Catégories
Lecture Technologie

Itinéraire d’un lecteur gâté : Applications de lecture et widgets

Quatrième épisode

Épisode 4 Podcast

🎙️ Écoutez cet épisode sur Apple Podcast, Spotify ou ci-dessous si vous le préférez. 👇

Nous avons vu que l’iPad mini était une machine de faible encombrement et que grâce à la protection qui opacifie l’écran, on n’est plus gêné par les reflets sur la vitre et que de multiples réglages vous offrent la sérénité à laquelle vous aspirez en quelques clics. Nous avons enfin parlé de Dark Noise, et c’est la seule application que j’ai mentionnée jusqu’ici, mais ô combien précieuse !

Voyons à présent quelles sont ces autres applications peuplant cet iPad, celles-ci consacrées à la lecture.

La lecture, une activité protéiforme et fragmentée

On assimile la lecture à celle des livres, mais la réalité est qu’on lit aussi beaucoup sur internet (la presse par exemple), qu’on y télécharge des documents comme des PDF (des rapports, des comptes-rendus…) et qu’avant même tout ça, on a pu commencer sa veille par aller faire un tour sur son réseau social favori, si tant est qu’une telle chose existe encore aujourd’hui. La lecture est donc une activité protéiforme et fragmentée.

Je suis sûr que cela désespérerait Montesquieu qui disait des livres dans les Lettres Persanes :

la nature semblait avoir sagement pourvu à ce que les sottises des hommes fussent passagères ; et les livres les immortalisent.

Mais qu’importe !

De cette activité protéiforme et fragmentée, j’ai longuement parlé lors de ma conférence à Ludovia à Papetee, ce que vous pouvez voir sur la diapositive ci-dessous, et vous pouvez aussi vous infliger mon babillage si le cœur vous en dit en regardant cet enregistrement.

Présentation Papetee

Quoi qu’il en soit, et fort heureusement, mon iPad est un appareil syncrétique. Il me procure un accès aux livres, au web, aux PDF ainsi qu’aux réseaux sociaux, ce que le tableau ci-dessous montre en indiquant les applications utilisées à cet effet.

Livres Web PDF Réseaux sociaux
Kindle Safari PDF expert LinkedIn
Books Reeder X
Google Play Books Readwise reader Threads
Mastodon
Bluesky

Passons tout cela brièvement en revue.

Lire des livres sur l’iPad

Disons-le d’emblée, l’essentiel de mon activité de lecture passe par l’application Kindle. L’application Books d’Apple ou Google Play Books me servent occasionnellement, mais très rarement.

App Kindle

Il existe de très nombreuses applications permettant de lire des livres numériques (lesquels sont maintenant pratiquement tous au format ePub), mais la raison qui me pousse à utiliser l’application Kindle est tout simplement que je possède une liseuse Kindle, et que

  1. Ma lecture est synchronisée entre tous mes appareils. L’étourdi que je suis a toujours au moins avec lui son téléphone et je peux reprendre ma lecture là où je me suis arrêté si c’est tout ce dont je dispose.
  2. La liseuse Kindle possède dans ses entrailles un fichier intitulé My clippings. Il est au format texte (.txt) et contient l’ensemble de mes annotations et des extraits que j’ai soulignés. Nous en reparlerons, mais c’est là un élément essentiel de mon adoption du numérique.

Les avantages sont ceux que j’ai mentionnées dans la partie intitulée De la liseuse à l’iPad. Il me semble juste que l’accès au dictionnaire, à la traduction ou à Wikipédia sont plus rapides, car l’iPad est une machine plus puissante que la liseuse.

Lecture du web

Trois applications se tirent la part du lion.

Safari

Sur mon iPad dédié à la lecture (ma machine à lire), j’ai certes supprimé de nombreuses choses, mais j’ai gardé un navigateur, qui me permet de faire quelques recherches et de lire quelques articles. À dire vrai, à moins que cette lecture ne soit l’aboutissement d’une recherche qui a commencé avec justement un moteur de recherche, la lecture sur le web passe essentiellement par les flux RSS ou les réseaux sociaux.

Reeder

Si ces trois lettres ne vous disent rien, voici une brève définition :

Un fil ou flux RSS (acronyme de Really Simple Syndication) est une technologie de veille informationnelle qui détecte les dernières nouveautés ajoutées dans un site Internet et permet d’être avisé dès qu’ils sont mis à jour par le biais d’un fichier XML. Vous pouvez ensuite accéder au contenu d’un fil RSS par la voie d’un lecteur RSS ou d’un agrégateur.

C’est très pratique. Au lieu d’aller parcourir vos 24 sites web préférés, vous utilisez un lecteur de flux RSS qui vous présente toutes les nouveaux articles de vos sites webs préférés.

