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Timehop et IFTTT, deux apps vraiment chouettes

La recherche d’apps est une pratique qui est, chez moi, carrément tombée en désuétude. Si je parcourais frénétiquement l’App Store en 2009, je suis aujourd’hui plongé dans une quasi indifférence lorsque je regarde ce que le store peut proposer de nouvelles apps.

Il faut dire que certaines apps comme Twitter ou Evernote suffiraient à elles seules à faire mon bonheur. Ajoutez Spotify, Reeder ou Antidote, et je suis comblé.

Cependant, de temps à autre, plutôt rarement, on découvre une app merveilleuse comme Voice ou Explain Everything.

Récemment deux apps ont ajouté a mon iPhone deux possibilités qui me réjouissent : Timehop et IFTTT.

Timehop

S’il y a bien quelque chose de merveilleux avec le numérique, c’est cette capacité à exhumer les données. Or on le sait, celles-ci sont innombrables. Avec les années, on stocke des centaines voire des milliers de photos dont certaines sont enfouies dans les tréfonds de nos réseaux ou de nos disques durs. On a alors la possibilité de tout retrouver, de se souvenir de pans entiers de notre vie et… on ne le fait pas. Trop de données tue le souvenir.

Timehop

Timehop offre précisément la possibilité de se souvenir. Chaque jour, l’application vous rappelle la photo que vous aviez prise il y a un an, deux ou trois ans, etc. Vous pouvez donner à Timehop un accès à votre compte Facebook, Instagram, Dropbox, Twitter, Google +, y compris à votre compte Foursquare ou aux photos de votre ordinateur. Et hop ! Quotidiennement, vous remontez le temps.

IFTTT

IFTTT

Cet app a pour nom des initiales que ceux qui écrivent de petits scripts connaissent : If This Then That.
Avec IFTTT, on crée de petites actions comme : si vous prenez une nouvelle photo, celle-ci est sauvegardée sur Box ou Dropbox. Cela automatiquement bien sûr.
J’utilise ces petites actions que l’app nomme Recettes (recipes en anglais) pour être averti quand le temps est pluvieux, par exemple. C’est rigolo.

Recipes

Plus intéressant, IFTTT me permet de garder des traces et organiser un certain nombre d’informations. Ainsi, dès que je retweette un lien ou le mets en favori, tout cela vient se ranger dans Evernote et me permet d’opérer un classement plus fin que celui que m’offre Twitter ou même tout simplement de garder une trace de ces articles qui m’ont plu, que j’ai RT et… aussitôt oublié. Même chose avec Spotify : quand j’ajoute un morceau à une playlist, le lien est sauvegardé dans Evernote, ce qui là encore me permettra de garder un souvenir d’une liste qui par définition est évolutive. Si je pouvais y ajouter les paroles automatiquement, ma joie serait alors illimitée.

En somme, IFTTT et Timehop sont de super apps qui organisent ce bazar numérique qu’on manipule tous les jours et qui d’hypermnésiques aurait tendance à nous rendre amnésiques sans le précieux recours de ces apps.

Un grand merci à @Guinozieres et @jourde pour ces découvertes. Et à propos de Timehop, Clive Thompson dans Smarter than you think écrit de très belles choses.

Précisons aussi que Timehop et IFTTT existent aussi sur Android !

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Éducation Informatique

Comment (et encore pourquoi) mettre ses cours en ligne en 2 minutes ?

Longtemps, j’ai aimé passionnément mettre les mains dans le cambouis, apprendre à écrire une page web en HTML avec, forcément, du CSS et même du JavaScript ou du PHP. Ça devait flatter mon ego d’enseignant que rien ne préparait à cela, je voulais voir si je pouvais y parvenir. Et dans une sorte d’hybris de newbie, je voulais tout faire moi-même.

Des années après, j’ai un peu changé d’avis. Ralentir travaux est devenu une grosse machine manquant de souplesse et je n’ai pas forcément le temps nécessaire à lui consacrer. Qui plus est, je me suis mis à écrire des livres (des ePubs). Mais cette fois, je ne m’y suis pas laissé prendre. J’utilise des logiciels, des apps comme on dit maintenant. Et c’est fabuleux ! Je peux produire un tas de trucs sans avoir à écrire une seule ligne de code. C’est d’ailleurs pour ça que j’estime que l’enseignement de la programmation au collège est superfétatoire, mais c’est une autre histoire…

Bref, aujourd’hui, je suis convaincu par ceci : mon job, c’est d’enseigner et le numérique doit me permettre de faire les choses bien et rapidement. Pour cela, il y a pléthore d’applications. On parle d’iTunes U, de Google for education, de Pronote, d’ENT et de je ne sais trop quoi encore…

Pour ma part, j’utilise Evernote (comme les potes Ghislain et François auxquels ce billet doit beaucoup voire tout), et ça me change la vie.

De quoi s’agit-il ?

Evernote est une application de prise de notes. Je crois même qu’il est inutile de la présenter, mais sachez que cette application tient davantage du traitement de texte que de la petite application genre Notes sur iPhone. Vous trouverez une barre d’outils offrant les principales options de formatage (choix de la police, taille, gras, italique, etc.). On peut même faire des tableaux !

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J’utilise donc Evernote en classe. J’ai mon ordinateur, et au lieu d’écrire au tableau, j’écris dans Evernote que je projette grâce au vidéoprojecteur que j’ai la chance d’avoir dans ma salle (la plupart des collèges que j’ai vus en sont équipés).

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Ainsi, le cours est déjà rédigé. De plus, en haut à droite, se trouve une option de partage.

