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Timehop et IFTTT, deux apps vraiment chouettes

La recherche d’apps est une pratique qui est, chez moi, carrément tombée en désuétude. Si je parcourais frénétiquement l’App Store en 2009, je suis aujourd’hui plongé dans une quasi indifférence lorsque je regarde ce que le store peut proposer de nouvelles apps.

Il faut dire que certaines apps comme Twitter ou Evernote suffiraient à elles seules à faire mon bonheur. Ajoutez Spotify, Reeder ou Antidote, et je suis comblé.

Cependant, de temps à autre, plutôt rarement, on découvre une app merveilleuse comme Voice ou Explain Everything.

Récemment deux apps ont ajouté a mon iPhone deux possibilités qui me réjouissent : Timehop et IFTTT.

Timehop

S’il y a bien quelque chose de merveilleux avec le numérique, c’est cette capacité à exhumer les données. Or on le sait, celles-ci sont innombrables. Avec les années, on stocke des centaines voire des milliers de photos dont certaines sont enfouies dans les tréfonds de nos réseaux ou de nos disques durs. On a alors la possibilité de tout retrouver, de se souvenir de pans entiers de notre vie et… on ne le fait pas. Trop de données tue le souvenir.

Timehop

Timehop offre précisément la possibilité de se souvenir. Chaque jour, l’application vous rappelle la photo que vous aviez prise il y a un an, deux ou trois ans, etc. Vous pouvez donner à Timehop un accès à votre compte Facebook, Instagram, Dropbox, Twitter, Google +, y compris à votre compte Foursquare ou aux photos de votre ordinateur. Et hop ! Quotidiennement, vous remontez le temps.

IFTTT

IFTTT

Cet app a pour nom des initiales que ceux qui écrivent de petits scripts connaissent : If This Then That.
Avec IFTTT, on crée de petites actions comme : si vous prenez une nouvelle photo, celle-ci est sauvegardée sur Box ou Dropbox. Cela automatiquement bien sûr.
J’utilise ces petites actions que l’app nomme Recettes (recipes en anglais) pour être averti quand le temps est pluvieux, par exemple. C’est rigolo.

Recipes

Plus intéressant, IFTTT me permet de garder des traces et organiser un certain nombre d’informations. Ainsi, dès que je retweette un lien ou le mets en favori, tout cela vient se ranger dans Evernote et me permet d’opérer un classement plus fin que celui que m’offre Twitter ou même tout simplement de garder une trace de ces articles qui m’ont plu, que j’ai RT et… aussitôt oublié. Même chose avec Spotify : quand j’ajoute un morceau à une playlist, le lien est sauvegardé dans Evernote, ce qui là encore me permettra de garder un souvenir d’une liste qui par définition est évolutive. Si je pouvais y ajouter les paroles automatiquement, ma joie serait alors illimitée.

En somme, IFTTT et Timehop sont de super apps qui organisent ce bazar numérique qu’on manipule tous les jours et qui d’hypermnésiques aurait tendance à nous rendre amnésiques sans le précieux recours de ces apps.

Un grand merci à @Guinozieres et @jourde pour ces découvertes. Et à propos de Timehop, Clive Thompson dans Smarter than you think écrit de très belles choses.

Précisons aussi que Timehop et IFTTT existent aussi sur Android !

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La dictée encore et toujours, oui mais…

On parle beaucoup d’orthographe ces derniers temps, notamment sur Twitter.

Je me suis souvent demandé comment l’évaluer tant il est vrai que l’ancestral recours à la dictée est désastreux surtout si ladite dictée fait l’objet d’une note.

