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Année 2008

1 janvier

Bonne année

Je vous souhaite à tous une bonne et heureuse année, très sincèrement... Ce n'est pas une formule vide de sens, mais un souhait qui ne se réalise pas toujours, hélas... Je m'adresse aussi tout particulièrement à mes élèves dont certains connaissent bien des difficultés que l'enseignant ignore parfois, malgré qu'il en ait... Moi y compris... Je pense à tous ces élèves pour lesquels la vie est parfois bien compliquée.
Je vous souhaite à tous de réussir.

6 janvier

Bonne rentrée

C'est la rentrée, après quinze jours de vacances infiniment appréciables.
On pourra trouver que c'est beaucoup.
On dira que les élèves ont un impérieux besoin de se reposer afin de mieux reprendre le travail après un si long trimestre. Je dirai que j'étais littéralement épuisé, comme je ne l'ai jamais été, que le métier d'enseignant est parfois fatiguant, que la réalisation de ce site m’a demandé énormément de temps et que c'est presque... C'est un deuxième travail...
Qui plus est, je dois confesser que j'éprouvais un certain vague à l'âme. Je me demandais si ce site intéressait quelqu'un et aujourd'hui encore la question ne me semble pas tout à fait dénuée de fondement...
Mais quand je reçois un mail (un anglicisme...), un mél (bof), un courriel (pas terrible...) enfin bref quand mes élèves m'écrivent ou que pour la première fois une enseignante offre de mettre en ligne sur ce site son travail, j'éprouve une joie qui me donne vraiment envie de continuer. J'ai en effet reçu un travail particulièrement intéressant, bien fait et complet intitulé La princesse malheureuse. Cela a été fait Nicole Gourgaud, Véronique Riand, Sèverine Arnaud et Gilbert Pinna que je tiens à remercier vivement. Tout part d'un dessin représentant une princesse. Ce dessin analysé, des sujets de rédaction pour différents niveaux sont proposés. S'ensuit l'évaluation des rédactions susmentionnées (j'ai toujours aimé ce mot...). Mais voyez plutôt.

Le reste est plus ordinaire. J'ai fait quelques ajouts dont la plupart sont encore inachevés : un cours sur le subjonctif suivi de quelques exercices (J'en ferai bientôt d'autres), et un autre fort bref sur les valeurs du conditionnel dont mes élèves de troisième me semblent avoir grandement besoin... Viendront rapidement, je l'espère, des conseils pour faire, améliorer et enrichir une rédaction et enfin, une liste non exhaustive de jeux littéraires à exploiter en classe, en groupe.

Un peu d'informatique pour finir.

Certains élèves me posent parfois des questions sur la réalisation de ce site. Très brièvement, disons que j'utilise un logiciel WYSIWYG, acronyme signifiant What You See Is What You Get. En gros, mon logiciel (Sandvox, en l'occurrence) m'offre une interface graphique me permettant de réaliser directement ce qui sera vu par l'utilisateur. Je garde tout de même la main sur le code et peux directement écrire en HTML, rédiger des feuilles de style (CSS), insérer de petites animations en Flash ou du JavaScript. Mes compétences sont plus que limitées dans ces domaines, mais j'apprends au fur et à mesure. Si des élèves sont intéressés par ces langages, je ne saurai trop leur recommander la lecture d'un ouvrage qui m'a rendu bien des services, Introduction à HTML et CSS d'Éric Sarrion aux éditions O’Reilly.

J'utilise également deux logiciels fort utiles. Le premier est Coda, qui ne permet que d'entrer du code avec tout ce qu'un éditeur de ce type a de pratique ; le second semble très prisé par de nombreux enseignants. Il s'agit de HotPotatoes qui permet de générer des exercices interactifs (que je serai autrement incapable de produire seul), pour votre plus grande joie...

Encore une fois, bonne rentrée.