Pour ce faire, j’utilise Feedly, mais comme je ne suis pas un grand fan de leur application, j’utilise Reeder. Mais que ce soit pour Safari ou Reeder, ma fonction préférée est le mode lecteur. À dire vrai, elle appartient avant tout à Safari, mais elle se retrouve dans toute application intégrant le navigateur d’Apple.

En activant le mode lecteur (Reader View en anglais), on

  • Supprime le menu de navigation, les publicités et autres distractions
  • Obtient uniquement le texte et les illustrations s’il y en a
  • Bénéficie du mode sombre si on le souhaite et de quelques réglages supplémentaires de mise en page

Lisez, par exemple How to enable Reader View automatically for websites in mobile and desktop Safari, si vous souhaitez en apprendre davantage. De cet article, j’ai retenu que l’on pouvait activer le mode lecteur automatiquement. Par exemple, si vous ne voulez jamais vous infliger les choix esthétiques du Monde ou de Libération, vous pouvez arriver directement sur une mise en page épurée qui ne sera pas sans vous rappeler le papier.

Mode lecteur

Évidemment, je me suis empressé d’activer automatiquement le mode lecteur dans Reeder 5. Ainsi, le site à consulter apparaît rapidement dans une mise en page sombre et virant sans vergogne tout ce qui n’est pas l’article lui-même.

Si vous souhaitez reproduire la chose, suivez les étapes ci-dessous.
Reeder Mode lecteur

PDF Expert

Durant mes pérégrinations sur le world wide web, il n’est pas rare que j’ai la chance de tomber sur le dernier rapport de l’UNESCO. Pour lire ces 400 pages inattendues qui arrivent toujours au moment où le désœuvrement vous offre le plus de loisir d’avaler le pensum de vos rêves, j’ai recours à l’application PDF Expert.

PDF Expert

C’est une merveilleuse application qui présente tout ce dont vous pouvez rêver et qu’Adobe se propose de vous vendre (enfin louer) assez cher. Récemment l’entreprise ukrainienne est passée à l’abonnement. Aujourd’hui, chez Apple, on ne veut quasiment plus rien vous vendre, mais vous le louer, ce qui est bien compréhensible. Pourquoi acheter une fois quand on peut le faire tous les mois ? Comme je suis un utilisateur de longue date, je bénéficie de fonctions que j’avais auparavant achetées. Je n’ai pas accès à l’inévitable intégration de l’intelligence artificielle, mais comme j’ai déjà un abonnement à chatGPT, je n’en ai pas vraiment besoin.

Reste que souligner et annoter les passages importants et les retrouver sur tous ses appareils est l’une des innombrables possibilités offertes, pardon vendues, pardon louées par PDF Expert.

Readwise Reader

Par le passé, j’ai eu recours à de nombreuses applications du type read-later :

J’ai retenu Readwise Reader, ce que je vous expliquerai plus en détail ultérieurement, mais retenez pour l’instant que comme le mode lecteur de Safari, Readwise Reader ou tout type d’application de ce genre vous permet de lire un texte et rien que le texte, c’est-à-dire une version épurée de tout ce qui abîme aujourd’hui le web et qu’on nomme pop-up, cookies, publicités, menus, commentaires, suggestions, etc. Et de cela aussi nous parlerons bientôt.

Readwise

Je sauvegarde dans Readwise Reader les articles que j’ai glanés dans Safari ou mes flux RSS et dès que je vois que cette lecture prend un certain temps ou que l’article mérite d’être sauvegardé, soit pour une lecture hors ligne (rien de tel qu’un voyage en avion pour rattraper son retard), soit pour être conservé car le web est volatile et les ordinateurs sont de vrais cimetières à favoris, marque-pages ou je ne sais quel nom on leur donne ici ou là, bref dès que je vois, disais-je, que je vais lire longtemps ou qu’un article est digne d’être enregistré, je recours à Readwise Reader. Enfin, cerise sur le gâteau, en procédant ainsi, je vais pouvoir souligner, comme avec l’application Kindle, tous les passages que je veux mémoriser ou garder et les annoter au besoin.

Readwise

Comme je l’ai dit plus haut, il existe de nombreuses autres fonctionnalités que nous évoquerons plus tard. En tout cas, les applications du type read-later, après une longue traversée du désert, semblent être revenues à la mode et un petit nouveau, Omnivore, me fait de l’œil. L’application est open source et gratuite (pour l’instant). Affaire à suivre.

Il nous reste les réseaux sociaux, qui sont une source d’informations considérables (n’ayons pas peur des portes ouvertes) et qui constituent de ce fait un passage obligé pour tout lecteur.