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Le cours est donc partagé avec les élèves (comme vous partageriez un doc avec Dropbox ou Google). Ceux-ci ou leurs parents m’ont donné leur adresse mail (tout comme je leur donne la mienne). Et comme l’application se synchronise automatiquement en ligne, quand mon cours est écrit, il est déjà sur internet. Les élèves absents, alités par exemple ou même les parents un peu curieux peuvent suivre le cours en cours de rédaction (pas très jolie, la formule). De plus, Evernote s’installe partout : sur mon Mac, sur mon PC, sur mon iPhone ou sur un Android ou un Windows Phone ou sur un navigateur. Je dois confesser que j’aime beaucoup l’idée que mes élèves aient leur cahier dans la poche. Moi même, j’ai mon bureau dans la poche. Je m’ennuie en attendant mes filles qui font des emplettes chez Séphora ou H&M ? Je m’assois dans un coin, sors mon téléphone, lance Evernote et je me mets à rédiger quelques projets, à commencer quelques cours.
Remarquez que la fonction de partage ne se fait pas seulement entre profs et élèves ou parents, mais les élèves (s’ils sont équipés d’ordinateurs, de tablettes ou de leur propre téléphone) peuvent partager entre eux leurs cours. Je peux aussi avoir accès au cahier numérique de mes élèves. Tout le temps, sans avoir rien à ramasser.

Et puis, il y a le chat ! On peut discuter avec les élèves ou les parents. On peut éclaircir tel ou tel point. Quel temps gagné ! Que d’erreurs évitées !

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Un cahier numérique

En effet, Evernote est un véritable cahier numérique. Je m’en sers personnellement depuis 2008 ou 2009, mais ce n’est que tout récemment que j’ai compris l’intérêt que les élèves pouvaient y trouver.
Mes élèves dotés d’un ordinateur prennent leurs cours ainsi. Ils écrivent leurs cours ainsi. Leur cahier, c’est Evernote. Ils écrivent, mais peuvent aussi ajouter des images. C’est ce que je fais moi-même. Je prends le tableau en photo et je mets les photos dans le cours.

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Ainsi, les choses vont très vite. Il faut reconnaître que j’ai la chance d’avoir un double tableau : l’un pour projeter, l’autre pour écrire à la main. Je peux alors profiter du meilleur des deux mondes numérique et analogique. On joue sur les deux tableaux. Tandis que des consignes, des documents, le cours sont affichés à gauche, les élèves peuvent tout de même se rendre au tableau et écrire. Parfois, il est d’ailleurs plus simple d’écrire à la main, de faire un schéma à main levée, etc. Pour ne pas avoir à me faire des nœuds au cerveau en me demandant comment retranscrire tout cela numériquement, je prends donc le tableau en photo.
Ainsi, je n’ai même pas à recopier quoi que ce soit et les cours sont instantanément sur internet.

On peut faire bien d’autres choses encore. L’enseignant ou l’élève peut annoter des images. C’est la même chose qu’avec Skitch.

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On peut même écrire à la main si l’on possède l’application Penultimate, mais je m’en sers assez peu.

Et aussi

Deux autres possibilités ont récemment retenu mon attention (je vous en parle, même si cela n’a pas vraiment de lien avec la question des cours en ligne, mais cela peut tout de même vous intéresser) : le Mode présentation et la fonction Enregistrer l’audio.

Le Mode présentation permet de présenter le cours de façon plus lisible, plus séduisante à l’œil, un peu à la façon d’une présentation Keynote ou PowerPoint, mais sans avoir à refaire votre fichier texte pour le transformer en diapositive. C’est encore un gain de temps.

Quant à la fonction Enregistrer l’audio, je l’utilise de diverses manières. Je peux bien sûr l’utiliser pour enregistrer ma propre voix. Ce peut être pour lire un poème ou pour enregistrer une dictée comme je le fais sur Ralentir travaux, mais je préfère encore laisser cette possibilité à mes élèves qui se sont transformés récemment en petits journalistes et qui ont utilisé Evernote comme un dictaphone pour enregistrer leurs interviews.

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Bref, cette application est merveilleuse. Elle est multiplateforme. Elle est gratuite (seule la fonction Présentation est réservée au modèle Pretium), et je vous assure que ce billet n’est pas un publireportage.

Vous n’êtes toujours pas convaincu ?

Allez ! Une dernière chose.
J’ai pris l’habitude de ne pas faire confiance au réseau du collège. J’ai pris également l’habitude de ne pas laisser les élèves errer vainement sur le web à la recherche d’infos. C’est pourquoi, quand je donne un travail de recherches à faire, je fais une sélection des sites que les élèves devront visiter. À cet effet, je place dans un carnet une sélection de sites que les élèves liront.

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Mais mieux encore, je télécharge, aspire toutes les pages, vidéos, PDF que les élèves devront lire. Le carnet est partagé, les données téléchargées par les élèves (ou par moi) et on gagne un temps fou !

Elle est pas belle, la vie ?

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Éducation Humeur Informatique

Pourquoi il faut mettre ses cours en ligne

La semaine dernière, ma fille aînée s’est cassé le bras. Elle s’est fait terriblement mal, n’est pas allée en classe et a manqué quelques jours de classe. Elle a dû alors rattraper les cours qu’elle n’avait pas suivis. Or la chose n’est pas aisée. Nombre d’enseignants voudraient le croire, nombre d’entre eux vous expliqueront qu’ils se débrouillaient tout seuls quand ils étaient élèves (éventuellement avec des insultes, mais ils vous l’expliqueront ou, plus précisément, ils vous assèneront leur opinion avec insulte éventuellement).

Il me semble que la plupart des difficultés rencontrées par un élève qui a été absent pourraient disparaître si les cours des enseignants étaient en ligne. Le présent billet ambitionne d’expliquer pourquoi. Un autre expliquera comment.