7 janvier

Un nouveau site

Un nouveau site entièrement consacré au théâtre a vu le jour. Son auteure est ma collègue, Mme Toussaint. Vous pouvez vous y rendre en cliquant ici.
Elle m'avait par ailleurs envoyé un mail (finalement, j'aime bien les anglicismes) me disant l'enthousiasme d'élèves de sixième, lesquels étaient allés jeudi 20 décembre au théâtre de la Madeleine à Troyes voir L'homme, la bête et la bêtise et en étaient revenus enchantés : "Certains élèves ont fait part de leur émerveillement une fois entrés dans le lieu : beaucoup ont découvert l'architecture du théâtre de la Madeleine et s'en sont émerveillés !!! [...] "deux hommes et une femme [...] discutent en envisageant l'éventualité d'une planète sans animaux, s'ensuit alors un constat : chez l'animal la loi de la jungle préside, "La loi du plus fort est toujours la meilleure" et c'est devant la mise en scène de quelques Fables de La Fontaine que l'on a pu dans la salle entendre les élèves réciter tout doucement " Le Loup et l'Agneau" ou bien "Les animaux malades de la peste " tandis que les comédiens les jouaient... Le spectacle a plu surtout lorsqu’il fut question de liberté : l'animal reste libre - illustré par "Le Loup et le Chien" (toujours récité par les élèves) [...] Sur fond de questions existentielles ce spectacle pour jeunes adolescents a su séduire. Les élèves ont apprécié de bout en bout, ils ont beaucoup ri".

8 janvier

De saucisse à Platon

Mes élèves de sixième m'ont fait le reproche de parler beaucoup, les drôles ! Cela ne serait pas trop grave s'ils n'avaient l'impression que je passe du coq à l'âne, alors que moi, dans mon infinie mansuétude pour ma personne, j'aurais tendance à me dire que la pensée s'énonce parfois par petits sauts, au hasard des connexions qui s'opèrent dans l'esprit... En fait, il faut bien considérer qu'il est inopportun de s'éparpiller vainement. On se fait peut-être plaisir à digresser métonymiquement mais il faut bien considérer qu'on s'égare du point de départ et que les élèves n'y comprennent plus rien. Ils se demandent, ils ne comprennent pas comment on peut arriver à tel sujet à partir de tel autre. Et ils ont tout à fait raison. Cependant... cela m'a remis en mémoire un jeu mentionné par l'un des protagonistes du Pendule de Foucault d'Umberto Eco.
Que les élèves qui ne me liront certainement pas me pardonnent la complexité de l'exemple qui suit. Il s'agit de "ce jeu qui vous met au défi d'aller de saucisse à Platon en cinq passages, par association d'idées. Voyons : saucisse-cochon-soie-pinceau-maniérisme-Idée-Platon. Facile." (Le livre de poche, p. 228).
On peut modestement tenter un autre exemple, plus prosaïque et adapté au public scolaire voire à moi... Je pioche dans le dictionnaire deux mots au hasard, par exemple. Je tombe sur "boulin" et "nœud". Fichtre ! Je trouve : boulin-pigeon-voyage-transport-avion-vitesse-noeud.
Mon exemple est moins séduisant que celui d'Umberto Eco, mais peut-être que si j'avais trouvé Bachelard ou Deleuze au lieu de "nœud", l'ensemble aurait gagné en spiritualité. Il faut dire aussi que l'opposition saucisse/Platon rend l'association intellectuellement scabreuse et séduisante... Et puis j'aimerais que mes élèves (peut-être pas les sixièmes) s'adonnent à ce jeu sans avoir à manier de concepts artistiques ou philosophiques... Tant qu'à faire... En revanche, il serait bon qu'ils connaissent la polysémie du mot "soie".
J'aime bien ces jeux littéraires.
J'en ai recensé quelques-uns que j'aime exploiter en classe. Il y a le très connu et surréaliste cadavre exquis, les jeux oulipiens comme la méthode S + 7, le pangramme ou le lipogramme ; il y a la réécriture d'un poème en verlan (j'ai entendu Fabrice Luchini faire ça et nous l'avons fait en sixième), le détournement d'acronymes, ou encore l'écriture de poèmes (avec acrostiche ou en bouts-rimés).

