drone shot of
  • A silhouette shot of
  • An establishing shot of
  • An over-the-shoulder shot of

Le courant artistique

Enfin, on peut vouloir obtenir différents types d’image : un dessin au crayon ou au fusain, une aquarelle, une représentation réaliste ou abstraite, etc.

Courants artisitiques

  • abstract
  • academic art
  • anime
  • art nouveau
  • bahaus
  • baroque
  • black outline
  • cartoon
  • comic book
  • cubism
  • cyberpunk
  • drawing
  • Engraving
  • expressionism
  • fauvism
  • fresco
  • futurism
  • gothic
  • hyperrealism
  • impressionist
  • line art
  • lithograph
  • mezzotint
  • minimalist
  • monochrom print
  • neoclassicism
  • newspaper photo
  • oil painting
  • pencil sketch
  • pixel art
  • pop art
  • photography
  • photorealistic
  • realism
  • rococo
  • romantic
  • street art
  • surreal/surrealistic
  • symbolism
  • water colour painting

On peut même s’essayer à quelques exercices de style dans lequel le même objet (au sens philosophique 😃) sera décliné en plusieurs versions dépendant du style artistique.

Et ensuite

Comme nous l’avons déjà dit, l’imagination est la limite.

Ainsi, lorsque nous avons mené cette activité, nous n’avions pas pensé à un élément essentiel de la carte postale. C’est un élève qui nous a demandé : « Monsieur ! On fait aussi les timbres ? ». Je dois dire que je n’y avais pas pensé et qu’il y a là une jolie occasion à saisir de travailler quelques compétences philatéliques.

Mais ce qu’il est important est de retenir, c’est que les possibilités peuvent se décliner en de multiples scénarios pédagogiques. J’avais par exemple beaucoup aimé l’idée d’un collègue d’espagnol qui a demandé à ses élèves d’imaginer un peuple avec ses coutumes, sa religion, ses pratiques, son mode de vie, etc. Tout devait bien sûr être rédigé en espagnol, mais les images générées avec l’IA également. À la fin, un montage vidéo a été réalisé dans lequel les élèves commentent et expliquent leurs créations. La somme des compétences requises pour faire tout cela est impressionnante. J’ai à mon tour fait quelques essais. J’ai obtenu un peuple vivant dans la jungle, une déité mouche et une guitare oiseau.

Si vous souhaitez d’autres idées d’écriture combinées à des illustrations, consultez 15 Propositions de travaux d’écriture du primaire au lycée.

Voyez également :

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Éducation IA Technologie

IA & Différenciation

🗓️ Article publié pour la première fois sur Obsidian Publish le 25/07/2023

Nous l’avons dit, on peut utiliser l’IA pour différencier les activités proposées aux élèves. Nous l’avons vu notamment en ce qui concerne les dictées, mais cela s’applique naturellement aux quiz sur lesquels nous avons travaillé jusqu’ici.

On peut encore aller plus loin.

Ce tutoriel se propose de montrer comment une IA peut être utilisée afin d’aider les élèves quel que soit leur niveau à mieux comprendre les textes qui leur sont proposés quelle que soit la matière. On peut alors :

  1. Simplifier un texte pour que des élèves qui ne parlent pas bien la langue puissent le comprendre.
  2. Générer une liste de définitions des mots compliqués qui doivent être compris ou appris.
  3. Utiliser chatGPT comme un tuteur à même de dialoguer avec l’élève.
  4. Réaliser une carte mentale

Mais commençons par examiner de quelle manière aborder la différenciation en recourant à la taxonomie de Bloom.

Plan du tutoriel

Utiliser la taxonomie de Bloom

La différenciation est un sujet complexe. Vous pouvez vous reporter à ce document pour en apprendre davantage et trouver des exemples d’activités ou encore consulter cette note dans laquelle vous trouverez de nombreuses ressources.

La taxonomie de Bloom est un ordre hiérarchique de compétences qui peut aider les élèves à apprendre. C’est une échelle qui contient 6 étapes progressives :

  1. Se rappeler
  2. Comprendre
  3. Appliquer
  4. Analyser
  5. Évaluer
  6. Créer

La taxonomie de Bloom

Sans rentrer dans des détails qui dépasseraient le cadre de ce tutoriel, bornons-nous à constater que cette taxonomie rend concrètes les étapes nécessaires au bon apprentissage d’une notion.

Par exemple, pour se rappeler quelque chose (première étape), il est nécessaire de procéder au moins à certaines des actions suivantes :

  • copier
  • définir
  • répéter
  • retrouver
  • surligner
  • mémoriser

Pour s’assurer de comprendre une notion (deuxième étape), invitons les élèves à faire ceci :

  • annoter
  • résumer
  • paraphraser
  • comparer
  • commenter
  • donner des exemples

Or proposer des activités correspondant à une échelle allant du plus simple au plus complexe peut s’avérer chronophage. Vous me voyez bien sûr venir avec mes gros sabots : l’IA peut vous y aider.

Dans l’exemple ci-dessous, nous allons simplement demander à chatGPT de consulter la page web que nous voulons que nos élèves lisent et mémorisent, et de proposer des activités correspondant au niveau 1 de la taxonomie :

Crée dix activités se rapportant au niveau 1 de la taxonomie de Bloom pour cette page https://gallica.bnf.fr/blog/24022023/les-sanatoriums-2?mode=desktop

Différencier grâce à la taxonomie de Bloom

Il suffira ensuite de demander la même chose pour le niveau 2 (Comprendre) ou le dernier (Créer).

Différencier grâce à la taxonomie de Bloom (en demandant le niveau 2)

Différencier grâce à la taxonomie de Bloom (en demandant le dernier niveau)

Pour finir cette première partie, je vous recommande de lire cet article de Mickaël Bertrand. Il propose le prompt suivant :

Je veux que vous agissiez en tant que professeur d’histoire enseignant dans un lycée français. Je veux que vous me proposiez une évaluation organisée selon les principes de la taxonomie de Bloom révisée par Anderson et Krathwolh sur le chapitre qui porte sur l’affirmation de l’Etat dans le royaume de France à l’époque moderne. Cette évaluation devra pouvoir être réalisée en 50 minutes par les élèves.