Pour l’instant, j’en suis là dans mes pratiques et réflexions que je vous livre :

  1. Je ne peux plus – ou ne veux plus – proposer à mes élèves une dictée unique que le seul enseignant que je suis délivre à l’ensemble de la classe censée suivre comme un seul homme. Le numérique apportant la possibilité d’être un peu plus soucieux des rythmes des uns et des autres, j’ai opté depuis plusieurs années pour la dictée que j’ai enregistrée au format mp3 et que je mets sur Ralentir travaux (exemple en 5e).
  2. Ainsi, chaque élève fait la dictée à son rythme et à son niveau. S’il faut une heure à l’élève pour préparer sa dictée, il prend une heure. S’il peut la faire en 10 minutes, eh bien, c’est parfait ! Il peut ensuite se consacrer à autre chose.
  3. Cette dictée est faite par un élève (sur sa tablette ou sur l’ordinateur). Il travaille seul ou avec son voisin. Je ne veux voir la dictée que lorsqu’elle a été dûment corrigée par l’élève lui-même. Ainsi la méthode est la suivante : il écoute la dictée, il l’écrit puis il fait toutes sortes de vérifications. La conjugaison des verbes est vérifiée dans le Bescherelle, le vocabulaire fait aussi l’objet d’une vérification dans le dictionnaire (le Larousse par exemple). Certains élèves, notamment les plus en difficulté, trouvent un réconfort dans l’utilisation d’un traitement de texte, mais aussi dans un correcteur orthographique, qu’il soit celui du traitement de texte ou ceux proposés, entre autres, par Scribens ou le Bon patron. Ces derniers fournissent des explications quant aux erreurs commises.
  4. Alors seulement, je regarde et corrige le texte avec le ou les élèves pour les aider à corriger tel ou tel point qu’il n’est parvenu à orthographier seul. Si le besoin s’en fait ressentir, une correction peut-être faite en classe avec un vidéoprojecteur en partant d’une copie (d’un volontaire naturellement) permettant de traiter des fautes les plus fréquemment faites.
  5. Dictée projetée avec Explain everything pour iPad
    Dictée projetée avec Explain everything pour iPad
  6. Une dictée est, en général, assortie d’exercices d’approfondissement ou de révision (exemple pris en 6e). S’il apparaît qu’il est nécessaire de revoir le passé simple, l’élève peut relire la leçon ou faire des exercices interactifs.
  7. Enfin, la dictée fait l’objet d’une évaluation. L’on voit ainsi ce qui a été retenu et appris. Cumulant les dictées, on possède alors un vivier de textes dans lesquels on pioche au hasard, l’élève devant être capable – désormais – d’écrire correctement n’importe lequel d’entre eux, ce qui n’est pas rien quand on en a déjà fait une dizaine.

Dernier point, à l’attention des contempteurs du numérique, cette proposition de travail de l’orthographe n’est pas la panacée, elle n’apporte pas de solution miracle, elle n’est pas non plus l’unique et ultime solution. Personne n’a dit ça. Simplement, il me semble que c’est un moyen de faire, et que l’élève y trouve généralement son compte.

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Petite analyse du zombie

Night of the Living DeadLe zombie est une créature qui manifeste une déchirure du réel, un scandale : ce qui ne peut pas arriver arrive.

Appelé également mort-vivant, l’oxymore révèle, bien mieux que le mot d’origine créole, la contradiction insupportable que ce cousin éloigné du désormais banal fantôme représente. La mort est déjà intrinsèquement bien assez traumatisante et inquiétante (que se passe-t-il dans l’au-delà ? En principe, personne n’est revenu nous le dire) pour qu’elle ne s’accompagne pas d’un délai supplémentaire accordé selon un goût plutôt douteux : mort, vivant, mais pourrissant. À ce propos, vous êtes vous déjà demandé pourquoi on enterrait les morts ? Il y naturellement une question d’hygiène, mais on les enfouit parce que leur vue est insupportable. Hormis le cas très particulier de Blancheneige, le discours est invariablement le même : «Cachez-moi ce cadavre que je ne saurais voir. Il est laid, il est dévoré par les vers, il pue, enterrez-le, brûlez-le, faites ce que vous voulez, mais qu’on me l’ôte de la vue».

Le zombie apparaît donc. C’est la première chose qu’il fait. Il se montre, et c’est assez insupportable. D’abord, il remet en question l’idée du repos mérité, et puis il indique assez clairement le sort qui nous attend inéluctablement. Voyez ce que vous ne voulez voir.