Les réseaux sociaux

Il fut un temps où Twitter constituait ma principale source d’information. J’y possédais des listes qui étaient des trésors en la matière et puis Elon Musk s’est décidé à débourser des milliards pour casser son joujou, le rebaptiser d’un nom ridicule et provoquer une diaspora inédite qui mène les uns sur Mastodon, les autres sur BlueSky, etc.

De fait, aujourd’hui, j’utilise un peu tout ça : Bluesky, Mastodon, Threads, X, LinkedIn.

Les réseaux sociaux

Pour continuer à enfoncer quelques portes ouvertes, je dirai que les réseaux sociaux sont un espace où on fait de belles découvertes, et je fais le plein d’idées qu’il me restera à expliquer comment je stocke dans un article à venir.

Mon expérience de lecteur ne s’arrête pas là. Il y a évidemment plein d’autres applications, parmi lesquels on trouvera notamment Apple News que je ne fréquente pas suffisamment ou l’application du New York Times. Oui, je tiens à dire que j’ai gagné un abonnement au New York Times. Je crois que c’est la première fois que je gagne quelque chose dans ma vie et je m’empresse donc de le dire à tout le monde : j’ai gagné un abonnement au New York Times.

Mais il n’y a pas que le New York Times (pour lequel j’ai gagné un abonnement), il y a aussi les widgets.

Les widgets

Les widgets sont assez anciens dans le monde Android, moins dans le monde Apple.

Comme le dit le site de la pomme,

Avec les widgets, vous obtenez des informations opportunes de vos applications préférées en un coup d’œil sur votre écran d’accueil, votre écran verrouillé ou l’affichage du jour.

widgets.png

J’y vois une parfaite occasion de combler une lacune de mon petit univers dédié à la lecture en créant une sorte de kiosque numérique. C’est comme si je pouvais flâner dans les rayons et me saisir d’un journal ou d’un titre. Aucune app à ouvrir. On l’a vu, c’est accessible même sur l’écran verrouillé. Certains widgets en cachent même d’autres, et je peux ainsi les « feuilleter ». Certains de ces widgets sont juste des liens menant à des flux RSS, à des articles mis en avant par Apple News. D’autres extraient des citations de livres ou d’articles que j’ai lus, etc.

Ceux que vous apercevez sur la capture d’écran ci-dessous ont une fonction bien pratique. Le premier puise dans l’application GoodLinks (dont il sera question bientôt) un article au hasard. Il permet de lutter contre l’oubli dans lequel ce type d’application peut les jeter. Le second est le widget de l’application Kindle et affiche le livre que je lis en ce moment. Il est cliquable et me mène directement au livre que je lis quotidiennement.

J’aimerais juste que le New York Times propose davantage de widgets. Certaines applications sont très généreuses et en proposent de toute taille offrant différentes possibilités. Malheureusement, celui du New York Times est un tout petit widget donnant à voir les titres les plus importants du moment, et j’aimerais bien bénéficier de davantage d’options.

Deux widgets

Nous allons à présent entamer un chapitre essentiel, le point d’orgue de la construction de ma machine à lire et intitulé Conserver, trier, retrouver, mémoriser.

Catégories
Éducation IA Technologie

15 exemples concrets d’utilisation en classe de l’IA

🗓️ Article publié pour la première fois sur Obsidian Publish le 28/12/2022

Introduction

Ce n’est pas peu dire que l’IA et ses potentielles utilisations sont en train de faire couler beaucoup d’encre. Mais si les possibilités se laissent entrevoir, il est parfois plus difficile de développer des usages concrets, ce que le présent document entreprend de faire.

Voici donc quelques exemples d’utilisation de l’intelligence artificielle en classe (ou avant ou après la classe).

Les applications que j’ai utilisées

J’ai utilisé principalement GPT-3 (dont chatGPT). En générant une clé, on peut utiliser celle-ci avec différentes applications, ce que j’ai fait avec Obsidian et le plugin Text generator, mais aussi avec Google Sheets. J’ai aussi utilisé Reader qui intègre GPT-3. Plus récemment, Perplexity ou Tome ont fait apparaître des possibilités supplémentaires, tous deux basés sur GPT.

Il existe une kyrielle d’applications tirant parti de GPT-3 (comme LEX qui se présente un peu comme le Google Docs de l’IA) et je vous invite à consulter les notes que je prends d’applications à tester (voir A essayer ou celle consacrée à l’écriture).

On peut également produire des images. J’ai eu recours la plupart du temps à Midjourney, mais il en existe évidemment plein d’autres (voir, dans la section dédiée à l’IA, ma liste consacrée aux images).