Il évoque notamment ce tableau d’applications pour iPad associées à chaque processus cognitif de la taxonomie de Bloom.

Tableau d'applications pour iPad associées à chaque processus cognitif de la taxonomie de Bloom.

Abandonnons à présent cette taxonomie et voyons comment, à travers trois exemples, aider les élèves à mieux comprendre le texte qui leur est soumis.

Simplifier un texte

L’étude de texte peut présenter plusieurs difficultés, en particulier pour les élèves qui ne sont pas de grands lecteurs. Cette entrée dans le texte peut s’avérer complexe pour les lecteurs les plus fragiles, mais aussi pour ceux dont le français n’est pas la langue principale.

On peut alors demander à chatGPT de simplifier un texte pour permettre simplement de l’aborder. C’est une étape qui soit se substitue au texte jugé trop difficile, soit constitue une première étape précédant la lecture du texte non simplifié, lequel sera affronté ultérieurement.

Le prompt est alors très simple :

Simplifie ce texte pour qu’un enfant de 10 ans le comprenne.

Copiez dans ce même prompt le texte à simplifier (appuyez sur les touches cmd sur Mac ou ctrl sur PC et Entrée pour provoquer un retour à la ligne sans déclencher le lancement du prompt). Évidemment, l’âge est purement indicatif.

Simplifier un texte avec chatGPT

Générer une liste de définitions

Le vocabulaire est un obstacle à la compréhension du texte. Il peut exister des cas de figure dans lesquels vous voudrez que les élèves fassent un travail de recherche et apprennent à utiliser le dictionnaire voire à noter et conserver les mots recherchés, mais si vous voulez qu’ils se concentrent sur d’autres tâches comme la compréhension voire l’analyse du texte, vous voudrez peut-être les dispenser de cette étape et leur procurer la liste des mots sur lesquels ils peuvent potentiellement buter.

Obtenir un glossaire avec chatGPT

Ici, nous avons opté pour un prompt très simple :

Explique et fais une liste des mots qui se trouvent entre astérisques.

À la suite de ce prompt, nous avons placé le texte où figurent des mots placés entre une double astérisque de part et autre (ce qui correspond, en [[Le guide du Markdown |Markdown]], à une mise en gras). Il est très facile ensuite de se servir de cela pour créer des notes de bas de page dans un traitement de texte ou de procurer cette liste, en amont de l’activité de lecture, pour que les élèves se familiarisent avec le vocabulaire et puissent se concentrer sur le texte.

Créer une liste de mots à apprendre avec chatGPT

Enfin, on peut imaginer cet autre exercice de vocabulaire proposant une activité amusante :

Retenir et comprendre le vocabulaire avec chatGPT

On vérifiera la bonne compréhension du vocabulaire avec le texte ci-dessus contenant un petit piège puisqu’un mot est mal employé. L’élève doit trouver lequel voir expliquer.

Utiliser chatGPT comme un tuteur

On peut donc concevoir diverses activités susceptibles d’aider les élèves, mais aucune se saurait se substituer à la richesse et à la souplesse des interactions possibles entre l’élève et l’enseignant. Or il est possible d’utiliser l’IA comme un tuteur. La chose n’est pas parfaite, mais elle est suffisamment riche pour qu’on s’y intéresse.

Dans cet exemple très simple, nous verrons que l’élève peut interagir avec [[IA & Différenciation# Simplifier un texte | le texte que nous nous sommes tout d’abord efforcé de simplifier]].

En utilisant chatpdf, nous allons inviter l’élève à dialoguer avec le texte. Il ou elle peut alors l’interroger pour vérifier qu’il a été compris.

chatPDF

Le principe est simple. Ce site vous permet de discuter avec tout PDF ("Chat with any PDF"). Vous glissez et déposez votre fichier et vous pouvez poser des questions à propos du document que vous avez donné à l’IA. Bien sûr, vous pouvez utiliser n’importe quel PDF, mais vous pouvez aussi soumettre le texte que vous avez l’intention d’étudier avec vos élèves.

À voir également

Plusieurs sites vous proposent de dialoguer avec un PDF, une page web voire vos livres numériques.

Discuter avec une page web

Discuter avec un PDF ou vos livres

Avec votre traitement de texte préféré, exportez votre document (donnez le texte sans les questions) au format PDF et transmettez-le aux élèves qui pourront ensuite l’envoyer sur chatpdf.

Ce faisant, ils peuvent poser n’importe quelle question sur le texte comme on le ferait avec un tuteur. Évidemment, l’application peut être utilisée pour obtenir les réponses que l’enseignant pose, mais si on l’utilise en complément (avant ou après), cela peut s’avérer d’une grande aide pour s’assurer de la bonne compréhension du texte. En effet, l’élève peut questionner l’IA pour avoir des précisions ou des éclaircissements, pour vérifier qu’il ou elle ne se méprend pas sur tel ou tel point, etc. Cela peut servir d’instrument de révision avant évaluation.

chatpdf commence le dialogue ainsi et vous suggère quelques questions à poser :

Bonjour et bienvenue dans ce fichier PDF qui raconte l’histoire passionnante de la naissance de Zeus et comment sa mère, Rhéa, a réussi à déjouer la cruauté de Cronos !
Voici trois questions que vous pourriez vous poser après avoir lu ce fichier :

  • Comment Rhéa a-t-elle réussi à tromper Cronos et à sauver Zeus ?
  • Qu’est-ce qui a poussé Cronos à dévorer ses propres enfants ?
  • Comment Zeus est-il devenu le roi des dieux de l’Olympe ?

On peut même demander à l’IA de générer un quiz comme nous l’avons fait précédemment dans IA & Quiz.

Génère un QCM de 10 questions avec à chaque fois 3 réponses possibles sur ce PDF. Si je me trompe, donne-moi un indice, mais ne donne pas la bonne réponse. Laisse-moi chercher.

Obtenir un quiz avec chatPDF

Il y a des limites dans la version gratuite, mais qui sont largement suffisantes :

  • 120 pages par PDF
  • 10 Mo par PDF
  • 3 PDFs par jour
  • 50 questions par jour

Pour en apprendre davantage sur les possibilités que l’IA offre en la matière, reportez-vous à IA & Tutorat.