Il y a pire. Le zombie, cet être lent, est mû par l’inassouvissable nécessité de mordre. Il a faim, faim de chair fraîche. Cela ne lui suffit pas d’incarner un scandale inhumain, il lui faut encore vouloir notre propre mort qui nous transformera ipso facto en mort… vivant. Ce qui n’est pas mort mais qui est mort quand même veut notre mort (etc.). Remarquez que cet Ennemi n’en veut pas tant à notre peau qu’à faire de nous son aliment. Le mort se nourrit du vivant. Ainsi le zombie représente une humanité déchue qui se dévore elle-même. Une société qui court à la catastrophe nourrit en son sein le zombie qui symbolise assez bien l’anthropophagie mortifère, la civilisation qui s’alimente d’elle-même. En regard, l’allégorie de la mort fait piètre figure. Voilà bien plus inquiétant que la grande faucheuse ! Ce n’est d’ailleurs pas la moindre ironie de cette incarnation de la mort : elle est cet ennemi que l’on ne peut tuer, il est déjà mort. Vous pouvez cependant faire quelque chose, vous pouvez atteindre la tête.

On peut, en effet, se débarrasser du zombie en visant le chef, le cerveau plus précisément. De ce point de vue, le zombie est cousin de ces extraterrestres au crâne démesuré. L’être venu d’ailleurs est nécessairement supérieurement intelligent. Et agressif ! Cependant, le zombie n’est pas intelligent. Simplement, il représente l’individu dont les fonctions du corps, ses organes, son sang sont devenus quasi caducs. Ils ne servent à rien. Le cerveau peut survivre à l’ablation du foie, des poumons ou du cœur. C’est donc un cerveau possédant une seule idée, une idée fixe, une seule et irréfragable idée : bouffer du vivant. Dans la saison 1 de The walking dead, les survivants les appelaient les geeks, au sens propre, les tarés.

Il faut se demander pourquoi la fiction convoque ces tarés monomanes repoussants. Dans la série susmentionnée, la raison est évidente. Il y a une fascination morbide pour la civilisation détruite. Morbide ? Paul Valéry ne nous avait-il pas prévenus que les civilisations étaient mortelles ? Après deux guerres mondiales, c’est bien le moins que puisse faire la fiction que d’évacuer nos peurs comme elle le peut. Et force est de constater que le niveau de l’ «entertainment» est nettement au-dessus des films catastrophes qui ont fleuri avec le passage à l’an 2000. Rien que l’affiche de The Walking dead est fascinante : cette autoroute dont les voies menant à la ville sont désertes, et celles en sens inverse complètement bouchées par cet exode impossible qui a entassé des foules paniquées devenues proies aisées pour zombie, l’implacable pourchassant que rien n’arrête ou presque.
Cela dit, il faut bien remarquer que la série offre un autre intérêt. Le zombie étant très lent, il ne représente pas un ennemi bien dangereux. Excepté quand il est en trop grand nombre, sa lenteur vous permet très aisément d’ajuster votre coup pour une décapitation réussie. Mais alors quel intérêt ? Le zombie est un miroir, il montre (encore une fois) ce qui reste de l’humanité. «Je cherche un homme» pourrait dire le survivant. Et, hélas ! les hommes (je veux dire ceux qui ont survécu) ne sont plus nombreux à être des hommes. Ce sont eux les monstres. Échappant à toutes les lois de la société, et par un renversement assez fascinant, l’homme devient à son tour un monstre pourchassant les monstres, une sorte de Robert Neville. Le monstre n’est pas celui que l’on croit. Voilà ce que montre la saison 2 de The Walking dead dont les protagonistes (les bons) ont trouvé refuge dans une prison. Désormais, de tels lieux protègent l’honnête homme, mais en enfermant ce dernier. Avec le zombie, on a l’impression de revivre une préhistoire cauchemardesque et cannibale, une régression, un retour en arrière sociétal.