Mettre ses cours en ligne

En « discutant » sur Twitter, j’ai pu constater un premier quiproquo. Quand je dis « mettre les cours en ligne », j’entends par « cours » tout ce qui pourrait prendre place dans un cahier ou un classeur. Cela comprend les documents que vous auriez pu photocopier ainsi que la leçon que vous avez dictée ou faite en classe, ce qu’on nomme parfois si disgracieusement la « trace écrite ».
Il va de soi que cette « trace » n’est que le pâle reflet de ce qui fait toute la richesse d’un cours : la stratégie pédagogique mise en œuvre, les explications orales, les interventions des élèves, etc. À moins que vous ne soyez jusqu’au-boutiste, vous n’allez tout de même pas placer une webcam dans votre salle pour tout filmer et mettre sur YouTube ! Outre les problèmes que cela pourrait poser (droits, poids du fichier…), ça aurait un petit côté NSA. Notez tout de même que la chose serait assez aisée : placez une tablette, allumez la caméra et diffusez.
Mais, par pitié, n’invoquez pas votre salaire pour ne rien faire. J’expliquerai dans un autre billet comment mettre des cours en ligne en 2 minutes chrono, mais quoi qu’il en soit il faut bien admettre que le numérique ne doit pas constituer nécessairement une charge de travail (ce qui peut bien souvent être le cas), mais au contraire aider l’enseignant à faire les choses mieux, plus vite et plus efficacement. Dans le cas contraire, à quoi serviraient les machines ? Pourquoi avoir des ordinateurs ?

À ce propos, il faut se sortir de la tête l’idée fausse que les machines remplaceront les enseignants. Pascal Labout, dans son documentaire L’école du futur, a bien montré ce qu’il en était quand d’aucuns envisageaient de mettre des élèves sans professeur face à des ordinateurs. Sans véritable contact humain, l’enfant s’appauvrit, déprime et n’apprend pas. Développer ce point m’amènerait assez loin de mon sujet, mais je crois fortement, comme je l’ai lu chez Clive Thompson dans Smarter than you think, que l’homme doit travailler avec la machine. L’homme est alors une sorte de centaure (tenant à la fois de l’humain et de l’ordinateur) dont j’ai un peu parlé dans l’article Dialogue sur le numérique à l’école.

Le cours en ligne

Le cours en ligne ne se substitue pas au véritable cours (comment le pourrait-il ?), mais constitue un prolongement assez banal du processus d’apprentissage, le même qui fait qu’un élève possède un cahier. C’est d’ailleurs là la fonction de l’écriture, celle de permettre d’inscrire durablement les choses dans la mémoire. Rien de neuf depuis Socrate. Un élève a besoin d’apprendre lorsqu’il rentre chez lui, et sa mémoire n’étant pas infaillible, il a besoin de noter ce qui a été dit.
Il peut avoir mal noté, il peut avoir oublié de noter quelque chose, il peut avoir mal compris, il peut n’avoir pas noté et ce sont alors les parents qui auront peut-être le besoin de savoir ce qui a été noté, si d’aventure l’enfant essaie de se dérober à la charge de travail qui lui incombe. Et s’il a été absent, il n’a évidemment rien noté du tout.

Il y a donc une réelle nécessité, pour telle ou telle raison, de pouvoir accéder au travail qui a été fait. La technique le permettant aisément, il n’y a aucune raison pour qu’on ne donne pas cet accès. Cela d’autant plus que le cours en ligne se partage, il se diffuse, il s’enrichit des commentaires des visiteurs. Et en cela, il y a du neuf depuis Socrate : l’écrit ne fixe plus une pensée qui abandonne la richesse du dialogue (1). Vous pouvez alors nuancer, expliquer à nouveau et même vous corriger. Quand on partage un cours sur Evernote, par exemple, un élève ou un parent peut à tout moment poser une question. À ce propos, je peux vous affirmer que depuis le temps que je donne mon adresse email, personne n’en a abusé. Ma vie privée n’est pas violée, perturbée, envahie par le domaine professionnel. De temps à autre, une question est posée : « Monsieur, c’est bien ça qu’il faut faire ? », « Monsieur, c’est bien ceci qu’il fallait comprendre ici ? », et c’est à peu près tout.

Les élèves présents ont donc besoin de vous, mais si ceux-là ont ce besoin que dire des élèves qui n’étaient pas là ?

Les absents

Ils ont toujours tort. C’est à ce point que, dès qu’on parle d’absent, on pense absentéisme. Même, parfois, ce dernier remplace le premier. On parle d’absentéisme, comme on parle de technologie au lieu de technique, de problématique au lieu de problème, etc. L’absent est suspect. Où était-il ? Était-il absent pour un véritable motif ?
Pire encore. L’enseignant estime bien souvent que l’élève doit se débrouiller pour rattraper les cours. Il estime que c’est LE travail de l’élève. Or rien n’est plus faux. Voici pourquoi.