Réaliser une carte mentale

Peut-être pour des élèves plus âgés, cette ingénieuse proposition de Benjamin Larrigue d’utiliser myMarkmap et chatGPT pour générer des cartes mentales qui, comme on le sait, offrent un moyen d’apprentissage et de compréhension plus visuel, mais constitue également une aide précieuse pour les élèves dyslexiques, et ainsi un moyen de différencier et donc d’inclusion.

Une démonstration en vidéo vous donnera une idée plus précise de la marche à suivre.

Voici comment faire :

Une carte mentale au format Markdown générée avec chatGPT

  1. Tout d’abord, demandez à chatGPT de produire pour vous une carte mentale au format Markdown. Je lui ai demandé de la faire à partir de cette leçon sur le réalisme.
  2. Il faudra probablement rappeler à chatGPT de présenter cela dans un bloc de code au format Markdown.

Demandez à chatGPT de produire pour vous une carte mentale au format Markdown

  1. Ensuite, il ne vous reste plus qu’à copier ce code et le coller dans myMarkmap.

Se rendre dans myMarkmap pour créer sa carte

En classe, on peut proposer aux élèves de construire leur propre carte mentale, seuls ou en groupe. À la suite de quoi, il leur sera demandé d’utiliser chatGPT et myMarkmap puis de confronter leur propre production avec celle de l’IA.


Je vous invite enfin à jeter un œil sur cette présentation datant du 06 novembre 2023.

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IA & Dictée

🗓️ Article publié pour la première fois sur Obsidian Publish le 15/07/2023

Le précédent ministre de l’Éducation nationale, comme beaucoup d’autres avant lui, avait réaffirmé l’importance de la dictée. À l’école primaire, celle-ci doit être quotidienne. Or trouver le texte adéquat à proposer à ses élèves chaque jour peut rapidement s’avérer une gageure. Il faut en effet trouver le bon texte, ni trop long ni trop court, correspondant éventuellement aux difficultés étudiées, c’est-à-dire incluant tel temps verbal ou tels mots, etc.

C’est là que l’IA peut nous être utile et nous permettre de produire non seulement les textes correspondant précisément à nos besoins, mais aussi de les enregistrer au format mp3, favorisant par là même l’autonomie des élèves et la mise en œuvre d’une pédagogie active et différenciée.

Plan du tutoriel

Générer des dictées avec chatGPT

Générer une dictée

La production de votre dictée commence par l’écriture du prompt 1. Celui-ci doit être précis :

Produis une dictée de dix lignes maximum pour des élèves de CM2. Celle-ci doit être majoritairement écrite à l’imparfait et au passé simple et contenir les mots suivants : chevalier, valeureux, héros, destrier, écu, lance, heaume, haubert, baudrier, dragon.

Comme on le voit dans l’exemple ci-dessus, il faut préciser, entre autres,

  • le sujet,
  • le niveau,
  • le vocabulaire souhaité,
  • les temps verbaux,
  • le type de difficulté (par exemple, insertion de participes passés avec accord du COD).

dictée.png

La production de la dictée est instantanée, mais il vous reste à faire les modifications souhaitées. En effet, l’IA peut se tromper et commettre des erreurs ou, dans le cas de notre exemple (voir illustration), le texte est trop long.

Générer des dictées (différencier)

Pourquoi demander une seule dictée ? Il est aisé de différencier grâce à l’IA : demandez plusieurs dictées correspondant à des niveaux différents.

À cet effet, modifiez le prompt initial pour obtenir le résultat désiré. On peut par exemple simplement demander :

Réduis cette dictée à cinq lignes.

Ou au contraire :

Réécris cette dictée pour des élèves d’un niveau troisième en incluant un vocabulaire recherché spécifique au Moyen Âge.

Une dictée réalisée avec chatGPT

Autres types d’exercices (à trous, à choix multiples, quiz)

L’IA peut générer pour vous tout type d’exercices. Par exemple, vous pouvez générer une dictée similaire à celle que l’on propose au brevet des collèges pour les élèves à besoins particuliers.

Transforme cette dictée en un texte à trou (utilise des points de suspension) proposant pour chacun des mots remplacés par un trou trois orthographes possibles du même mot. Par exemple, le mot « chevauchait » peut être remplacé par trois choix : chevochait, chevauchait, cheuvauchait.

Le résultat peut ne pas être parfait, mais cela constituera une base sur laquelle travailler, ce qui vous fera quand même gagner du temps. De ce point de vue, l’IA peut être perçue comme un « accélérateur ».

Modification de la dictée réalisée avec chatGPT

De surcroît, cet exercice est directement exploitable dans Google Docs, dans lequel, recourant aux [[Smart Chips]], vous pouvez créer des menus déroulants correspondant aux différents choix à proposer à l’élève.

Enfin, vous pouvez aussi tout simplement créer, non pas des dictées, mais des exercices à trous ou, encore, nous le verrons bientôt, des quiz.

De fait, chatGPT génère tout type d’exercices qui ne seront pas nécessairement des dictées et qui peuvent intéresser tout enseignant désireux de s’assurer de la bonne compréhension des notions étudiées pour éventuellement réajuster l’enseignement dispensé (mais nous y reviendrons). Au premier chef, seront probablement intéressés les collègues de langue, en particulier en raison de la capacité que nous allons à présent montrer à enregistrer nos productions.

Transcription du texte en audio

En effet, avec TTSMaker, on peut obtenir facilement la transcription audio du texte conçu par chatGPT. Prenons un bref exemple :

Arthur était un chevalier courageux vivant dans un petit village. Un jour, un terrible dragon est apparu et a menacé les habitants. Arthur s’est précipité vers le dragon et a livré un combat acharné jusqu’à ce qu’il parvienne à le vaincre. Les villageois lui ont offert des récompenses en guise de gratitude pour sa victoire et il est devenu le héros du village pour toujours.

Il suffit de copier puis coller ce texte dans TTSMaker qui va transformer le texte en un fichier audio.