World War Z donne à lire un renversement similaire à celui de la série télévisée, mais cette fois dans la période de reconstruction. Une fois l’invasion zombie endiguée (on parle d’ailleurs plutôt d’épidémie, de pandémie, autre peur très actuelle celle-là, une variante de la grippe espagnole), l’humanité n’offre plus à ses survivants que des individus dénués d’emploi, des F6 : dans l’économie de service, libérale, ces gens roulaient sur l’or ; une fois tout cela renversé, ces gens ne savent rien faire.
Et voilà que le zombie nous ramène à l’Ecclésiaste : tout est vanité. La vie est vaine, et on ne saura même pas la protéger, explique Max Brooks. Le zombie est synonyme de débâcle politique. Hybris, incurie, gabegie, incompétence, quelle qu’en soit la raison, les gouvernements du monde entier échouent à sauver le citoyen. Je pense qu’on retrouve là une image très américaine, républicaine, amoureuse des origines : arme-toi, et débrouille-toi si tu veux sauver ta peau.

Le zombie est américain, et il permet de renouer avec les origines.

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Bonnes vacances

Cher élève qui a eu l’insigne honneur de bénéficier de mon enseignement,

Quels qu’aient été tes résultats, quelle que fut cette année scolaire, je te souhaite de bonnes vacances, des vacances pleines d’un soleil roboratif, et de cette vitamine D qui te permettra de voir petit à petit, mais inéluctablement arriver la date fatidique de la rentrée. Tu auras, à ce moment, la mine réjouie, des cahiers tout neufs, des copies à tire-larigot, et une trousse gonflée d’un matériel rutilant (et complet). Ce sera parce que tu te seras bien reposé, tu auras profité d’un temps à la fois très long et très court, loin des contraintes scolaires que tu abhorres (se lever tôt, avoir froid, voir des profs, faire des devoirs, etc.).

Sache que, même si je suis en vacances, je serai toujours là pour toi si, d’aventure, il te prenait l’envie de me questionner sur un point du programme, envie que la timidité, le regard des autres ou je ne sais quoi encore ne t’ont point permis de soulager.

Tu peux, à ce propos, consulter Ralentir travaux, télécharger les manuels de 6e ou de 4e ; ils te permettront de ne pas complètement oublier toutes ces belles choses que nous avons vues ensemble. Tu peux aussi retrouver le doux son de ma voix sur YouTube t’expliquant entre autres la fonction du pronom relatif (n’est-ce pas fascinant ?). Retrouve tout ce beau savoir numérisé en sirotant une grenadine, dans la douceur et la pénombre de ta maison pendant que des insensés fondent sous un soleil de plomb. Tu ne vas pas passer deux mois à barboter dans un peu d’eau quand même, si ?

Non, assurément, tu ne veux pas passer deux mois (61 jours, 1464 heures, 87 840 secondes) dans une oisiveté estivale qui te fait horreur. Peut-être même, mû par le remords, tu voudras finir de lire ce livre que tu avais lâchement abandonné durant l’année (allez, avoue) ? N’hésite pas à me demander les références exactes, je te les donnerai sans même porter l’ombre d’un jugement sur une demande aussi honnête. Je te conseillerai mille et une lectures, et comme le sultan, coupe-moi la tête si ces lectures ne te passionnent pas et ne reculent pas indéfiniment l’heure du coucher (après réflexion, je préférerais que tu oublies cela).

Un dernier mot avant de finir. Tu te demandes probablement la raison d’un style aussi ampoulé et au vocabulaire parfois abscons, et tu as raison. Je t’inflige un dernier pensum : arriver jusqu’au bout de ce texte, chercher les mots dans le dictionnaire. Eh ! Nombre d’entre vous me liront sur leur iPod, iPad, iPhone, iMachin. Un double-clic (tap) sur les mots fera donc apparaître une définition du mot, et il n’est alors rien de plus facile que d’apprendre quelques mots. Pour les autres, il faudra vous lever et aller chercher le dictionnaire. Désolé.

J’oubliais ! Je ne reverrai peut-être jamais certains d’entre vous. Certains auront un autre professeur, certains changent d’établissement. Je vous souhaite donc de réussir et même, comme dit la chanson, tout le bonheur du monde. Vous avez été (tous sans exception, même le plus casse-pieds d’entre vous) des élèves infiniment sympathiques.

