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La pêche aux anguilles (correction)

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I - Un de ces tristes jours de profonde disette

1. Tiraillé par la faim, Renart sort de son repère. La faim est un motif récurrent dans Le Roman de Renart (pensez au texte précédent, Renart et Tiecelin par exemple).

2. Le début du paragraphe est essentiellement raconté au présent (« il se glisse », « il est las »...). Ce présent donne l’impression que le récit se déroule au moment où on le raconte, alors que les événements appartiennent au passé (voir le passé simple « il sortit de Maupertuis »). C’est ce qu’on appelle un présent de narration.
L’imparfait (« C’était des marchands qui revenaient ») est utilisé pour des actions de moindre importance tandis que le plus-que-parfait (« grâce au vent de bise qui avait soufflé toute la semaine, on avait fait pêche abondante ») est utilisé pour évoquer des événements antérieurs au début de l’histoire.

3. C’est le verbe « crevaient » (« leurs paniers crevaient sous le poids des anguilles et des lamproies »).
Évidemment, les poissons ne « crèvent » pas les paniers. C’est une façon de parler, une image. Le mot étant pris au sens figuré, on a une métaphore.
Le verbe est à l’imparfait. Ce temps est employé pour désigner des actions de second plan, moins importantes que d’autres (celles qui sont au passé simple. Voir la ligne suivante : « Renart reconnut »).

II - La ruse de Renart

4. Voici le passage décrivant Renart : « il s’étend et se vautre, jambes écartées, dents rechignées, la langue pantelante, sans mouvement et sans haleine ».
On reconnaît aisément le passage descriptif à ses nombreux adjectifs qualificatifs.
Ce portrait est drôle, car Renart fait le mort, et on a le sentiment qu'il en fait trop, qu'il exagère, et que personne ne devrait être dupe d'un tel manège. La description est donc comique, et relève de ce qu’on appelle le comique de geste.

5. Il s’attend à ce que les marchands, le croyant mort, en veuillent à sa dépouille, et prévoit de dévorer quelques poissons quand on l'aura déposé dans la charrette.

6. Renart ne craint pas d’être dépecé par les pêcheurs ( il ne craint pas pour sa peau ! ), car « il sait qu’entre faire et dire il y a souvent un long trajet ». Renart fait preuve de sagesse, comme un moraliste !

7. On trouve le terme « pelisse » (deuxième paragraphe) et la métaphore « la robe de Renart » (le mot robe ne désigne pas ici un vêtement féminin).

8. La phrase suivante montre que l’auteur fait de l’humour : « peut-être même eut-il le loisir de regretter l’absence de sel ».
Après avoir subi les affres de la faim, Renart fait le difficile !

9. Non, il en emporte quelques-uns avec lui, et surtout, il ne peut s’empêcher de se moquer des pêcheurs avant de partir. La ruse ne serait point achevée sans une raillerie finale !

III - Vocabulaire

Renart est affamé, car cette année c'est la disette ; il est las de chercher de la nourriture en vain.

IV - Exercice de réécriture

La voiture avance ; un des marchands regarde, voit un corps immobile, et appelant son compagnon :
« Je ne me trompe pas, c’est un goupil ou un blaireau.
— C’est un goupil, dit l’autre ; descendons emparons-nous-en, et surtout qu’il ne nous échappe. »
Alors ils arrêtent le cheval, vont à Renart, le poussent du pied, le pincent et le tirent ; et comme ils le voient immobile, ils ne doutent pas qu’il ne soit mort.
« Nous n’avions pas besoin d’user de grande adresse ; mais que peut valoir sa pelisse ?
— Quatre livres, dit l’un.
— Dites cinq, reprend l’autre, et pour le moins ; voyez sa gorge, comme elle est blanche et fournie ! C’est la bonne saison. Jetons-le sur la charrette. »

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