Ainsi, on peut générer un fichier mp3 lu lentement et incluant la ponctuation en plaçant celle-ci entre parenthèses (utilisées ici pour la lisibilité uniquement) :

Arthur était un chevalier courageux vivant dans un petit village ((⏱️=600)) (point). ((⏱️=900)) Un jour (virgule) ((⏱️=600)), un terrible dragon est apparu et a menacé les zabitants ((⏱️=900)) (point). ((⏱️=600)) Arthur s’est précipité vers le dragon ((⏱️=900)) et a livré un combat acharné jusqu’à ce qu’il parvienne à le vaincre ((⏱️=600)) (point). ((⏱️=900)) Les villageois lui ont offert des récompenses en guise de gratitude pour sa victoire ((⏱️=900)) et il est devenu le héros du village pour toujours ((⏱️=600)) (point final).

Vous remarquerez plusieurs choses dans l’exemple ci-dessus :

  • ((⏱️=600)) (➝ Entre doubles parenthèses, cela correspond au temps de pause. La syntaxe est simple : émoji horloge (⏱️), signe égal, temps de pause en millisecondes).
  • (point) (➝ les parenthèses sont inutiles, mais elles me servent de repère. Il s’agit de la ponctuation à prononcer comme lorsque l’enseignant dicte).
  • « les zabitants » (➝ l’IA se refusant à faire la liaison, j’ai eu recourt à ce « hack » pour la contraindre à la faire).

Vous pouvez aussi modifier la vitesse de la voix (0.8x) afin que la lecture ne soit pas trop rapide (bien qu’il soit possible de mettre sur pause).

En général, je produis deux enregistrement audio correspondant à la double lecture qui est faite :

  1. Une première lecture lente, expressive, sans la ponctuation, permettant la découverte du texte par les élèves
  2. Une seconde plus lente, dont la hachure correspond peu ou prou au découpage syntaxique des phrases. On prononce la ponctuation. Je n’ai pas jugé utile de répéter tel mot ou groupe de mots comme on le fait en général lorsque l’on dicte puisque l’élève peut revenir en arrière ou mettre sur pause.

Voir un exemple concret de dictée sur Ralentir travaux (Dictée : Les Confessions (brevet 2020)) incluant diverses possibilités dont un quiz généré par chatGPT portant sur la dictée. J’ai aussi demandé à l’IA de produire le code HTML, CSS et JavaScript permettant à l’élève d’écrire sur la page web son texte (le correcteur orthographique et l’option copier-coller sont désactivés).

Info

On peut aussi utiliser Fliki qui permet également de transcrire un fichier texte au format audio y compris en langue française. Plusieurs voix sont proposées. On peut aussi avoir une petite vidéo au lieu d’un fichier son, mais le résultat est très sommaire. Enfin, une option vous propose même de cloner votre propre voix, mais cela est quand même un peu… flippant.

Voir également MyShell, Eleven Labs et Voicelab.

Usages pédagogiques

Les élèves vont donc pouvoir faire leur dictée en classe en autonomie. Mais que fait l’enseignant pendant ce temps-là ? Pendant que les uns subissent l’équivalent d’une dictée de Pivot concoctée par une intelligence artificielle, l’enseignant peut travailler avec un petit groupe d’élèves sur un point d’orthographe à corriger ou à expliciter. Ou sur tout autre sujet. L’important est que l’enseignant soit disponible, que du temps soit dégagé de façon à ce qu’on ne soit pas limité par certaines contraintes (dicter le même texte à toute la classe en même temps par exemple), mais qu’au contraire la technologie favorise l’interaction et permette de cibler les interventions.

C’est en fait une excellente opportunité d’essayer le modèle de station cher à Catlin Tucker. À ce sujet, voir la note Complete guide to blended learning.

Station Rotation Lesson

Voir également AI & Audio Activities

Notes

1 : Ce qu’on appelle le prompt est le texte que vous tapez lorsque vous utilisez une IA comme chatGPT ou Bard. C’est donc une phrase ou un paragraphe correspondant à l’instruction que vous donnez à l’IA (la tâche que vous lui demandez d’accomplir).

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Itinéraire d’un lecteur gâté : Applications de lecture et widgets

Quatrième épisode

Épisode 4 Podcast

🎙️ Écoutez cet épisode sur Apple Podcast, Spotify ou ci-dessous si vous le préférez. 👇

Nous avons vu que l’iPad mini était une machine de faible encombrement et que grâce à la protection qui opacifie l’écran, on n’est plus gêné par les reflets sur la vitre et que de multiples réglages vous offrent la sérénité à laquelle vous aspirez en quelques clics. Nous avons enfin parlé de Dark Noise, et c’est la seule application que j’ai mentionnée jusqu’ici, mais ô combien précieuse !

Voyons à présent quelles sont ces autres applications peuplant cet iPad, celles-ci consacrées à la lecture.

La lecture, une activité protéiforme et fragmentée

On assimile la lecture à celle des livres, mais la réalité est qu’on lit aussi beaucoup sur internet (la presse par exemple), qu’on y télécharge des documents comme des PDF (des rapports, des comptes-rendus…) et qu’avant même tout ça, on a pu commencer sa veille par aller faire un tour sur son réseau social favori, si tant est qu’une telle chose existe encore aujourd’hui. La lecture est donc une activité protéiforme et fragmentée.

Je suis sûr que cela désespérerait Montesquieu qui disait des livres dans les Lettres Persanes :

la nature semblait avoir sagement pourvu à ce que les sottises des hommes fussent passagères ; et les livres les immortalisent.

Mais qu’importe !

De cette activité protéiforme et fragmentée, j’ai longuement parlé lors de ma conférence à Ludovia à Papetee, ce que vous pouvez voir sur la diapositive ci-dessous, et vous pouvez aussi vous infliger mon babillage si le cœur vous en dit en regardant cet enregistrement.

Présentation Papetee

Quoi qu’il en soit, et fort heureusement, mon iPad est un appareil syncrétique. Il me procure un accès aux livres, au web, aux PDF ainsi qu’aux réseaux sociaux, ce que le tableau ci-dessous montre en indiquant les applications utilisées à cet effet.