Bonnes vacances,

Yann Houry

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Le manuel de quatrième n’est plus sur le store d’Apple

Not on 32 storesCela fait un mois que le Manuel de quatrième peut être téléchargé sur iTunes.
Pardon. Cela faisait un mois.
Je croyais qu’il avait, pour cela, dûment affronté le regard impitoyable et plein d’exigence des gens ayant la dure charge de trier ce qui peut figurer ou non sur le magasin en ligne d’Apple. J’avais, à cet effet, dû modifier (fort légitimement) quelques points (un titre manquant dans la table des matières ou quelque chose dans ce goût-là). Alors, je pus goûter au bonheur de voir le point vert suivi de «On 32 stores».

Aujourd’hui, je découvre un point rouge suivi de «Not on 32 stores».

Première raison

La raison en est que je dois modifier quelques points. Je dois, et c’est bien normal, corriger «Titre du livre» qui a la mauvaise idée d’apparaître en mode portrait dans la table des matières (mais pas en mode paysage ; c’est facétieux un iPad). Cela correspond à un «paramètre fictif» qui doit être remplacé par un texte réel comme «Manuel de quatrième» (puisque c’est le titre du livre). J’avais oublié de changer ça !
C’est la première raison pour laquelle Apple ôte mon livre de son magasin. Il est vrai que cet oubli est absolument insupportable. Je ne peux plus me regarder dans la glace. Je me hais, je me méprise.

Titre du livre

Deuxième raison (à moins que ce ne soit la première)

Je dois aussi enlever toute mention de «libre» ou «gratuit» sur la couverture et dans le livre.
Là je comprends moins.
Si je peux plus ou moins concevoir qu’aucune mention du prix ne doit figurer sur la couverture (maintenant que cela m’arrive, j’ai remembrance d’une app ayant été retirée de l’App Store pour avoir contrevenu à cette règle), je ne vois vraiment pas pourquoi il me serait interdit de présenter mon manuel comme étant libre et gratuit (ce qu’il est, pas le format iPad bien sûr, mais son contenu accessible sur mon site). Malheureusement, le mail qu’on m’envoie est catégorique «Please remove all mentions of « libre » or « gratuit ».»

Bon, ça s’appelle de la censure.

Et que dire de l’amalgame «libre» et «gratuit», c’est donc synonyme pour Apple ?

Le fait est que mon livre est publié par des commerçants qui détestent que l’on parle de prix : «References Pricing : Prices must not be referenced in the EPUB».

C’est de l’humour californien ?

Post-Scriptum

Peut-on imaginer, un seul instant, comme on me le suggère sur Twitter, investir dans un support pour lequel Apple peut, à tout moment, vous priver de son contenu ? Peut-on espérer travailler avec un manuel agréé par Apple si, pour des raisons plus ou moins pertinentes, ce manuel peut disparaître ? Peut-on demander à un Conseil général d’investir massivement dans des contenus qui vous échappent ?

Post-post-scriptum

J’ai effectué les changements demandés. Je reçois, ce matin, un nouveau message.

Nouveau mail d'Apple
Ça va s’arrêter quand ? Ils ne pouvaient pas me le dire la première fois ? Qu’est-ce que ce sera la prochaine fois ?

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Ravalement de façade pour Ralentir travaux

LogoC’est fait ! Bien sûr, ce n’est pas extraordinaire, ce n’est peut-être pas d’une grande originalité, mais c’est fait : Ralentir travaux a subi un (léger) lifting. Le site gagne même un logo dont je vous laisse deviner la signification. Il s’agrémente de quelques couleurs (oui, il y a du bleu). Les changements ne sont toutefois pas que d’ordre cosmétique, le code a été revu, quelques nouveautés font leur apparition. Et cette réfection m’a donné plein d’idées à exploiter dans un avenir proche.