  • Le travail de l’élève consiste à apprendre, pas à dénicher par tous les moyens le cours. L’élève qui a été absent dépense une énergie considérable (non pas à apprendre) mais à contacter (par téléphone, mail, SMS voire les réseaux sociaux) des élèves susceptibles de lui transmettre les cours.
  • Cette transmission doit se faire le plus souvent avant la reprise des cours. L’élève sérieux aura à cœur d’arriver en classe en ayant rattrapé ce qu’il a manqué. Le weekend est donc dévolu à une lente et parfois infructueuse recherche : tel élève ne répond pas, tel autre ne donne qu’une partie des devoirs. Celui-ci a oublié de transmettre telle info (« Au fait, désolé, j’ai oublié de te dire que là, y a contrôle »), celui-là a délibérément omis de transmettre telle partie du cours, rivalité oblige. Si, si ! Vous pouvez me croire. Je suis et enseignant et parent.
  • La photocopie est frappée d’inanité : elle arrive quand l’élève est revenu. L’élève découvre ce qu’il y avait à faire pour le cours qui va être fait. C’est un non-sens. Le rattrapage des cours est une lutte contre le temps : l’absent rattrape le passé pour suivre ce qui va se passer. Je crois que les choses sont assez compliquées, y compris pour un bon élève, pour qu’on ne le laisse pas se dépatouiller ainsi.
  • On ne peut, pour maintes raisons susmentionnées, s’en remettre à des élèves pour qu’un rattrapage soit effectué. C’est un peu pour la même raison que pour les devoirs : si on estime que c’est hors de l’école que le travail doit être effectué, on délègue. On reconnaît que le travail scolaire se fait hors de l’école. C’est, à mon humble avis, un autre non-sens. Un peu comme si on demandait à un boulanger de finir ses baguettes à la maison… Ça n’a pas vraiment de sens. La direction, c’est celle de l’école, pas celle de la maison.

Ce que fait l’Éducation nationale

L’école se désintéresse de la question du rattrapage. Je dis l’école comme je dirais l’institution. Rien n’est mis en place, rien n’est organisé. On s’en remet à la seule bonne volonté des uns et des autres, des élèves, des enseignants ou des parents. Dans le fond, l’institution s’en fout un peu. C’est peut-être pour ça que 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans qualification. Peut-être qu’une aide leur a fait défaut, leur a certainement fait défaut (je sais bien que tel ou tel enseignant se dira que certaines grosses feignasses ne veulent rien faire… mais on n’est pas obligé d’avoir l’élève en suspicion).
Ma fille aînée, toujours, a eu, après une lourde opération du dos, huit mois d’absence (là, c’était beaucoup plus grave que le coude cassé). Que propose l’Éducation nationale ? Un peu de SAPAD qui n’a pas eu lieu ? Un peu de CNED qui vous explique que quand vous êtes sous morphine, vous n’êtes décidément pas très productif ? En fait, seuls les collègues – mes merveilleux et super collègues que je ne remercierai jamais assez – se sont démenés, sont venus à la maison, à l’hôpital pour apporter à ma fille une aide qui plus est gratuite !
Chacun va donc se débrouiller, faire comme il peut et on verra bien. Et que voit-on ? De l’échec scolaire. Quand on a rencontré les chirurgiens pour notre fille, c’est la première chose que l’on nous a demandée : quel est son niveau scolaire ? Car les difficultés scolaires sont bien souvent le lot de tous ces nombreux élèves hospitalisés (2).
Or il devrait exister une prise en charge des élèves absents, une vraie (pas un simulacre) quitte à créer des emplois, ce qui me semblerait une bonne chose, non ? Parce qu’il faut quand même le reconnaître, le seul argument valable qui m’ait été donné sur Twitter, c’est que l’élève a besoin d’explications, d’une véritable aide, pas seulement d’une photocopie ou d’un cours en ligne. Ne pouvant remonter le temps et ne bénéficiant que du seul cahier, l’absent a manqué d’importants moments. Ces moments ne peuvent être récupérés que par un planning dûment organisé, mais un tel planning n’existe pas ou peu. Il va aussi de soi qu’une absence ponctuelle ne saurait avoir autant d’impact que des absences répétées et que la prise en charge ne saurait être la même.

En somme, le cours en ligne n’est qu’un pis-aller, mais c’est toujours mieux que rien.

Notes

1C’est que l’écriture, Phèdre, a, tout comme la peinture, un grave inconvénient. Les œuvres picturales paraissent comme vivantes ; mais, si tu les interroges, elles gardent un vénérable silence. Il en est de même des discours écrits. Tu croirais certes qu’ils parlent comme des personnes sensées ; mais, si tu veux leur demander de t’expliquer ce qu’ils disent, ils te répondent toujours la même chose. Une fois écrit, tout discours roule de tous côtés ; il tombe aussi bien chez ceux qui le comprennent que chez ceux pour lesquels il est sans intérêt ; il ne sait point à qui il faut parler, ni avec qui il est bon de se taire. S’il se voit méprisé ou injustement injurié, il a toujours besoin du secours de son père, car il n’est pas par lui-même capable de se défendre ni de se secourir. (Phèdre)

1 – Je précise que ma fille n’a aucune difficulté scolaire. Je le précise, car je devine aisément qu’on me reprocherait de l’amertume, de l’aigreur (certains l’ont déjà fait) et qu’on me reprocherait de ne m’intéresser à tout cela qu’en raison des résultats de ma progéniture. Merci. Ils sont très bons, mais l’excellence scolaire est le fruit du travail, pas toujours facilité, et en aucun cas des fées qui se sont penchées sur son berceau.

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Dialogue sur le numérique à l’école

Platon et AristoteMais alors, le numérique à l’école ? T’es pour ou t’es contre ?

On ne fait pas de barrage contre le Pacifique. Le numérique est inéluctable.
Même lorsqu’il est contre, un enseignant reconnait forcément l’apport ou la présence du numérique, de la technique, de la teknê (en grec, le « savoir-faire dans un métier »). Il a nécessairement un ordinateur, il utilise un vidéoprojecteur voire un rétroprojecteur et même un photocopieur. L’école est pleine d’objets manufactués et donc techniques. Il faut juste convaincre l’enseignant récalcitrant d’admettre que cette technique n’est pas l’apanage du seul professeur, mais aussi de l’élève, que celui-ci peut y trouver des avantages irréfragables.