Un peu d’aide

Si vous souhaitez mieux comprendre comment utiliser GPT-3 ou le plugin Text generator, je vous invite à lire ceci :

  • GPT-3
  • Text generator

Ce document est en cours d’écriture et n’est donc pas achevé. Il contient pour l’instant les sections suivantes :

Plan du tutoriel

En guise de conclusion, je vous invite à lire Ce que l’IA change dans l’éducation.

L’assistant

Utilisez GPT tel un assistant, un peu comme dans une situation de co-enseignement. Par exemple, on peut imaginer un cours dans lequel les élèves apprennent le HTML et le CSS. chatGPT se charge de procurer aux élèves les explications et l’enseignant peut aider les moins autonomes ou clarifier certaines réponses.

Bien sûr, l’enseignant conçoit la séance, son organisation et propose des activités supplémentaires comme des exercices permettant de mesurer la bonne compréhension des notions exposées par l’IA ou l’évaluation finale.

En fait, on peut même confier à l’IA la création de toute une séquence. Ce ne sera pas parfait, mais crée une base à partir de laquelle travailler. Voyez-vous même avec cette vidéo publiée sur le compte Twitter de Copilot.

Je ne peux pas vraiment dire que j’ai été convaincu par les essais que j’ai faits avec Copilot. En revanche, on peut tout simplement recourir à chatGPT pour produire séquences et séances en un tour de main. Si vous voulez vous en convaincre, lisez The Mechanical Professor. La démonstration est édifiante.

La discussion

En utilisant Character.AI, demandez à vos élèves de discuter avec un personnage historique tel Winston Churchill. Comme certaines réponses peuvent être sujettes à caution, l’exercice ne serait complet qu’en demandant aux élèves de vérifier la véracité de ce qui aura été affirmé par l’IA.

Character

Plus intéressant, et comme complément de la rédaction, on peut demander aux élèves d’inventer un personnage, ce qui peut être à la fois une source d’inspiration comme une invitation à affiner les caractéristiques de son personnage (consulter ce guide pour connaître les fonctions avancées de la création d’un personnage).

Character

Character

L’écriture

Le moins que l’on puisse dire est qu’on écrit beaucoup à l’école. Les élèves apprennent à écrire, produisent des rédactions puis des dissertations. Les enseignants élaborent des cours, remplissent des bulletins, envoient des emails, etc.

Plutôt que bannir l’IA comme une menace à l’authenticité auctorialle, faisons-la rentrer dans les écoles pour apprendre aux enseignants comme aux élèves à s’en servir.

J’ai, pour ma part, utilisé de longue date une application comme Antidote qui m’aide à éviter étourderies, oublis, erreurs d’orthographe ou de syntaxe, anglicismes, fautes de typographie, etc. On peut se servir de l’IA comme une aide à l’écriture. Quillbot (quel nom !) peut nous aider, entre autres, à paraphraser notre prose, c’est-à-dire à proposer une alternative au mot ou à l’expression choisis et à opérer un choix entre plusieurs propositions (tous les mots colorés dans la proposition de l’IA sont cliquables et interchangeables).

Les bulletins

On peut demander à GPT-3 de générer des appréciations de bulletin scolaire.

Dans cet exemple, j’utilise Google Sheets qui, grâce au script de @shubroski permet d’utiliser la clé API d’OpenAI. Ça marche même en français. Indiquez simplement le nom et quelques mots-clés et le tour est joué.

  1. Pour l’utiliser, faire une copie de ce document.
  2. Insérer sa clé dans le script (Extensions > Apps script).
  3. Ensuite, il faut bien suivre les étapes indiquées dans la vidéo. 👇

Pour éviter de surcharger cette page déjà bien lourde en vidéos, j’ajoute un autre exemple d’utilisation de Google Sheets dans une autre note. Il s’agit d’un quiz. L’élève, s’il ne trouve pas la réponse, peut interroger GPT.
Lire la notre Un exercice avec un tableur et GPT

La dictée

Générez des dictées en quelques secondes pour vos élèves à partir des mots que vous avez vus en classe grâce à GPT-3 (ici Text generator et Obsidian).

Il est possible de spécifier le niveau de difficulté ou les temps qu’on souhaite être utilisés.

Une dictée générée avec chatGPT

Voir Autres exemples d’utilisation de l’IA en classe pour la génération et l’enregistrement de la dictée.

On peut ensuite demander à l’IA de corriger elle-même la dictée qu’un élève aurait produit. J’ai fait l’essai avec un traitement de texte, mais avec la reconnaissance de caractères intégrée à iOS, ça devrait marcher avec l’écriture manuscrite.