Livres Web PDF Réseaux sociaux
Kindle Safari PDF expert LinkedIn
Books Reeder X
Google Play Books Readwise reader Threads
Mastodon
Bluesky

Passons tout cela brièvement en revue.

Lire des livres sur l’iPad

Disons-le d’emblée, l’essentiel de mon activité de lecture passe par l’application Kindle. L’application Books d’Apple ou Google Play Books me servent occasionnellement, mais très rarement.

App Kindle

Il existe de très nombreuses applications permettant de lire des livres numériques (lesquels sont maintenant pratiquement tous au format ePub), mais la raison qui me pousse à utiliser l’application Kindle est tout simplement que je possède une liseuse Kindle, et que

  1. Ma lecture est synchronisée entre tous mes appareils. L’étourdi que je suis a toujours au moins avec lui son téléphone et je peux reprendre ma lecture là où je me suis arrêté si c’est tout ce dont je dispose.
  2. La liseuse Kindle possède dans ses entrailles un fichier intitulé My clippings. Il est au format texte (.txt) et contient l’ensemble de mes annotations et des extraits que j’ai soulignés. Nous en reparlerons, mais c’est là un élément essentiel de mon adoption du numérique.

Les avantages sont ceux que j’ai mentionnées dans la partie intitulée De la liseuse à l’iPad. Il me semble juste que l’accès au dictionnaire, à la traduction ou à Wikipédia sont plus rapides, car l’iPad est une machine plus puissante que la liseuse.

Lecture du web

Trois applications se tirent la part du lion.

Safari

Sur mon iPad dédié à la lecture (ma machine à lire), j’ai certes supprimé de nombreuses choses, mais j’ai gardé un navigateur, qui me permet de faire quelques recherches et de lire quelques articles. À dire vrai, à moins que cette lecture ne soit l’aboutissement d’une recherche qui a commencé avec justement un moteur de recherche, la lecture sur le web passe essentiellement par les flux RSS ou les réseaux sociaux.

Reeder

Si ces trois lettres ne vous disent rien, voici une brève définition :

Un fil ou flux RSS (acronyme de Really Simple Syndication) est une technologie de veille informationnelle qui détecte les dernières nouveautés ajoutées dans un site Internet et permet d’être avisé dès qu’ils sont mis à jour par le biais d’un fichier XML. Vous pouvez ensuite accéder au contenu d’un fil RSS par la voie d’un lecteur RSS ou d’un agrégateur.

C’est très pratique. Au lieu d’aller parcourir vos 24 sites web préférés, vous utilisez un lecteur de flux RSS qui vous présente toutes les nouveaux articles de vos sites webs préférés.

Pour ce faire, j’utilise Feedly, mais comme je ne suis pas un grand fan de leur application, j’utilise Reeder. Mais que ce soit pour Safari ou Reeder, ma fonction préférée est le mode lecteur. À dire vrai, elle appartient avant tout à Safari, mais elle se retrouve dans toute application intégrant le navigateur d’Apple.

En activant le mode lecteur (Reader View en anglais), on

  • Supprime le menu de navigation, les publicités et autres distractions
  • Obtient uniquement le texte et les illustrations s’il y en a
  • Bénéficie du mode sombre si on le souhaite et de quelques réglages supplémentaires de mise en page

Lisez, par exemple How to enable Reader View automatically for websites in mobile and desktop Safari, si vous souhaitez en apprendre davantage. De cet article, j’ai retenu que l’on pouvait activer le mode lecteur automatiquement. Par exemple, si vous ne voulez jamais vous infliger les choix esthétiques du Monde ou de Libération, vous pouvez arriver directement sur une mise en page épurée qui ne sera pas sans vous rappeler le papier.

Mode lecteur

Évidemment, je me suis empressé d’activer automatiquement le mode lecteur dans Reeder 5. Ainsi, le site à consulter apparaît rapidement dans une mise en page sombre et virant sans vergogne tout ce qui n’est pas l’article lui-même.

Si vous souhaitez reproduire la chose, suivez les étapes ci-dessous.
Reeder Mode lecteur

PDF Expert

Durant mes pérégrinations sur le world wide web, il n’est pas rare que j’ai la chance de tomber sur le dernier rapport de l’UNESCO. Pour lire ces 400 pages inattendues qui arrivent toujours au moment où le désœuvrement vous offre le plus de loisir d’avaler le pensum de vos rêves, j’ai recours à l’application PDF Expert.

PDF Expert

C’est une merveilleuse application qui présente tout ce dont vous pouvez rêver et qu’Adobe se propose de vous vendre (enfin louer) assez cher. Récemment l’entreprise ukrainienne est passée à l’abonnement. Aujourd’hui, chez Apple, on ne veut quasiment plus rien vous vendre, mais vous le louer, ce qui est bien compréhensible. Pourquoi acheter une fois quand on peut le faire tous les mois ? Comme je suis un utilisateur de longue date, je bénéficie de fonctions que j’avais auparavant achetées. Je n’ai pas accès à l’inévitable intégration de l’intelligence artificielle, mais comme j’ai déjà un abonnement à chatGPT, je n’en ai pas vraiment besoin.

Reste que souligner et annoter les passages importants et les retrouver sur tous ses appareils est l’une des innombrables possibilités offertes, pardon vendues, pardon louées par PDF Expert.

Readwise Reader

Par le passé, j’ai eu recours à de nombreuses applications du type read-later :

J’ai retenu Readwise Reader, ce que je vous expliquerai plus en détail ultérieurement, mais retenez pour l’instant que comme le mode lecteur de Safari, Readwise Reader ou tout type d’application de ce genre vous permet de lire un texte et rien que le texte, c’est-à-dire une version épurée de tout ce qui abîme aujourd’hui le web et qu’on nomme pop-up, cookies, publicités, menus, commentaires, suggestions, etc. Et de cela aussi nous parlerons bientôt.