Ce ne sont donc que des avantages que le numérique apportera ?

Le numérique n’est pas la panacée. D’ailleurs, celle-ci n’existe pas. Il n’existe d’ailleurs nul remède universel. C’est un mythe. Il ne s’agit donc pas de verser dans l’euphorie ou la phobie, mais se demander comment utiliser au mieux le numérique.

À ce propos, laisse-moi te raconter une histoire. En 1997, le champion d’échecs Garry Kasparov était battu par Deep Blue, un ordinateur conçu par IBM. Fallait-il en conclure que l’homme ne pouvait affronter une machine capable de calculer 200 millions de coups par seconde ? Kasparov eut une réponse intéressante : et si, au lieu d’essayer de battre la machine, l’être humain et l’ordinateur collaboraient ? L’ordinateur apporterait sa capacité à traiter en un instant des millions de possibilités et l’individu son intuition, sa perspicacité, en un mot sa créativité. Ainsi allaient s’affronter deux équipes : un homme et un ordinateur contre un autre homme équipé lui-aussi d’un ordinateur. À ce jeu, Kasparov affronta un autre grand joueur, Veselin Topalov. Ce dernier était moins fort que son adversaire, mais il gagna, ayant mieux exploité les ressources offertes par l’ordinateur.
En 2005, un tournoi opposa des équipes réunissant êtres humains et ordinateurs. Ainsi des professionnels affrontèrent des amateurs. Qui l’emporta ? Deux jeunes amateurs battirent des joueurs d’échecs expérimentés et talentueux parce qu’ils savaient mieux exploiter les ressources de leurs ordinateurs. Littéralement, ils collaboraient avec elles, sachant quand se fier à leurs conseils et quand privilégier des combinaisons jugées peu fiables par la machine mais susceptibles de décontenancer l’adversaire. Ces jeunes sont ce que Clive Thompson appelle des centaures, des créatures hybrides à la fois humaine et technique. Ils allèrent jusqu’à battre Hydra, un ordinateur plus puissant que Deep Blue et qui avait écrasé de grands champions dans un combat que l’on sait désormais vain, un combat homme-machine.

Pourquoi ? Le numérique peut-il donc être nuisible ?

C’est une crainte qui ressortit à la critique marxiste : la technique serait l’instrument du capitalisme permettant d’asservir les travailleurs. Mais comme elle conditionne également notre avenir, force est de constater que son statut est ambivalent. Le numérique apporte confort et sécurité, comme dans nos voitures par exemple. Il nous rend même plus fort. Mais il peut aussi être un moyen d’asservissement des masses, ce que montre le projet de loi sur le renseignement adopté récemment à l’Assemblée. En somme, le numérique est un pharmakon, à la fois remède et poison.

Mais concrètement, à l’école, c’est quoi le numérique ? Qu’apporte-t-il ?

On pourrait passer des heures à répondre à cette question, à laquelle j’ai d’ailleurs déjà essayé de répondre.

Mais, à brûle-pourpoint, voilà ce que je dirais : le numérique apporte l’intelligence (en latin, « interlegere », c’est faire des liens entre les choses), c’est la connexion. Comme les objets qu’elle enrichit (le smartphone, par exemple), le numérique nous rend plus intelligent. Par le numérique, l’élève est lié à son professeur. Il peut l’interroger, lui poser des questions par mail. Ce même professeur rentre plus aisément en contact avec les parents. Un réseau social élargit considérablement les dimensions de la salle des professeurs : la terre entière devient un lieu d’échanges où les idées, les pratiques, les conseils sont transmis d’un bout à l’autre du globe.

En somme, le numérique est un rapport social.

Tout ça est super, mais combien cela va-t-il coûter ? Des millions, des milliards ?

Le numérique va coûter beaucoup d’argent. C’est sûr ! Mais quand il est question d’éducation, n’est-ce pas une nécessité ? Au reste, le numérique, qui induit de nouveaux coûts, en fera disparaître d’autres. Les dispendieux photocopieurs et leur cohortes de rames de papier, de toners n’ont plus de raison d’être. Les manuels scolaires, lesquels coûtent des millions d’euros et ne sont que très partiellement utilisés par les enseignants, peuvent être remplacés par les ressources créées par les enseignants. Un dernier exemple : à quoi sert d’acheter encore et encore le domaine public ? ces Balzac ou Verne à 7 euros l’exemplaire pour 30 élèves ? Ne peut-on pas les lire gratuitement sur des liseuses, lesquelles ont un faible coût ?

D’accord, mais ne laisse-t-on pas entrer le loup dans la bergerie ? Les Apple, Microsoft, etc.

Tout d’abord, ce serait une erreur de penser que l’école n’est pas un marché. Mal gré qu’on en ait ! Ensuite, c’est aux enseignants voire à l’Éducation nationale de faire les choses correctement : promouvoir les ressources libres, les logiciels libres ou les formats standards qui permettront à l’école d’échapper à la voracité des commerçants. Encore que leur appétit sans limite est, en général, conditionné par un impératif : faire des produits utiles, désirables et de qualité, sans quoi ils n’auraient plus rien à vendre. Or il serait dommage de se priver de tel ou tel logiciel au seul motif qu’il est privatif. L’intérêt pédagogique prévaut dans bien des cas.

Tu me convaincs, mais si, moi, jeune enseignant qui n’y connaît rien au numérique, je souhaite m’y mettre, comment faire ?

