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La parure (extrait 2)

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Lecture analytique du deuxième extrait de « La parure » de Guy de Maupassant

La nouvelle qu'annonce le mari de la jeune femme ne produit pas l'effet attendu. Elle n'éprouve que du « dépit » (l.1). Les mots ou expressions qui suivent expriment ce dépit : « un œil irrité » (l.8), « pleurait » (l.12), « deux grosses larmes » (l.12), « sa peine » (l.15), « triste, inquiète, anxieuse » (l.30).
Ces sentiments proviennent d'un fort sentiment d'humiliation : elle ne veut pas « avoir l'air pauvre au milieu de femmes riches » (l.40). L'opposition « pauvre »/« riches » est précédée de la tournure verbale « avoir l'air ». Mme Loisel ne regrette pas d'être pauvre, elle déplore son apparence. C'est son amour-propre qui est blessé. D’ailleurs, l’expression était déjà utilisée quelques lignes plus haut : « J’aurai l’air misère comme tout » (l.34).

Ce personnage est vain, plein de vanité pour lui-même : elle est « en extase devant elle-même » (l.56) lorsqu'elle se contemple dans le miroir parée des bijoux que lui a prêtés son amie, Mme Forestier. C'est cela qui redonne à Mme Loisel de la joie : « elle poussa un cri de joie » (l.44), « l'embrassa avec emportement » (l.60). Pour le lecteur qui a lu la suite, il est terrible de constater que cette joie repose sur un objet factice. Toute la vie de Mathilde Loisel va dépendre de cette aspiration vaine à un bonheur faux, illusoire, fait d'apparences.

Seul le narrateur nous permet d'aller au-delà de ces apparences. Parfois omniscient (il sait tout), il connaît le passé de ses personnages (« il réservait juste cette somme… », l.26). Il peut nous dire ce que pensent les personnages. C'est ce qu'on appelle un point de vue interne (« Elle réfléchit… songeant… », l.22). Inversement, le point de vue externe consiste à décrire physiquement un personnage : « Il avait un peu pâli » (l.36).

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