Readwise

Je sauvegarde dans Readwise Reader les articles que j’ai glanés dans Safari ou mes flux RSS et dès que je vois que cette lecture prend un certain temps ou que l’article mérite d’être sauvegardé, soit pour une lecture hors ligne (rien de tel qu’un voyage en avion pour rattraper son retard), soit pour être conservé car le web est volatile et les ordinateurs sont de vrais cimetières à favoris, marque-pages ou je ne sais quel nom on leur donne ici ou là, bref dès que je vois, disais-je, que je vais lire longtemps ou qu’un article est digne d’être enregistré, je recours à Readwise Reader. Enfin, cerise sur le gâteau, en procédant ainsi, je vais pouvoir souligner, comme avec l’application Kindle, tous les passages que je veux mémoriser ou garder et les annoter au besoin.

Readwise

Comme je l’ai dit plus haut, il existe de nombreuses autres fonctionnalités que nous évoquerons plus tard. En tout cas, les applications du type read-later, après une longue traversée du désert, semblent être revenues à la mode et un petit nouveau, Omnivore, me fait de l’œil. L’application est open source et gratuite (pour l’instant). Affaire à suivre.

Il nous reste les réseaux sociaux, qui sont une source d’informations considérables (n’ayons pas peur des portes ouvertes) et qui constituent de ce fait un passage obligé pour tout lecteur.

Les réseaux sociaux

Il fut un temps où Twitter constituait ma principale source d’information. J’y possédais des listes qui étaient des trésors en la matière et puis Elon Musk s’est décidé à débourser des milliards pour casser son joujou, le rebaptiser d’un nom ridicule et provoquer une diaspora inédite qui mène les uns sur Mastodon, les autres sur BlueSky, etc.

De fait, aujourd’hui, j’utilise un peu tout ça : Bluesky, Mastodon, Threads, X, LinkedIn.

Les réseaux sociaux

Pour continuer à enfoncer quelques portes ouvertes, je dirai que les réseaux sociaux sont un espace où on fait de belles découvertes, et je fais le plein d’idées qu’il me restera à expliquer comment je stocke dans un article à venir.

Mon expérience de lecteur ne s’arrête pas là. Il y a évidemment plein d’autres applications, parmi lesquels on trouvera notamment Apple News que je ne fréquente pas suffisamment ou l’application du New York Times. Oui, je tiens à dire que j’ai gagné un abonnement au New York Times. Je crois que c’est la première fois que je gagne quelque chose dans ma vie et je m’empresse donc de le dire à tout le monde : j’ai gagné un abonnement au New York Times.

Mais il n’y a pas que le New York Times (pour lequel j’ai gagné un abonnement), il y a aussi les widgets.

Les widgets

Les widgets sont assez anciens dans le monde Android, moins dans le monde Apple.

Comme le dit le site de la pomme,

Avec les widgets, vous obtenez des informations opportunes de vos applications préférées en un coup d’œil sur votre écran d’accueil, votre écran verrouillé ou l’affichage du jour.

widgets.png

J’y vois une parfaite occasion de combler une lacune de mon petit univers dédié à la lecture en créant une sorte de kiosque numérique. C’est comme si je pouvais flâner dans les rayons et me saisir d’un journal ou d’un titre. Aucune app à ouvrir. On l’a vu, c’est accessible même sur l’écran verrouillé. Certains widgets en cachent même d’autres, et je peux ainsi les « feuilleter ». Certains de ces widgets sont juste des liens menant à des flux RSS, à des articles mis en avant par Apple News. D’autres extraient des citations de livres ou d’articles que j’ai lus, etc.

Ceux que vous apercevez sur la capture d’écran ci-dessous ont une fonction bien pratique. Le premier puise dans l’application GoodLinks (dont il sera question bientôt) un article au hasard. Il permet de lutter contre l’oubli dans lequel ce type d’application peut les jeter. Le second est le widget de l’application Kindle et affiche le livre que je lis en ce moment. Il est cliquable et me mène directement au livre que je lis quotidiennement.

J’aimerais juste que le New York Times propose davantage de widgets. Certaines applications sont très généreuses et en proposent de toute taille offrant différentes possibilités. Malheureusement, celui du New York Times est un tout petit widget donnant à voir les titres les plus importants du moment, et j’aimerais bien bénéficier de davantage d’options.

Deux widgets

Nous allons à présent entamer un chapitre essentiel, le point d’orgue de la construction de ma machine à lire et intitulé Conserver, trier, retrouver, mémoriser.

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15 exemples concrets d’utilisation en classe de l’IA

🗓️ Article publié pour la première fois sur Obsidian Publish le 28/12/2022

Introduction

Ce n’est pas peu dire que l’IA et ses potentielles utilisations sont en train de faire couler beaucoup d’encre. Mais si les possibilités se laissent entrevoir, il est parfois plus difficile de développer des usages concrets, ce que le présent document entreprend de faire.

Voici donc quelques exemples d’utilisation de l’intelligence artificielle en classe (ou avant ou après la classe).

Les applications que j’ai utilisées

J’ai utilisé principalement GPT-3 (dont chatGPT). En générant une clé, on peut utiliser celle-ci avec différentes applications, ce que j’ai fait avec Obsidian et le plugin Text generator, mais aussi avec Google Sheets. J’ai aussi utilisé Reader qui intègre GPT-3. Plus récemment, Perplexity ou Tome ont fait apparaître des possibilités supplémentaires, tous deux basés sur GPT.

Il existe une kyrielle d’applications tirant parti de GPT-3 (comme LEX qui se présente un peu comme le Google Docs de l’IA) et je vous invite à consulter les notes que je prends d’applications à tester (voir A essayer ou celle consacrée à l’écriture).

On peut également produire des images. J’ai eu recours la plupart du temps à Midjourney, mais il en existe évidemment plein d’autres (voir, dans la section dédiée à l’IA, ma liste consacrée aux images).

Un peu d’aide

Si vous souhaitez mieux comprendre comment utiliser GPT-3 ou le plugin Text generator, je vous invite à lire ceci :

  • GPT-3
  • Text generator

Ce document est en cours d’écriture et n’est donc pas achevé. Il contient pour l’instant les sections suivantes :

Plan du tutoriel

En guise de conclusion, je vous invite à lire Ce que l’IA change dans l’éducation.