HTML 5 et CSS 3

Tout d’abord Ralentir travaux est désormais en HTML 5. Pour cela, je n’ai pas dû changer grand-chose. Un doctype. Quelques balises nouvelles (header, section, footer, etc.). Un peu de CSS3. Rien de très complexe. Des effets d’ombre, des coins arrondis, des dégradés, quelques colonnes, etc. De ce point de vue, je ne suis pas allé aussi loin que je le désirais. Il faudra attendre la prochaine révision, quand j’aurais acquis des connaissances plus approfondies. Cependant, je recherche avant tout la simplicité. Celle que l’on trouve, par exemple, dans une application comme Instapaper pour iPad dont le succès me conforte dans mes choix esthétiques : un dépouillement qui ne laisse que l’essentiel, le texte. J’aurais quand même voulu procéder à quelques raffinements, quelque chose qui se rapproche de la mise en page d’un journal papier avec des colonnes, mais là encore ce sera pour la prochaine fois.
De toute façon, me replonger dans les techniques du web m’a remis le pied à l’étrier, m’a donné l’envie, et peut-être, dans quelque temps, la possibilité de faire mieux encore, quand j’en aurais appris davantage. À ce propos, j’ai quand même pu corriger quelques erreurs dans le code, des grossièretés de débutant, et je suis bien aise de m’en être débarrassé. Peut-être y en a-t-il d’autres… Et que de pages à corriger ! Ralentir travaux demandera un jour un travail à plein temps !
Comme mes capacités en JavaScript sont toujours aussi limitées, j’ai eu recours à Hype qui m’a bien aidé pour réaliser un «Slide» afin de présenter les grandes parties du site. Cela s’appelle Visite guidée.

Visite guidée

J’oubliais ! En bas, de la page d’accueil, il y a une petite subtilité esthétique qui fait défiler le texte. Si l’idée et sa réalisation ne sont pas de moi, c’est quand même bien joli.

Visite guidée

Quelques ajouts

Avant de procéder à quelques ajouts, j’ai supprimé la partie Voir, qui n’était plus mise à jour depuis longtemps. La menu n’affiche donc plus que quatre parties : l’actualité, les lettres, le blog (vous y êtes) et les liens. C’est évidemment dans la deuxième que se concentre l’essentiel du site accessible à partir de cette page.
J’ai essayé d’améliorer le référencement interne en ajoutant à chaque page (en fait, pas tout à fait, j’y travaille encore) une sélection de liens susceptibles d’intéresser le visiteur.

Mais la plus grande nouveauté est la possibilité de commenter chaque page. Dans un premier temps, je ne voulais ajouter cela que dans la partie Cours, mais emporté dans mon élan, je l’ai ajouté sur chacune des pages. Un bon millier (à la louche). Le but est de permettre la discussion, de demander une précision, de corriger une erreur, etc. Là encore, dans un avenir plus ou moins proche, j’aimerais permettre davantage d’interaction comme la possibilité de modifier, de personnaliser les pages.

Pour finir

Pour finir, je voudrais rendre à César ce qui est à César et remercier les auteurs de sites qui m’ont aidé, d’une façon ou d’une autre, dans la réalisation du mien.
J’ai toujours été inspiré par les designs minimalistes comme celui d’Apple. J’ai bien aimé également ce site très épuré. Pixeden m’a fourni de jolies images. Les générateurs en tout genre m’ont apporté une aide précieuse : Ultimate CSS Gradient Generator, Support du web pour les coins arrondis, CSS3 generator, Générateur de multi-colonnes en CSS3, CSS menumaker, un autre CSS3 Generator, CSSDeck, CCS 3.0 Maker, etc.

Et ensuite ?

Beaucoup de choses me font envie. Il m’a toujours semblé que je devais vraiment me mettre au JavaScript, mais aujourd’hui la priorité me semble devoir être accordée à l’apprentissage du CSS et de ses propriétés vraiment surprenantes. Parmi celles-ci, j’aimerais intégrer de pareilles transitions pour passer d’une page à l’autre. J’avais été très impressionné par Paperfold CSS. Il y aussi des animations rigolotes : Ring Menu, Dynamic Stack of Index Cards, CSS3 Rotating menu qui marche très mal avec Safari, CSS3 ordered list style qui ne marche qu’avec Firefox, etc.

Bref, pas mal de travail en perspective.

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On dit «la voiture à ma sœur» ou «la voiture de ma sœur » ?