Tu feras comme tout le monde. Tu ne feras nulle révolution (ce qui te ramènerait à ton point de départ), mais une évolution petit à petit, selon l’aisance, le plaisir et l’efficacité que tu y trouves. Le numérique à l’école ne signifie pas que tout doit s’y rapporter. Parfois, prendre un livre, le lire avec ses élèves sous un arbre un beau jour de printemps, est un plaisir qu’on ne saurait bouder.
Et puis, si tu te sens seul, désœuvré, découragé, viens sur Twitter. Des milliers d’enseignants t’aideront et t’encourageront.

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Pourquoi un ePub ?

Le manuel de sixième a été publié sur l’iBook Store grâce au logiciel iBooks Author. Cette merveilleuse application ne rend disponible le livre que sur les seuls iPad et Mac. Sont exclus les iPhone et iPod !
En publiant une version ePub du manuel de sixième, celui-ci est désormais accessible sur tout ce qui est pommé et précédé d’un « i », mais aussi sur toute machine lisant l’ePub, c’est-à-dire à peu près tout : Windows, Linux, Androïd, tablette machin truc, tablette machin chose, etc.

Cette version ePub est une version allégée du manuel de sixième (en deux parties : littérature et grammaire). iBooks Author permet de produire des manuels d’une richesse confinant à la nausée : quiz ici, diaporama là, vidéos partout, etc. Mais on perd de vue l’essentiel dans un manuel scolaire destiné au français et à la littérature : les textes.

L’ePub est alors un moyen de revenir à l’essentiel.

Mais ne perdons pas de vue que l’ePub, ce livre numérique, offre de superbes possibilités. En voici quelques-unes.

Agrandir le texte

Cette possibilité est très utile à tous ceux dont la vue rend la lecture difficile. Moi-même, quadragénaire, je l’utilise.

Agrandir le texte

Texte agrandi

Changer la police

Les élèves dyslexiques apprécieront cette possibilité (ainsi que la précédente d’ailleurs). Le texte devient lisible à tous.

Police changée

Énoncer la sélection

Cette fonction est une fonction d’accessibilité : cette fois encore, le livre s’adapte à diverses formes de handicap. Personnellement, j’utilise cette possibilité de faire lire le texte pour écouter un mot de vocabulaire en anglais ou en allemand voire une phrase entière.

Énoncer la sélection

Copier et coller le texte

Cette fonction est très pratique dans tous les exercices pour lesquels on n’aurait pas envie que l’élève perde du temps à réécrire un texte. C’est, par exemple, le cas de tous les exercices sur la ponctuation (recopier un texte en ajoutant la ponctuation), mais aussi lorsque l’on veut effectuer des recherces rapides et prendre des notes.

Copier le texte

Agrandir les images

Les reproductions de tableaux sur photocopie en noir et blanc ayant traumatisé ma sensibilité artistique, je regarde toujours cette option avec émotion. On peut désormais véritablement apprécier une œuvre.

Image agrandie

Utiliser le dictionnaire intégré

On ne quitte pas le livre pour rechercher la définition. La lecture n’est interrompue qu’un bref instant.

Dictionnaire intégré

Prendre des notes

La prise de notes n’est pas réservée au seul support papier. Le numérique permet même l’envoi et donc le partage des notes (via SMS, Twitter ou mail, etc.).

Prendre des notes

Surligner le texte

On a souvent besoin de surligner des passages. Las ! On vous interdit souvent de le faire ou vous vous interdisez vous-même de le faire. Le numérique vous le permet puisque vous pouvez aussi bien supprimer ensuite toute trace de votre passage.

Surligner le texte

Effectuer une recherche

Auparavant, quand je cherchais un passage dans un livre, je feuilletais celui-ci avec l’espoir de trouver plus ou moins rapidement ce que je cherchais. À présent, je recours à cette fonction de recherche par mot clé. Plus rapide et efficace.

Faire une recherche

Bien sûr, il existe de nombreuses autres possibilités…

Télécharger le manuel de sixième

Amazon

Kobo

Google Play

Apple Store

Manuel de sixième :

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Le manuel de 6e partout

Le manuel de 6 toujours libre mais plus gratuit

Manuel de 6eJ’ai longtemps hésité, mais la décision est prise : le manuel de 6e, s’il est toujours libre, n’est plus gratuit. La raison est fort simple : cela m’amusait beaucoup d’élaborer Ralentir travaux (dans lequel s’origine ledit manuel) ; cela me passionnait de réaliser avec iBooks Author ce même manuel ; cela m’a moins amusé de le découper en 8 chapitres afin de permettre à ceux dont la connexion et l’espace insuffisant sur leur iPad ne permettaient pas le téléchargement de ce gros fichier. Enfin, rendre accessible le manuel pour les appareils allant puiser sur Amazon, Kobo et Google Play a achevé de me cheviller cette idée dans la tête : mes petites réalisations ne sont plus un hobby, c’est un véritable travail, avec parfois la nuance étymologique appartenant à ce mot.

Pourquoi un tel développement ?

Réaliser un manuel avec iBooks Author permettait de produire un contenu certes riche (quiz, exercices interactifs, cours en vidéo, diaporamas, etc.) mais accessible sur les seuls Mac et iPad. Or mes élèves qui semblent avoir pris à la lettre l’injonction du BYOD viennent le plus souvent avec un matériel qui n’est pas pommé. Je voulais donc leur permettre de télécharger (et pour eux, c’est évidemment gratuit) le format adapté à leur matériel. Le PDF, ça va bien un moment…

La simplicité comme impératif

Au reste, avec le temps, j’en suis arrivé à me convaincre que la débauche de moyens techniques offerts par iBooks Author nous éloignait de l’essentiel : l’accès aux textes. Comme le rappelle Jiminy Panoz, Amazon a bâti son empire sur la simplicité et la légèreté du livre. Or la Kindle illustre à merveille le charme de ce petit appareil en noir et blanc qui s’enrichit à lui tout seul de la beauté littéraire. Je n’explique pas autrement le succès d’une telle machine bien loin des séduisantes réalisations de Jony Ive. Ça a d’ailleurs été la tâche la plus émouvante pour moi que de transposer mon manuel sur cette liseuse.