On peut aussi générer des questions pour s’assurer de la compréhension du texte. On doit également pouvoir générer des questions de grammaire. Voir un exemple concret de dictée sur Ralentir travaux (Dictée : Les Confessions (brevet 2020)) incluant diverses possibilités dont un quiz généré par chatGPT portant sur la dictée.

En lisant ce fil Twitter, je prends conscience qu’on peut créer un texte à trous.

Le quiz

Utilisons à présent chatGPT pour produire un quiz. Le prompt est Crée un quiz sur le Horla de Guy de Maupassant en 10 questions avec 3 choix possibles.

Dans certains cas, l’IA donne même les réponses.

Autre exemple : créer un quiz sur l’accord du participe passé (prompt : Crée un quiz sur l’accord du participe passé en 5 questions avec 3 choix possibles).

J’ajoute un autre exemple dans une autre note où l’on voit qu’on peut demander à chatGPT de produire un tableau de conjugaison puis de l’exporter au format csv afin d’en préserver le formatage. Lire Créer des tableaux de conjugaison avec chatGPT

La lecture

J’utilise depuis de longues années des applications du type read-it-later. Actuellement, j’utilise Reader qui intègre GPT-3 (sous le doux nom de Ghostreader) et que l’on peut invoquer pour effectuer différentes opérations.

Comme vous pouvez le voir, on peut, entre autres, utiliser Ghostreader pour poser une question (et comparer avec la réponse que l’on aurait donnée) à propos du texte que l’on vient de lire. Pratique pour vérifier sa compréhension.

On peut aussi demander à avoir tout un questionnaire. Ce sera le moyen de proposer aux élèves une évaluation de leur compréhension du texte.

On peut aussi demander à l’IA de procurer un résumé. Utile pour les lecteurs pressés (TL;DR). À noter que Google Docs possède une fonction similaire.

L’argumentation

On doit pouvoir utiliser GPT pour travailler l’argumentation. On peut demander à un élève de soumettre son argument pour trouver une justification ou pour lui opposer un contre-argument puis lui demander de reformuler le tout à la lumière de ce qui a été trouvé.

À noter que Perplixity (basé sur GPT) est capable de produire un texte ET de procurer les sources sous formes de notes de bas de page.

La présentation

L’étape suivante pourrait consister à demander à ce même élève de faire une présentation du type PowerPoint exposant le point de vue qu’il a défendu dans son argumentation. Tome permet justement de créer une présentation générée par l’iA (texte et images y compris).

La présentation peut servir de support, peut être complétée par le travail qui a été fait précédemment ou modifiée si elle ne donne pas satisfaction. On peut enfin demander aux élèves d’expliciter les différentes étapes de la présentation (introduction, phrase d’accroche, développement, arguments, exemples…).

Quand bien même la présentation serait totalement ratée, le support est créé, prêt à être partagé, favorisant le travail collaboratif puisqu’on peut commenter, etc.

Les illustrations

On peut utiliser Dall.e 2 ou Midjourney pour générer des illustrations pour les textes que l’on écrit. Certains se sont même essayés à la création de bandes dessinées entières. C’est le cas de Steve Coulson qui a réalisé plusieurs bandes dessinnées, mais voyez vous-même un exemple.

Ce serait intéressant d’utiliser Book Creator à cet effet.

Dans tous les cas, le principe est le suivant. Nous utiliserons Midjourney qui produit des images artistiquement plus convaincantes que, par exemple, Dall.e 2. Le principe est de taper un texte (un prompt) et l’IA génère une image à partir de ce prompt. Plus celui-ci sera précis voire détaillé, meilleur sera le résultat.

Pour ce faire,

  1. Joindre la bêta
  2. Cela mène à un serveur Discord (se créer un compte si l’on n’en a pas)
  3. Se rendre sur une des Newbies room, taper /imagine. Cliquer sur Prompt et taper le texte.
  4. Lire la documentation pour en savoir plus.

Ci-dessous un exemple d’image générée avec Midjourney. Je lui avais demandé de représenter Emma Bovary lisant un roman.

Illustration générée avec Midjourney

La vidéo

L’une des utilisations qui m’intéressent le plus consiste à demander à l’IA de générer une vidéo à partir d’un texte. Procéder à un enregistrement, le préparer (élaborer le script par exemple), monter la vidéo, etc. peut être très long. Le gain de temps sera alors considérable pour l’enseignant voulant préparer des vidéos permettant aux élèves de travailler en autonomie et de suivre consignes et explications en vidéo.

Je n’ai pas encore essayé Synthesia et suis impatient de le faire, mais le coût de l’abonnement étant élevé, je veux préparer les scripts de mes vidéos et seulement ensuite, je prendrai un abonnement pour quelques mois.