Nombre d’individus poussent des cris d’orfraie lorsqu’ils surprennent, dans les propos de leur interlocuteur, une erreur de grammaire. Un excès de rigueur les conduit à mépriser l’emploi de «malgré que» (si fréquent chez certains grands écrivains) ou l’emploi du subjonctif après la locution conjonctive «après que». Pour ces gens, l’horreur est à son comble lorsqu’un indélicat mésuse de la préposition «à» et l’emploie à la place de «de». Et aussitôt de s’exclamer : « On ne dit pas la voiture à ma sœur, mais la voiture de ma sœur ». Avec une pointe de suffisance aigre, on fait ainsi valoir son indignation lorsque quelqu’un commet un solécisme disgracieux dû à une banale erreur de préposition.

Parfois, on me demande mon avis, et en tant que professeur de français, je suis sommé de rétablir les droits du bon usage, ce qui me laisse bien souvent perplexe…

Je rétorque que, tout d’abord, je dis la grosse bitte à Dudule, et non la grosse bitte de Dudule. Et toc ! Ou j’évoque, quand je sens que mon entourage ne sera pas sensible à la chansonnette populaire, le Moyen Âge, période pour laquelle on utilisait beaucoup la préposition à là où on emploierait aujourd’hui la préposition de. Ainsi, on trouve dans Aucassin et Nicolette (je puise un exemple au pif) :

Et se tu fenme vix avoir,

je te donnerai la file a un roi u a un conte […]

On lit bien : «la fille à un roi ou à un conte» et non «la fille d’un roi ou d’un conte».

D’ailleurs, comme le fait remarquer Geneviève Joly dans son Précis d’ancien français, «la construction du complément déterminatif du nom à l’aide de la préposition a n’a aucune connotation familière en ancien français. Elle est très représentée encore au XVIe siècle, surtout en poésie» (page 238). Elle cite même deux exemples d’emploi de la préposition appartenant «déjà à un niveau de langue déjà marqué» chez deux écrivains du grand siècle :

Je suis la très humble servante au seigneur Anselme (Molière, L’Avare, I, 4)

La vache a notre femme

Nous a promis qu’elle ferait un veau (La Fontaine, Contes, IV, 11, 72)

De toute façon, au Moyen Âge, le cas régime absolu (très fréquent) se passait complètement de préposition et cela donnait, et donne toujours de curieuses associations, comme en témoigne encore le délicieux nom de la ville de Bourg-La-Reine, ce qui, comme chacun sait, signifie le bourg de la reine, et non une injonction à bourrer la reine (à propos, vous connaissez la blague : Bourg-La-Reine ou Choisy-le-Roi… Le doute m’habite…) !

Il n’en reste pas moins que l’usage, aujourd’hui, ressent comme vulgaire certain usage de la préposition à, ce qui n’a jamais dérangé le bas peuple qui l’utilise depuis fort longtemps, comme en témoigne des locutions comme la bande à Bonnot, la fête à la grenouille, etc.

Il convient cependant de faire un choix. À tout prendre, je mets donc les puristes de mon côté en utilisant la bonne préposition, et en n’attirant pas sur moi la désapprobation des censeurs. Et puis, on ne glisse pas sur une merde à chien, on ne s’exclame pas « Fils à pute », que diantre ! Alors utilisons la préposition «de» !