L’assistant

Utilisez GPT tel un assistant, un peu comme dans une situation de co-enseignement. Par exemple, on peut imaginer un cours dans lequel les élèves apprennent le HTML et le CSS. chatGPT se charge de procurer aux élèves les explications et l’enseignant peut aider les moins autonomes ou clarifier certaines réponses.

Bien sûr, l’enseignant conçoit la séance, son organisation et propose des activités supplémentaires comme des exercices permettant de mesurer la bonne compréhension des notions exposées par l’IA ou l’évaluation finale.

En fait, on peut même confier à l’IA la création de toute une séquence. Ce ne sera pas parfait, mais crée une base à partir de laquelle travailler. Voyez-vous même avec cette vidéo publiée sur le compte Twitter de Copilot.

Je ne peux pas vraiment dire que j’ai été convaincu par les essais que j’ai faits avec Copilot. En revanche, on peut tout simplement recourir à chatGPT pour produire séquences et séances en un tour de main. Si vous voulez vous en convaincre, lisez The Mechanical Professor. La démonstration est édifiante.

La discussion

En utilisant Character.AI, demandez à vos élèves de discuter avec un personnage historique tel Winston Churchill. Comme certaines réponses peuvent être sujettes à caution, l’exercice ne serait complet qu’en demandant aux élèves de vérifier la véracité de ce qui aura été affirmé par l’IA.

Character

Plus intéressant, et comme complément de la rédaction, on peut demander aux élèves d’inventer un personnage, ce qui peut être à la fois une source d’inspiration comme une invitation à affiner les caractéristiques de son personnage (consulter ce guide pour connaître les fonctions avancées de la création d’un personnage).

Character

Character

L’écriture

Le moins que l’on puisse dire est qu’on écrit beaucoup à l’école. Les élèves apprennent à écrire, produisent des rédactions puis des dissertations. Les enseignants élaborent des cours, remplissent des bulletins, envoient des emails, etc.

Plutôt que bannir l’IA comme une menace à l’authenticité auctorialle, faisons-la rentrer dans les écoles pour apprendre aux enseignants comme aux élèves à s’en servir.

J’ai, pour ma part, utilisé de longue date une application comme Antidote qui m’aide à éviter étourderies, oublis, erreurs d’orthographe ou de syntaxe, anglicismes, fautes de typographie, etc. On peut se servir de l’IA comme une aide à l’écriture. Quillbot (quel nom !) peut nous aider, entre autres, à paraphraser notre prose, c’est-à-dire à proposer une alternative au mot ou à l’expression choisis et à opérer un choix entre plusieurs propositions (tous les mots colorés dans la proposition de l’IA sont cliquables et interchangeables).

Les bulletins

On peut demander à GPT-3 de générer des appréciations de bulletin scolaire.

Dans cet exemple, j’utilise Google Sheets qui, grâce au script de @shubroski permet d’utiliser la clé API d’OpenAI. Ça marche même en français. Indiquez simplement le nom et quelques mots-clés et le tour est joué.

  1. Pour l’utiliser, faire une copie de ce document.
  2. Insérer sa clé dans le script (Extensions > Apps script).
  3. Ensuite, il faut bien suivre les étapes indiquées dans la vidéo. 👇

Pour éviter de surcharger cette page déjà bien lourde en vidéos, j’ajoute un autre exemple d’utilisation de Google Sheets dans une autre note. Il s’agit d’un quiz. L’élève, s’il ne trouve pas la réponse, peut interroger GPT.
Lire la notre Un exercice avec un tableur et GPT

La dictée

Générez des dictées en quelques secondes pour vos élèves à partir des mots que vous avez vus en classe grâce à GPT-3 (ici Text generator et Obsidian).

Il est possible de spécifier le niveau de difficulté ou les temps qu’on souhaite être utilisés.

Une dictée générée avec chatGPT

Voir Autres exemples d’utilisation de l’IA en classe pour la génération et l’enregistrement de la dictée.

On peut ensuite demander à l’IA de corriger elle-même la dictée qu’un élève aurait produit. J’ai fait l’essai avec un traitement de texte, mais avec la reconnaissance de caractères intégrée à iOS, ça devrait marcher avec l’écriture manuscrite.

On peut aussi générer des questions pour s’assurer de la compréhension du texte. On doit également pouvoir générer des questions de grammaire. Voir un exemple concret de dictée sur Ralentir travaux (Dictée : Les Confessions (brevet 2020)) incluant diverses possibilités dont un quiz généré par chatGPT portant sur la dictée.

En lisant ce fil Twitter, je prends conscience qu’on peut créer un texte à trous.

Le quiz

Utilisons à présent chatGPT pour produire un quiz. Le prompt est Crée un quiz sur le Horla de Guy de Maupassant en 10 questions avec 3 choix possibles.

Dans certains cas, l’IA donne même les réponses.

Autre exemple : créer un quiz sur l’accord du participe passé (prompt : Crée un quiz sur l’accord du participe passé en 5 questions avec 3 choix possibles).

J’ajoute un autre exemple dans une autre note où l’on voit qu’on peut demander à chatGPT de produire un tableau de conjugaison puis de l’exporter au format csv afin d’en préserver le formatage. Lire Créer des tableaux de conjugaison avec chatGPT

La lecture

J’utilise depuis de longues années des applications du type read-it-later. Actuellement, j’utilise Reader qui intègre GPT-3 (sous le doux nom de Ghostreader) et que l’on peut invoquer pour effectuer différentes opérations.

Comme vous pouvez le voir, on peut, entre autres, utiliser Ghostreader pour poser une question (et comparer avec la réponse que l’on aurait donnée) à propos du texte que l’on vient de lire. Pratique pour vérifier sa compréhension.

On peut aussi demander à avoir tout un questionnaire. Ce sera le moyen de proposer aux élèves une évaluation de leur compréhension du texte.

On peut aussi demander à l’IA de procurer un résumé. Utile pour les lecteurs pressés (TL;DR). À noter que Google Docs possède une fonction similaire.

L’argumentation

On doit pouvoir utiliser GPT pour travailler l’argumentation. On peut demander à un élève de soumettre son argument pour trouver une justification ou pour lui opposer un contre-argument puis lui demander de reformuler le tout à la lumière de ce qui a été trouvé.

