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Le babil

J’adore le babil des nourrissons, la lallation plus précisément. J’adore provoquer ces sons qui précèdent l’acquisition du langage articulé.
C’est exactement le contraire des «bibelots d’inanité sonore» abolis par Mallarmé, mais il est vrai que ce sont des bibelots. On ne cesse de les répéter, de se les renvoyer ou de les brandir tel un hochet, dans un claquement de langue, de dentales et de labiales. En revanche, ce n’est pas du psittacisme. Chaque répétition est pleine d’une nuance nouvelle, pleine de l’intelligence qui s’éveille.
C’est une fête vocale.
Plus tard, paraît-il, l’enfant intègrera un mot par heure. Cela s’appelle l’explosion lexicale.
En tout cas, ces premiers moments de la communication verbale sont poignants. Au reste, je me suis toujours demandé (enfin depuis que j’ai des enfants) à quoi pouvait ressembler la pensée sans langage. À cet égard, le tout-petit est fascinant, et s’il ne parle pas, il n’en communique pas moins. La relation humaine ne passe donc pas que par la parole, mais elle devient ensuite essentielle, à tel point que sans elle, on peut mourir.
C’est du moins ce que j’avais lu un jour chez Aldo Naouri. Il racontait comment Frédéric de Prusse avait eu l’idée saugrenue de faire élever des enfants dans un lieu isolé. Interdiction formelle de leur parler avait été faite aux nourrices. Il s’agissait de retrouver la langue originelle, celle de Dieu probablement ( je confonds peut-être avec un livre de Paul Auster… ).
Alors ?
Alors, les enfants sont tous morts, tant il est vrai que l’affection, la nécessaire relation se font par la parole indispensable.

leoJ’adore le babil des nourrissons, la lallation plus précisément. J’adore provoquer ces sons qui précèdent l’acquisition du langage articulé.

C’est exactement le contraire des «bibelots d’inanité sonore» abolis par Mallarmé, mais il est vrai que ce sont des bibelots. On ne cesse de les répéter, de se les renvoyer ou de les brandir tel un hochet, dans un claquement de langue, de dentales et de labiales. En revanche, ce n’est pas du psittacisme. Chaque répétition est pleine d’une nuance nouvelle, pleine de l’intelligence qui s’éveille.

C’est une fête vocale.

Plus tard, paraît-il, l’enfant intègrera un mot par heure. Cela s’appelle l’explosion lexicale.

En tout cas, ces premiers moments de la communication verbale sont poignants. Au reste, je me suis toujours demandé (enfin depuis que j’ai des enfants) à quoi pouvait ressembler la pensée sans langage. À cet égard, le tout-petit est fascinant, et s’il ne parle pas, il n’en communique pas moins. La relation humaine ne passe donc pas que par la parole, mais elle devient ensuite essentielle, à tel point que sans elle, on peut mourir.

C’est du moins ce que j’avais lu un jour chez Aldo Naouri. Il racontait comment Frédéric de Prusse avait eu l’idée saugrenue de faire élever des enfants dans un lieu isolé. Interdiction formelle de leur parler avait été faite aux nourrices. Il s’agissait de retrouver la langue originelle, celle de Dieu probablement ( je confonds peut-être avec un livre de Paul Auster… ).

Alors ?

Alors, les enfants sont tous morts, tant il est vrai que l’affection, la nécessaire relation se font par la parole indispensable.

Une réponse sur « Le babil »

Its like you read my mind! You appear to know a lot about this, like you wrote the book in it or something. I think that you can do with some pics to drive the message home a little bit, but instead of that, this is excellent blog. A fantastic read. I’ll definitely be back.

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