Pour que le livre soit plus aisément manipulable ou lisible, je l’ai scindé en deux : une partie dédiée à la littérature, l’autre à la grammaire. Seule le format iBooks Author offre la totalité en un seule volume avec en prime le contenu multimédia (diaporamas, vidéos, fichiers audio, etc.).

Le manuel quasiment partout

Quoi qu’il en soit, le manuel reste libre, tout entier accessible gratuitement sur Ralentir travaux, dépourvu du moindre DRM, mais payant (une somme qui me semble relativement modique) sur les plateformes suivantes :

Amazon

Kobo

Google Play

Apple Store

Manuel de sixième :

Sur l’Apple Store, on trouve donc deux manuels de 6e, l’un très complet au format iba (donc lisible sur Mac et iPad), l’autre (en deux volumes) au format ePub (donc lisible partout, y compris sur l’iPhone).

Les manuels de 5e et de 4e, quant à eux, sont toujours gratuits. Ils sont disponibles sur l’Apple Store (ou en PDF).

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Créer un widget HTML pour iBooks Author avec Hype

Il y a quelques années j’avais fait un tutoriel expliquant comment créer un widget HTML pour iBooks Author. Il s’agissait alors de le faire à la main en réalisant les divers fichiers qui le composent.
Heureusement, il existe bien plus simple et surtout bien plus élégant, grâce au logiciel Hype.
Voici les explications en vidéo.

P.-S.
À 2 minutes 47, ce n’est pas « récupérer le code » comme je le dis, mais « coller le code » qu’il fallait dire. 🙁

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La dictée encore et toujours, oui mais…

On parle beaucoup d’orthographe ces derniers temps, notamment sur Twitter.

Je me suis souvent demandé comment l’évaluer tant il est vrai que l’ancestral recours à la dictée est désastreux surtout si ladite dictée fait l’objet d’une note.

Pour l’instant, j’en suis là dans mes pratiques et réflexions que je vous livre :

  1. Je ne peux plus – ou ne veux plus – proposer à mes élèves une dictée unique que le seul enseignant que je suis délivre à l’ensemble de la classe censée suivre comme un seul homme. Le numérique apportant la possibilité d’être un peu plus soucieux des rythmes des uns et des autres, j’ai opté depuis plusieurs années pour la dictée que j’ai enregistrée au format mp3 et que je mets sur Ralentir travaux (exemple en 5e).
  2. Ainsi, chaque élève fait la dictée à son rythme et à son niveau. S’il faut une heure à l’élève pour préparer sa dictée, il prend une heure. S’il peut la faire en 10 minutes, eh bien, c’est parfait ! Il peut ensuite se consacrer à autre chose.
  3. Cette dictée est faite par un élève (sur sa tablette ou sur l’ordinateur). Il travaille seul ou avec son voisin. Je ne veux voir la dictée que lorsqu’elle a été dûment corrigée par l’élève lui-même. Ainsi la méthode est la suivante : il écoute la dictée, il l’écrit puis il fait toutes sortes de vérifications. La conjugaison des verbes est vérifiée dans le Bescherelle, le vocabulaire fait aussi l’objet d’une vérification dans le dictionnaire (le Larousse par exemple). Certains élèves, notamment les plus en difficulté, trouvent un réconfort dans l’utilisation d’un traitement de texte, mais aussi dans un correcteur orthographique, qu’il soit celui du traitement de texte ou ceux proposés, entre autres, par Scribens ou le Bon patron. Ces derniers fournissent des explications quant aux erreurs commises.
  4. Alors seulement, je regarde et corrige le texte avec le ou les élèves pour les aider à corriger tel ou tel point qu’il n’est parvenu à orthographier seul. Si le besoin s’en fait ressentir, une correction peut-être faite en classe avec un vidéoprojecteur en partant d’une copie (d’un volontaire naturellement) permettant de traiter des fautes les plus fréquemment faites.
  5. Dictée projetée avec Explain everything pour iPad
    Dictée projetée avec Explain everything pour iPad
  6. Une dictée est, en général, assortie d’exercices d’approfondissement ou de révision (exemple pris en 6e). S’il apparaît qu’il est nécessaire de revoir le passé simple, l’élève peut relire la leçon ou faire des exercices interactifs.
  7. Enfin, la dictée fait l’objet d’une évaluation. L’on voit ainsi ce qui a été retenu et appris. Cumulant les dictées, on possède alors un vivier de textes dans lesquels on pioche au hasard, l’élève devant être capable – désormais – d’écrire correctement n’importe lequel d’entre eux, ce qui n’est pas rien quand on en a déjà fait une dizaine.

Dernier point, à l’attention des contempteurs du numérique, cette proposition de travail de l’orthographe n’est pas la panacée, elle n’apporte pas de solution miracle, elle n’est pas non plus l’unique et ultime solution. Personne n’a dit ça. Simplement, il me semble que c’est un moyen de faire, et que l’élève y trouve généralement son compte.

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Premier ePub

Le chevalier (chapitre I)Cela fait des années que je parle de faire un ePub, c’est chose faite. C’est bien sûr un modeste essai, très modeste.