Trois autres utilisations

  • Générer des sous-titres
  • Obtenir un résumé d’une vidéo voire une transcription
  • Créer la transcription d’un meeting

Ajouter des sous-titres

Pour cela, on peut utiliser CapCut soit dans sa version en ligne, soit avec l’app iOS. Comme le site, vous y invite, ajouter des sous-titres est une vraie plus-value. De nombreux utilisateurs regardent les vidéos sans le son et pour les personnes mal-entendant, il va de soi qu’il s’agit là d’une fonction indispensable. Or les écrire manuellement peut prendre beaucoup de temps. C’est là que l’IA rentre en jeu.

Simplement, tapoter sur Text (ne pas sélectionner la vidéo sinon le menu ne fait pas apparaître Text) puis Auto captions et enfin Start.

Il est possible de changer tous les réglages de tous les sous-titres en une seule fois (police, style, etc.).

Il existe (et l’on trouvera de plus en plus de sites le proposant) également VEED.IO que j’utilise notamment pour alléger le poids de mes vidéos. Le site propose désormais une fonction similiare à celle de CapCut.

Obtenir un résumé d’une vidéo voire une transcription

Glasp est une extension de Google Chrome qui vous permet de souligner des passages sur une page web et de prendre des notes. Cette extension est désormais capable de générer, grâce à GPT, une transcription et un résumé de la vidéo que vous regardez sur YouTube. L’extension permet d’obtenir la transcription dans différentes langues.

Non seulement, c’est gratuit, mais le code source est sur GitHub. Je vous invite à lire ce fil Twitter du développeur pour en découvrir davantage. Il évoque notamment Youtube Whisperer que vous pouvez aussi utiliser pour obtenir votre transcription.

Créer la Transcription d’un meeting

Évidemment, on dispose là de nombreuses possibilités comme, justement, Whisper, un autre projet d’OpenAI.

J’ai pour ma part jusque-là utilisé [[Otter]] que j’ai déjà évoqué ici et . On peut aussi utiliser Supernormal.

Les applications sont multiples. J’aime beaucoup utiliser Otter, par exemple, pour générer la transcription d’un podcast. J’en ai parlé sur Twitter il y a déjà quelque temps. Les avantages sont multiples. On n’a pas qu’une transcription que l’on peut relire, voire compléter de ses notes ou même surligner les passages importants. On a un document que l’on peut partager, tel un Google Docs. On peut inviter quelqu’un à travailler sur ce document, on peut commenter, etc.

Dans le cas de l’enregistrement d’un meeting, l’avantage est que l’on peut s’abstenir de prendre des notes. C’est pratique dans le cas d’un entretien d’embauche ou pour un élève assistant à un cours en ligne.

La musique

Évidemment, l’audio n’est pas en reste et n’échappe pas à la mode de l’intelligence artificielle. On peut, par exemple, utiliser Mubert dont les créations ne m’ont toutefois pas vraiment convaincues, d’autant plus que pour se débarrasser de l’horrible équivalent audio du watermark, il faut passer à la caisse.

Vous pouvez aussi tenter l’expérience avec Amper dont la musique est plus réussie que celle produite par Muber, mais là encore, il faudra payer.

Il n’en reste pas moins que les possibilités sont intéressantes et on peut imaginer les élèves habiller leur création visuelle d’un joli tapis sonore qu’ils auront appris à élaborer grâce à une nécessaire éducation musicale.

Encore une fois, en guise de conclusion, je renvoie à la note que j’ai écrite intitulée Ce que l’IA change dans l’éducation.

Catégories
Lecture Technologie

Itinéraire d’un lecteur gâté : confort de lecture et concentration

Troisième épisode

Épisode 2 Podcast

🎙️ Écoutez cet épisode sur Apple Podcast, sur Spotify ou ci-dessous si vous le préférez. 👇

Au risque de décevoir les courageux lecteurs qui se sont aventurés jusqu’ici, nous ne commencerons pas par le commencement, lequel serait : pourquoi l’iPad ? Qu’y trouve-t-on qui justifie son adoption ? Qu’y trouve-t-on qu’on ne trouve pas sur une liseuse ?

Cet insoutenable suspense ne sera résolu que dans les articles à venir.

