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Te iPodum laudamus

IMG_0393Aujourd’hui, j’ai envie d’entamer un chant de louange et d’allégresse à l’iPod.

Au reste, ce blog fonctionne sur un mode binaire : on y loue ou on y blâme. Rien de très original. On est, pour reprendre les termes de l’ancienne rhétorique, dans le domaine de l’épidictique : on loue ou on blâme.

Louons donc.

L’iPod, ce petit objet technique (technique, pas technologique), frivole, pour certains, est pour moi d’une importance capitale.

C’est mon dada, et je l’enfourche.

Il ne sert pas à me tympaniser de bruits de casseroles qui sombreront tôt ou tard dans les limbes musicaux de l’oubli. Enfin si ! Il me sert à écouter ma musique, mais pas seulement.

Dès le début de l’utilisation de cet objet, un mot a attiré mon attention. Podcast.

Le podcast, dont l’étymologie dit assez le lien étroit qu’il entretient avec ledit objet, est une émission audio, vidéo parfois, que l’on peut télécharger et écouter sur son ordinateur ou son iPod.

Aujourd’hui, tout le monde diffuse des podcasts. Si j’en avais le temps, j’en ferais. Télérama a ses podcasts. France radio a ses podcasts, et ça, c’est le comble du bonheur (vous ne le voyez pas, mais j’entre en pâmoison). Songez qu’il y a peu, on enregistrait des émissions de radio avec une cassette. Quelle époque barbare ! Aujourd’hui on les télécharge, et on les écoute où l’on veut (dans sa voiture, chez soi, en marchant…). Pascale Clark, Stéphane Guillon, ou même Umberto Eco égaient mes mornes trajets, mes moments perdus, comme dans les salles d’attente où, auparavant, j’en étais réduit à feuilleter un méchant Voici vieux de plusieurs années, souillé par des milliers de mains de patients, traînant sur la table basse entre Le Point et Auto machin truc (que l’on ne me dise pas qu’on peut lire un livre : soit la pire station de radio a été sélectionnée, soit un phtisique agonisant emplit la salle de sa terrible toux , soit on entreprend de vous faire parler de la pluie et du beau temps, et le reste à l’avenant…).

Heureusement, il y a, et qui l’eût cru (qui l’eût dit, ajoutait Corneille), le livre audio, qui vous permet, avec les écouteurs sur les oreilles, de vous absenter du monde. Je n’ai connu qu’une seule personne capable de vous parler dans un tel moment…

Il fut un temps où le livre audio me semblait l’intrus des librairies.

Je me souviens, à Bordeaux, que les enregistrements d’œuvres littéraires figuraient en nombre réduit sur un présentoir isolé, perdu au milieu de milliers de livres, les véritables vedettes du lieu. Régulièrement, je passais à côté de ces enregistrements dans la plus grande indifférence. Je les voyais, parce que je passais devant, mais jamais je n’avais eu l’envie d’en écouter un seul.

Depuis les choses ont changé.

Je ne les regarde toujours pas quand j’en vois, mais la raison en est toute différente.

Il y a que j’ai accueilli la dématérialisation de la musique avec joie. Voir disparaître toutes ces boîtes, tous ces fragiles et encombrants CD a été une réjouissance. Ils sont désormais « dans » mon ordinateur bien rangés. Je les trouve instantanément. Et quand je ne parviens pas à mettre la main sur un titre, je tape les premières lettres, et le fichier désiré apparaît aussitôt.

En fait, il y a quelques années, un ami était venu un jour avec un iPod. C’était, je crois, en 2004. La chose était blanche, était épaisse, avait une capacité de quelques gigas. L’écran était en noir et blanc.

IMG_0424J’ai fini par en acquérir un, puis deux, puis trois, véritable tonneau des danaïdes. Jamais remplis. Je passe mon temps à déverser là-dedans toutes sortes de fichiers. Et depuis l’iPod touch, les possibilités se sont accrues.

Ainsi, disais-je, j’aime désormais particulièrement écouter les livres audio. Peut-être l’indifférence éprouvée jadis s’est-elle muée en goût quand il s’est agi de chercher des enregistrements de contes pour mes filles. La découverte des contes de Pierre Gripari lus par lui-même fut une grande réjouissance. Un de ces moments clefs qui changent radicalement votre vision des choses. Je voyais aussi sur iTunes ce catalogue immense de livres, mais en anglais, à l’époque de livres à télécharger. J’avais fait quelques essais, mais mon niveau en anglais me permettait rarement d’être assez attentif à l’enregistrement audio et à la route en même temps (cette écoute est très liée au transport, à la marche, au déplacement, alors que la lecture du livre est lié à l’immobilité, à la chaise, au fauteuil). Et puis, récemment, j’ai découvert de façon assez inattendue litteratureaudio.com, par un lien sur Wikipedia.

Depuis, j’ai téléchargé une bonne quantité d’enregistrements. Ils sont disponibles au téléchargement gratuitement au format MP3. Ils sont de qualités inégales, tant il est vrai que lire à voix haute est un don qui n’est pas donné à tout le monde. C’est comme chanter, si on n’a pas ce je-ne-sais-quoi, qui vous différencie des autres, vous avez beau chanter correctement, vous ne procurez aucun frisson. Lire, c’est la même chose. Cela demande des dons d’interprétations, un véritable travail d’acteur invisible ! Mais le catalogue est vaste, et on trouve de très bonnes lectures gracieusement offertes. On ne va pas faire le difficile. Et songez qu’un livre audio dans le commerce, c’est une douzaine d’euros…

Enfin, avec l’accès à internet, l’iPod – et depuis l’iPhone – s’est mû en véritable petit ordinateur. Je ne m’étalerai pas sur ma dépendance à internet, mais j’évoquerai tous ces logiciels que l’on peut installer, les jeux par exemple, mais je ne saurais vous inviter à jouer, mais plutôt à travailler, quoique j’apprécie grandement de pouvoir massacrer des hordes de zombies assoiffés de sang. Umberto Eco vous expliquerait – pardonnez cette digression (autre partie de la rhétorique) – que des jeux avec des armes sont sains, et que ceux qui jouent au Lego travaillent ensuite à Auschwitz… Bref, je vous conseillerai de charger votre iPod de tous ces logiciels que sont les dictionnaires à bas prix voire gratuits : Littré, Larousse, TLF, Antidote, dictionnaires des synonymes, des difficultés de la langue française, des citations…

J’arrête là.

La prochaine fois, je blâme.

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