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Renart chez dame Hersent (correction)

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I - Une scène de galanterie (paragraphes 1 et 2)

1. Dame Hersent s'adresse à Renart « en riant », elle lui fait « du petit doigt signe d'approcher » ; elle lui fait de doux reproches : « je vois que vous ne voulez rien faire pour m'être agréable. En vérité, jamais on n'a traité sa commère aussi mal que vous faites ».

2. Elles rendent « confiance à Renart », qui est d’abord méfiant.

3. Il prétend que Dame Hersent venait d’accoucher et qu’Ysengrin lui « cherche noise ».

4. Renart lui parle d’amour à deux reprises (« Il n'est pas un de vos voisins qui ne lui ait entendu raconter que vous aviez de l'amour pour moi, et qu'il s'en vengerait un jour ou l'autre » ; « À quoi pourrait-il servir de prier d'amour une grande dame qui ne manquerait pas d'en rire à nos dépens ? »). Il emploie également le verbe «aimer» : « Ne prétend-il pas que je vous aime et que je cherche à prendre sa place ici ? »

5. Le mot « galanterie » a, entre autres, les significations suivantes :

- Courtoisie que l'on témoigne aux femmes par des égards, des attentions.
- Propos flatteur adressé à une femme.
- Intrigue amoureuse

Cette galanterie se trouverait plutôt dans le roman courtois ou la poésie occitane.

II - La ruse (paragraphe 3)

6. Elle éprouve de la colère à penser que son mari la soupçonne d’infidélité. Elle décide de s’offrir à Renart.

7. Le proverbe est « Tel appelle sa honte qui pense à la venger ».

8. « Il s'approcha de dame Hersent, la pressa dans ses bras, et les nouveaux amants firent échange des promesses les plus tendres ».
Le texte ne s’étend pas sur les ébats des nouveaux amants. On a là un euphémisme (« la pressa dans ses bras »), c’est-à-dire un procédé qui efface tout ce que la réalité peut avoir de choquant, comme lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il est parti pour dire qu’il est décédé.

9. Il défèque sur les louveteaux puis les bat. Il s’empare de toutes les provisions qu’il trouve.

10. La phrase « il bat [les louveteaux] comme s’il eût voulu les faire taire, mais en réalité pour mieux les obliger à parler » est construite sur l'opposition (on dit aussi l'antithèse) des verbes « taire » et « parler ». Cela est paradoxal (contraire à ce que l'on pourrait penser), car si on cherche à faire taire quelqu'un, ce n'est pas pour le faire parler.
Or Renart sait très bien que les louveteaux parleront à leur père de ce qui s’est passé. Il ne veut pas les faire taire, au contraire il veut qu’ils parlent afin de faire enrager Ysengrin.

11. Ce texte joue avec les codes du discours amoureux, de l’amour courtois, de la galanterie. Il est en réalité une parodie (une imitation pour se moquer) de l’amour courtois, de la fin amor. Au reste, ce discours est un prétexte, une ruse de plus de Renart.
Le texte tourne carrément à la scatologie quand il évoque les insultes, les violences et les excréments de Renart.

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