À noter que Perplixity (basé sur GPT) est capable de produire un texte ET de procurer les sources sous formes de notes de bas de page.

La présentation

L’étape suivante pourrait consister à demander à ce même élève de faire une présentation du type PowerPoint exposant le point de vue qu’il a défendu dans son argumentation. Tome permet justement de créer une présentation générée par l’iA (texte et images y compris).

La présentation peut servir de support, peut être complétée par le travail qui a été fait précédemment ou modifiée si elle ne donne pas satisfaction. On peut enfin demander aux élèves d’expliciter les différentes étapes de la présentation (introduction, phrase d’accroche, développement, arguments, exemples…).

Quand bien même la présentation serait totalement ratée, le support est créé, prêt à être partagé, favorisant le travail collaboratif puisqu’on peut commenter, etc.

Les illustrations

On peut utiliser Dall.e 2 ou Midjourney pour générer des illustrations pour les textes que l’on écrit. Certains se sont même essayés à la création de bandes dessinées entières. C’est le cas de Steve Coulson qui a réalisé plusieurs bandes dessinnées, mais voyez vous-même un exemple.

Ce serait intéressant d’utiliser Book Creator à cet effet.

Dans tous les cas, le principe est le suivant. Nous utiliserons Midjourney qui produit des images artistiquement plus convaincantes que, par exemple, Dall.e 2. Le principe est de taper un texte (un prompt) et l’IA génère une image à partir de ce prompt. Plus celui-ci sera précis voire détaillé, meilleur sera le résultat.

Pour ce faire,

  1. Joindre la bêta
  2. Cela mène à un serveur Discord (se créer un compte si l’on n’en a pas)
  3. Se rendre sur une des Newbies room, taper /imagine. Cliquer sur Prompt et taper le texte.
  4. Lire la documentation pour en savoir plus.

Ci-dessous un exemple d’image générée avec Midjourney. Je lui avais demandé de représenter Emma Bovary lisant un roman.

Illustration générée avec Midjourney

La vidéo

L’une des utilisations qui m’intéressent le plus consiste à demander à l’IA de générer une vidéo à partir d’un texte. Procéder à un enregistrement, le préparer (élaborer le script par exemple), monter la vidéo, etc. peut être très long. Le gain de temps sera alors considérable pour l’enseignant voulant préparer des vidéos permettant aux élèves de travailler en autonomie et de suivre consignes et explications en vidéo.

Je n’ai pas encore essayé Synthesia et suis impatient de le faire, mais le coût de l’abonnement étant élevé, je veux préparer les scripts de mes vidéos et seulement ensuite, je prendrai un abonnement pour quelques mois.

Trois autres utilisations

  • Générer des sous-titres
  • Obtenir un résumé d’une vidéo voire une transcription
  • Créer la transcription d’un meeting

Ajouter des sous-titres

Pour cela, on peut utiliser CapCut soit dans sa version en ligne, soit avec l’app iOS. Comme le site, vous y invite, ajouter des sous-titres est une vraie plus-value. De nombreux utilisateurs regardent les vidéos sans le son et pour les personnes mal-entendant, il va de soi qu’il s’agit là d’une fonction indispensable. Or les écrire manuellement peut prendre beaucoup de temps. C’est là que l’IA rentre en jeu.

Simplement, tapoter sur Text (ne pas sélectionner la vidéo sinon le menu ne fait pas apparaître Text) puis Auto captions et enfin Start.

Il est possible de changer tous les réglages de tous les sous-titres en une seule fois (police, style, etc.).

Il existe (et l’on trouvera de plus en plus de sites le proposant) également VEED.IO que j’utilise notamment pour alléger le poids de mes vidéos. Le site propose désormais une fonction similiare à celle de CapCut.

Obtenir un résumé d’une vidéo voire une transcription

Glasp est une extension de Google Chrome qui vous permet de souligner des passages sur une page web et de prendre des notes. Cette extension est désormais capable de générer, grâce à GPT, une transcription et un résumé de la vidéo que vous regardez sur YouTube. L’extension permet d’obtenir la transcription dans différentes langues.

Non seulement, c’est gratuit, mais le code source est sur GitHub. Je vous invite à lire ce fil Twitter du développeur pour en découvrir davantage. Il évoque notamment Youtube Whisperer que vous pouvez aussi utiliser pour obtenir votre transcription.

Créer la Transcription d’un meeting

Évidemment, on dispose là de nombreuses possibilités comme, justement, Whisper, un autre projet d’OpenAI.

J’ai pour ma part jusque-là utilisé [[Otter]] que j’ai déjà évoqué ici et . On peut aussi utiliser Supernormal.

Les applications sont multiples. J’aime beaucoup utiliser Otter, par exemple, pour générer la transcription d’un podcast. J’en ai parlé sur Twitter il y a déjà quelque temps. Les avantages sont multiples. On n’a pas qu’une transcription que l’on peut relire, voire compléter de ses notes ou même surligner les passages importants. On a un document que l’on peut partager, tel un Google Docs. On peut inviter quelqu’un à travailler sur ce document, on peut commenter, etc.

Dans le cas de l’enregistrement d’un meeting, l’avantage est que l’on peut s’abstenir de prendre des notes. C’est pratique dans le cas d’un entretien d’embauche ou pour un élève assistant à un cours en ligne.

La musique

Évidemment, l’audio n’est pas en reste et n’échappe pas à la mode de l’intelligence artificielle. On peut, par exemple, utiliser Mubert dont les créations ne m’ont toutefois pas vraiment convaincues, d’autant plus que pour se débarrasser de l’horrible équivalent audio du watermark, il faut passer à la caisse.

Vous pouvez aussi tenter l’expérience avec Amper dont la musique est plus réussie que celle produite par Muber, mais là encore, il faudra payer.

Il n’en reste pas moins que les possibilités sont intéressantes et on peut imaginer les élèves habiller leur création visuelle d’un joli tapis sonore qu’ils auront appris à élaborer grâce à une nécessaire éducation musicale.

Encore une fois, en guise de conclusion, je renvoie à la note que j’ai écrite intitulée Ce que l’IA change dans l’éducation.