20 janvier

Différend

J'ai eu récemment un petit différend avec... disons... quelqu'un...
Rien de bien méchant ! Heureusement qu'il ne s'agissait que de conjugaison, parce que s'il s'était agi de politique ou de je-ne-sais-quoi de grave, que ne serait-il pas arrivé ?
Bref...
On parlait du conditionnel.
Voici mon opinion sur le sujet, et c'est cela qui importe. Mon opinion.
Je plaisante bien sûr.
Le sujet seul est intéressant, et comme souvent, dans toute discussion un peu vive, on se voit contraint de faire des efforts pour défendre son point de vue, de s'exprimer clairement voire de se livrer, après coup, à quelques révisions nécessaires pour vérifier qu'on n'a pas dit de bêtises. Dont acte.
Le conditionnel. Qués aco ?
Ce n'est plus un mode. Cela simplifie considérablement les choses. Ça fait ça de moins dans un tableau déjà bien rempli. Nous avons donc cinq modes : l'indicatif qui contient désormais le conditionnel, le subjonctif, l'impératif, le participe (auquel on adjoint le gérondif) et l'infinitif.
Auparavant, le conditionnel en tant que mode comptait deux temps (le présent et le passé) et même un troisième, le conditionnel passé deuxième forme, qui n'est autre que le subjonctif plus-que-parfait. Démasqué, on le remet à sa place. On garde le passé et le présent, qui possèdent davantage des valeurs aspectuelles inhérentes à toutes formes simples ou composées, et comme ce conditionnel présente de fortes analogies quasi symétriques avec le futur, eh bien, on met ce conditionnel à la suite dudit futur, dans l'indicatif.
Ainsi, le conditionnel est un temps classé dans le mode de l'indicatif. C'est comme ça et pas autrement.
Cependant, le conditionnel, comme tous les temps d'ailleurs, possède des valeurs temporelles et des valeurs modales déjà expliquées ici. Mais quelles que soient ces valeurs, le conditionnel est un temps faisant partie d'un mode, l'indicatif.
Car il ne faut pas se méprendre : un temps classé dans un mode qui a des valeurs temporelles ou modales, cela ne veut pas dire, enfin je crois, que le conditionnel est parfois un temps, parfois un mode selon... selon quoi d'ailleurs ? Je ne crois pas qu'on puisse le mettre dans un mode puis l'en sortir pour en faire un temps. Il faut choisir.
Je crois qu'il faut avoir à l'esprit que le conditionnel est un temps de l'indicatif qui connaît des valeurs temporelles et modales. C'est en tout cas la façon dont je vois les choses, et si quelque professeur venant à lire ces pages pense différemment il peut s'exprimer dans les commentaires. Ce sera intéressant.
En fait, je pense que la mésentente est venue d'une confusion entre mode et modalité.
La notion de mode, s'inspirant de la notion de modalité, classe les temps (mais le rapprochement peut tourner court. Si l'on cherche en effet la modalité exprimée par le participe voire l'infinitif, on risque de ne pas trouver grand-chose). La modalité, c'est lorsque le locuteur exprime vis-à-vis de ce qu'il dit un sentiment, comme le doute ou la certitude... De ce point de vue, le conditionnel a des valeurs modales mais il n'est pas un mode.
Fin de l'histoire ?

Pour finir sur une note différente, je ferai observer - et même les élèves les moins attentifs s'en seront aperçus - que M. Soatto n'est pas là.
C'est qu'il est papa d'une petite fille. Il en avait déjà une, mais pas de 51 cm répondant au doux nom d’Honorine.
Votre professeur préféré de musique, pardon, d'éducation musicale reviendra le mardi 22.

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