Jusqu’à présent, j’avais consacré l’essentiel de mon temps à réaliser des manuels avec iBooks Author. Je tenais absolument à quitter ce logiciel si puissant (mais si abandonné) pour me consacrer à la réalisation de livres toujours libres, toujours gratuits, mais aussi accessibles en un format un plus standard que l’iba proposé par Apple. Nombre de mes éléves étant équipés de tablettes Androïd, il fallait bien qu’ils puissent lire un peu autre chose que du PDF (l’un des rares formats concédés par iBooks Author).

Exemple du chapitre-1

Je le disais, c’est un modeste essai. À bien des égards, il faudra retravailler ce livre (ce chapitre plus précisément), mais j’étais vraiment impatient de le partager avec vous. On retrouve donc l’essentiel du chapitre I du Manuel de 5e. On y trouve les textes, les images, mais aussi et surtout les dictées audio, les vidéos ainsi que les quiz.

Mais surtout, maintenant que le livre est libre, gratuit et dans un format ouvert, je vous en prie, si vous avez un peu de temps, aidez-moi à faire un peu plus joli.

Bonne lecture !

Télécharger le chapitre 1 du manuel de 5e

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Le manuel de 5e est publié !

Il est gratuit, il est libre

Manuel de 5eVous dire l’émotion qui s’empare de moi au moment où j’écris ces lignes est une curieuse gageure : le manuel de 5e est disponible. Il est terminé, il est publié.

C’est le troisième et dernier d’une série de manuels libres et gratuits consacrés à l’enseignement du français au collège.

Il y a fort à parier que je n’aurais pas trouvé l’énergie de faire ce nouveau livre, si je n’avais reçu un soutien qui m’a tant fait défaut depuis que j’ai commencé à mettre mes cours en ligne en 2007.

En effet, la campagne de financement sur Ulule m’a permis de travailler dans des conditions exceptionnelles. Les années précédentes, je travaillais sur un écran de 13″. Cette année, mes petits yeux de quarantenaire ont pu s’épanouir à contempler la surface vitrée d’un magnifique 27″. Le confort matériel n’était pas le moindre bonheur, mais il n’était rien sans le réconfort apporté par tous ceux qui m’ont fait confiance et ont porté haut leur foi en Ralentir travaux et ses manuels scolaires. L’enjeu n’était pas rien : il s’agissait de rendre l’ensemble du site et des livres absolument libres. Ils étaient déjà gratuits, ils sont désormais libres.

Hymne à la joie

Ma joie tient au travail accompli qui a été particulièrement éprouvant. C’est le livre pour lequel j’ai consacré le plus d’efforts, notamment en ce qui concerne la mise en page ou la typographie. C’est aussi le livre qui m’a demandé le plus de travail : il a nécessité de traduire des textes de nombreux auteurs (Chrétien de Troyes, Robert de Boron, Guillaume IX d’Aquitaine, les fabliaux, etc.) ou de les adapter (Robert Louis Stevenson, Rabelais…).

Le manuel (premier chapitre)

Tout cela se serait passé dans le meilleur des mondes, s’il ne m’était apparu qu’Apple délaissait totalement cette merveilleuse application qu’est iBooks Author. Créée pour révolutionner le manuel numérique, et n’ayant rien révolutionné du tout (mais pouvait-on confier une révolution aux éditeurs ?), la pragmatique pomme ne met plus du tout à jour un logiciel devenu plantogène. Ce fut une douleur permanente que ces plantages qui m’ont fait perdre des heures de travail [récemment une petite mise à jour a insensiblement changé les choses].

Last but not least, le processus de publication est juste insupportable. Je l’abandonne purement et simplement. Peut-être le manuel de cinquième finira-t-il par être validé par Apple, mais, las d’attendre, j’ai accepté la proposition de Yann Verry, et les livres sont à présent hébergés chez mon hôte que je remercie chaleureusement. Cela me permettra, au reste, de les mettre à jour plus facilement. À cet effet, la page consacrée aux manuels mentionnera les mises à jour, qui n’auront pas eu à subir les lenteurs de la pomme.

Je vous recommande de télécharger le livre à partir de votre ordinateur plutôt que de votre iPad. Pour une raison que je ne comprends pas encore, cela semble mal fonctionner.

De l’avenir

Ce labeur appartenant désormais au passé est l’occasion de regarder en avant : je n’y vois qu’HTML 5 et ePub. À présent, mon site doit être considérablement mis à jour, et je suis impatient de produire des versions ePub. J’ai d’ailleurs commencé, et, afin de ne pas perdre trop de temps, j’ai choisi l’ePub 2 qui me permettra de mettre assez rapidement à votre disposition une nouvelle publication.

J’aurai d’autant plus le temps de faire tout cela que – vous disais-je au tout début – il n’y aura pas d’autre manuel. Le programme de 3e portant sur des œuvres du XXe et XXIe siècles, je ne pourrai proposer des textes pour lesquels je n’ai pas les droits. Je me contenterai des morts libres, et proposerai peut-être quelques chapitres sur ces auteurs que le domaine privé n’a pas accaparés. C’est dommage, mais rappelons-nous qu’il n’est pas de cimetière plus riant qu’une bibliothèque libre, et n’oublions pas de militer pour que la culture du libre pénètre une sphère scolaire largement hantée par l’argent et le droit dans ce qu’il a de plus restrictif.

Manuel de sixième  Le manuel de cinquième  couverture4

Dédicace

J’avais tout d’abord pensé dédier mon livre à ma ministre. J’avais pensé à quelque chose comme « Puisqu’une jeune femme peut désormais être ministre de l’Éducation, gageons que les manuels scolaires puissent désormais devenir libres et gratuits ». J’ai finalement conservé le dédicataire unique des origines : les 100 personnes ayant soutenu d’une façon ou d’une autre ce manuel.

Que ce billet soit à nouveau l’occasion de les remercier chaleureusement.

Remerciements