Non, pour commencer, j’aimerais dire comment l’iPad peut parfaitement être utilisé pour la lecture ou pour le dire autrement je voudrais expliquer de quelle façons l’iPad est devenu la machine principale me procurant un accès à la lecture, alors que la chose ne va pas de soi. Il y a là en effet un certain paradoxe à affirmer qu’une telle tablette peut être le support approprié à une pratique nécessitant confort et concentration, lesquels seraient l’apanage du papier voire de la liseuse.

ipad.png

Il vous faut tout d’abord savoir que j’ai opté tout récemment pour l’iPad mini. Son écran de 7.9 pouces en fait un appareil à peine plus grand qu’un livre et est parfaitement maniable d’une seule main. Je sais bien que les livres qu’on lit d’une seule main ne sont pas spécialement recommandables, mais d’une part, je crois comprendre que les sites comme Pornhub ont déclassé les livres érotiques et que d’autre part, la taille et le poids sont des facteurs non négligeables pour le grand lecteur que vous êtes. Si de surcroît, vous êtes un grand voyageur, vous savez de quoi je parle.

Bref, j’ai fait l’acquisition d’un iPad et j’ai enlevé la plupart des applications qui ne servaient ni à la lecture (quelle qu’elle soit) ni à la prise de notes ou au partage.

La protection de l’écran

L’iPad a toutefois un inconvénient (de taille celui-ci). Il est affublé d’une vitre qui vous poignarde les pupilles d’incessants reflets. Raison pour laquelle mon premier achat a été une protection opacifiant l’écran comme celle-ci. L’écran protecteur de Moshi a le bon goût de conserver ses propriétés collantes, ce qui fait que non seulement on peut le retirer, le laver et même le remettre en place. Il améliore le sentiment au toucher quand on utilise un stylet et je me demande, en écrivant ces lignes, pourquoi je n’ai pas encore fait l’acquisition d’une protection similaire à mettre sur l’écran de mon Mac.

Nous avons maintenant éliminé les reflets, mais quid de la luminosité de l’écran ? Évidemment, vous pouvez diminuer celle-ci. Rien n’est plus simple. Cela se fait même automatiquement (il y a « un capteur de lumière ambiante pour ajuster les niveaux de luminosité en fonction des conditions d’éclairage ambiantes », explique Apple). Mais le soir ? N’est-on pas aveuglé par la lumière de l’écran et ses innombrables LED malgré le travail réalisé par ledit capteur ?

Night Shift et le mode sombre

En fait, le soir, un processus qui se déroule en deux temps protège mes yeux. Le premier se déroule automatiquement. Il s’appelle, en anglais, Night Shift. Le second est le mode sombre.

Night Shift

Chez moi, Night Shift est programmé pour commencer à 19 heures. Selon Apple,

Ce mode adapte […] automatiquement les couleurs de votre écran pour afficher des tons plus chauds. Le matin, l’affichage reprend naturellement ses réglages par défaut.

C’est nettement moins aveuglant. Du coup, je l’utilise le matin également au réveil pour ne pas être heurté par une lumière trop crue.

Le petit frère (ou le cousin) de Night Shift s’appelle True Tone.

Non seulement True Tone réduit la fatigue oculaire, mais il adapte également la température de couleur et l’intensité de l’affichage de votre appareil à la lumière ambiante de votre environnement. Cet article d’iMore nous explique la différence.

Night Shift ajuste le point blanc de votre écran et est destiné à être utilisé la nuit, lorsque la lumière naturelle est faible et que la fatigue oculaire due à la lumière blanche de l’écran est plus importante.
True Tone fait à peu près la même chose. Mais contrairement à Night Shift, pour lequel vous définissez une seule préférence de température de couleur, True Tone fonctionne de manière dynamique. C’est comme Night Shift avec intelligence et nuance. Alimenté par un capteur multicanal, True Tone fonctionne tout au long de la journée en ajustant dynamiquement la température, l’intensité et le pourcentage de lumière blanche sur l’écran de votre iPhone, iPad ou MacBook Pro en fonction de l’environnement dans lequel vous vous trouvez. L’objectif est de rendre les ajustements de l’écran de votre appareil plus naturels, avec un effet similaire à celui que l’on obtient en plaçant une feuille de papier blanc sous différents types de lumière.
(Why you should use True Tone on your iPhone, iPad, or MacBook Pro)

Réglages de l'affichage sur iPad

Le mode sombre

Le mode sombre procure plusieurs avantages. Tout d’abord, l’affichage d’une page blanche ne m’aveugle pas. Ensuite, ma tablette n’agit pas comme un phare dans la nuit, éclairant tout dans le balayage du faisceau qu’elle projette et réveillant ainsi la personne qui s’efforce de dormir à mes côtés. Enfin, le mode sombre (en tout cas, c’est ce que je comprends) élimine (tout ou partie, je ne sais pas exactement) la fameuse lumière bleue qui fait couler plus d’encre qu’elle n’affecte mon sommeil 1.

