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Le fumeur de Saint-Amant

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La tristesse

Ce fumeur exprime un sentiment de tristesse. On le remarque à l'adverbe « tristement » dans la première strophe (dans un poème, on ne parle pas de paragraphes), ou aux noms « peine » (2e strophe) ou « ennuis » (3e strophe).

Tout, dans l’attitude de cet homme, traduit l’accablement : il est « assis » (vers 1), « accoudé » (vers 2) ; « les yeux fixés vers terre » (vers 3), il « songe » (vers 4) dans une atmosphère hivernale (pensez à la « cheminée » au vers 2).
Cependant, l'espoir lui apporte un réconfort éphémère (voir 2e strophe), qui ne dure que le temps de fumer.

L'espoir

Attention à cette deuxième strophe. Elle est composée de quatre vers (c'est donc un quatrain), mais d'une seule phrase (la phrase déborde sur les vers qui suivent ; c'est un procédé que l'on appelle l'enjambement).

Dans le vers 5, le groupe nominal sujet est « L'espoir ». Il est sujet de deux verbes « essaie » (vers 6)  et « fait » (vers 8), mais il est également suivi de deux propositions subordonnées :

- l'une est relative (elle commence par un pronom relatif) : « qui me remet du jour au lendemain » (vers 5)
- l'autre est participiale (elle contient, ici, un verbe au participe présent) : « me venant promettre une autre destinée » (vers 7)

Cette strophe montre que l'espoir promet des rêves insensés (« monter plus haut qu'un empereur romain ») ; en revanche, la suivante (commençant par la conjonction de coordination « mais ») montre que cet espoir est de courte durée (« Mais à peine cette herbe est-elle mise en cendre,/Qu'en mon premier état il me convient descendre »).

« descendre » est rejeté à la fin du vers afin de permettre la rime avec « cendre », ce qui signifie que l'ordre de la phrase est bousculé pour permettre le jeu sur les sons, qu’on appelle des rimes. Ici, la rime est riche, car les mots ont quatre sons en commun.

La vanité

Le tercet final (la dernière strophe de trois vers) tire la conclusion du poème : le fumeur établit une analogie (une comparaison) entre la fumée et l’espoir. Pour lui, tous deux ne durent qu’un instant. L’un et l’autre ne sont que fumée et vent, c’est-à-dire des choses qui n’ont aucune constance. On retrouve, dans ce sonnet (1), le thème de la vanité : tout est vain, futile, illusoire.

Notes :

1 - Un sonnet est un poème composé de deux quatrains et deux tercets.

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