Comme je ne sais jamais quand j’aurai besoin du mode sombre, j’ai créé un raccourci me permettant de basculer d’un mode à l’autre, effectuant en un clic plusieurs actions. Par exemple, de jour, on s’assure que Night Shift est activé, True Tone également alors que pour le mode sombre, on sera en mode silencieux, la luminosité sera à 50%, etc.

L'application Raccourci

Le mode concentration

L’argument que brandissent les contempteurs des « zécrans » et autres adorateurs du livre papier, c’est que la tablette contient moult distractions qui vous empêchent de vous concentrer sur l’ouvrage qu’autrement vous liriez avec cette intensité qui vous fait, en temps normal, avaler tout Schopenhauer en quelques heures.

Comme si lire sur papier ne vous empêchait pas d’être distrait par la jolie fille qui passe devant vous ou même, plus banalement hélas, par l’inopportune mouche qui s’évertue à vous taquiner ! On objectera que si en plus on reçoit des notifications en permanence (vous avez reçu un mail vous avertissant d’une promotion imminente sur des chaussures), on n’est pas prêt de finir Schopenhauer !

Rappelons que l’on peut désactiver tout ou partie des notifications et qu’Apple a peaufiné son mode Ne pas déranger rebaptisé en Mode concentration lequel peut être customisé selon ses besoins. J’ai ainsi un mode lecture qui se déclenche automatiquement quand je lis. Plus aucune notification ne me parvient, plus aucun badge n’apparaît sur les icônes des applications. Certains écrans n’apparaissent plus et n’affichent donc plus certaines applications.

focus.png
Avant de terminer ce troisième article, je voudrais mentionner une autre forme de distractions pour laquelle mon iPad m’a apporté une solution inattendue.

Dark Noise

J’aime lire un peu partout. J’aime lire dans le métro. J’aime lire dans la salle d’attente du médecin. J’aime lire dans des cafés. Malheureusement, on se trouve toujours à côté d’une personne hurlant sa conversation au téléphone ou d’une autre qui est parvenue à économiser 1200 euros pour acheter un iPhone 15 Pro Max mais pas 10 pour acheter des écouteurs. Ou alors dans le café il y a le dernier morceau nullissime de musique diffusé par des individus qui vouent une haine implacable au silence.

Ne pouvant et ne voulant pas vivre une vie de moine, étant donc obligé de renoncer aux joies de la vie monacale pour goûter aux plaisirs de la lecture, il me fallait soit renoncer à lire dans les lieux publics, soit trouver une solution en sachant que (souvenez-vous de la mouche susmentionnée) la moindre chose me perturbe.

Dark Noise

C’est là que j’ai découvert l’application Dark Noise. J’ai tout d’abord pensé à une blague. En gros, des personnes l’utilisent pour se détendre ou s’endormir. Au choix, on peut écouter une berceuse ou une tondeuse à gazon. Mais on peut aussi écouter et combiner toutes sortes de bruits. J’ai par exemple un mix de pluie qui tombe, d’éclairs que l’on perçoit au loin et du ressac de la mer (« Homme libre… »). On me l’aurait conseillé que j’aurais ri au nez de l’impertinent, mais il se trouve que ça marche. C’est un bruit suffisamment discret pour occulter les nuisances sonores et pas assez « signifiant » pour me distraire (je ne peux pas écouter de la musique pour travailler par exemple). Joints à l’annulation de bruit de mes écouteurs, je jouis d’une quiétude quasi totale tant pour travailler que pour lire.

Parfois, alors que je descends de la rame de métro, je prends subrepticement conscience que j’ai gardé mes écouteurs qui me bercent au doux bruit de la marée, et que j’évolue dans une bulle où persiste le souvenir des dernières lignes que j’ai lues.

Voilà ! Nous sommes arrivés au terme de cet article. Dans le suivant, nous parlerons des nombreuses applications de lecture qui occupent l’écran d’accueil de cet iPad mini.

Notes

1 : En tout cas, l’on sait que les lunettes que l’on vend plus cher pour contrer ses effets ne servent à rien (lire Blue-light glasses may not reduce eye strain from screens, study says – The Washington Post ). Au reste, si l’on en croit cet article, « Le mode sombre est en effet capable de réduire à néant la lumière bleue affectant la rétine. » (Smartphone : le mode sombre est-il vraiment bon pour nos yeux ?). Cela semble en partie confirmé par l’académie américaine d’ophtalmologie qui affirme que cela diminue la lumière bleue : "Because blue light has been proven to affect the body’s circadian rhythm, our natural wake and sleep cycle, limiting screen time to one to two hours before bed and using night mode on electronic devices is a good idea for minimizing blue light exposure affecting our ability to fall asleep." (Should You Use Night Mode to Reduce Blue Light?).