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On

« on » est un mystère grammatical, une aporie dans une vaine tentative de classement.
Tout d’abord, sa métamorphose est surprenante puisqu’il s’est transformé en ce qui est censé le remplacer. Autrefois un nom (du latin homo, hominis), il est devenu un pronom dont la tournure « l’on » (utilisée essentiellement pour éviter un hiatus) témoigne encore.
Ne désignant généralement personne (il est pour cela appelé pronom indéfini), il est rangé parmi les pronoms personnels.
Enfin, mot singulier, il est trop souvent ressenti comme un pluriel. En effet, nombre d’individus s’obstinent à accorder le participe passé avec « on ».
Récemment, j’ai encore lu ceci : « On s’est bien amusés ».
Sauf erreur de ma part, le sujet étant au singulier, l’auxiliaire également, le participe devrait l’être aussi. Pourquoi accorder ce participe en dépit du sujet et de l’auxiliaire au singulier ?
La seule réponse — peu satisfaisante — est que ce « on » est ressenti comme un pluriel. Il est d’ailleurs pronominalisable en « nous » : « Nous, on s’est bien amusés »
Dans ce cas, ce n’est plus la grammaire (un ensemble de règles morpho-syntaxiques et sémantiques) qui prévaut, mais le seul critère sémantique, un peu comme avec « la plupart ». On dira, en effet, « La plupart se sont amusés » et non « La plupart s’est amusé » (ça peut se comprendre. La tournure est elliptique. Il faut entendre «La plupart des gens se sont amusés »). On reconnaîtra que la grammaire est constituée de tout cela ; ce sont la morphologie, la syntaxe et le sémantisme qui font la grammaire, et que parfois démêler entre ces trois-là est bien difficile.
En ce cas, je ne peux m’empêcher de penser, qu’il faudrait aller jusqu’au bout et écrire : « On se sont bien amusés ». On ne choisirait pas le sémantisme au détriment de la morphologie, mais on contreviendrait à une autre règle, celle de l’euphonie. Il faut que ça sonne à l’oreille !
Le plus simple ne consisterait-il pas à considérer que « on » est singulier et que le participe ne s’accorde pas ?
Bref, quand on m’interroge au sujet de ce « on », je n’ai pas grand-chose de plus satisfaisant à dire que ce que j’ai écrit ici.
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Le babil

J’adore le babil des nourrissons, la lallation plus précisément. J’adore provoquer ces sons qui précèdent l’acquisition du langage articulé.
C’est exactement le contraire des «bibelots d’inanité sonore» abolis par Mallarmé, mais il est vrai que ce sont des bibelots. On ne cesse de les répéter, de se les renvoyer ou de les brandir tel un hochet, dans un claquement de langue, de dentales et de labiales. En revanche, ce n’est pas du psittacisme. Chaque répétition est pleine d’une nuance nouvelle, pleine de l’intelligence qui s’éveille.
C’est une fête vocale.
Plus tard, paraît-il, l’enfant intègrera un mot par heure. Cela s’appelle l’explosion lexicale.
En tout cas, ces premiers moments de la communication verbale sont poignants. Au reste, je me suis toujours demandé (enfin depuis que j’ai des enfants) à quoi pouvait ressembler la pensée sans langage. À cet égard, le tout-petit est fascinant, et s’il ne parle pas, il n’en communique pas moins. La relation humaine ne passe donc pas que par la parole, mais elle devient ensuite essentielle, à tel point que sans elle, on peut mourir.
C’est du moins ce que j’avais lu un jour chez Aldo Naouri. Il racontait comment Frédéric de Prusse avait eu l’idée saugrenue de faire élever des enfants dans un lieu isolé. Interdiction formelle de leur parler avait été faite aux nourrices. Il s’agissait de retrouver la langue originelle, celle de Dieu probablement ( je confonds peut-être avec un livre de Paul Auster… ).
Alors ?
Alors, les enfants sont tous morts, tant il est vrai que l’affection, la nécessaire relation se font par la parole indispensable.

leoJ’adore le babil des nourrissons, la lallation plus précisément. J’adore provoquer ces sons qui précèdent l’acquisition du langage articulé.

C’est exactement le contraire des «bibelots d’inanité sonore» abolis par Mallarmé, mais il est vrai que ce sont des bibelots. On ne cesse de les répéter, de se les renvoyer ou de les brandir tel un hochet, dans un claquement de langue, de dentales et de labiales. En revanche, ce n’est pas du psittacisme. Chaque répétition est pleine d’une nuance nouvelle, pleine de l’intelligence qui s’éveille.

C’est une fête vocale.

Plus tard, paraît-il, l’enfant intègrera un mot par heure. Cela s’appelle l’explosion lexicale.

En tout cas, ces premiers moments de la communication verbale sont poignants. Au reste, je me suis toujours demandé (enfin depuis que j’ai des enfants) à quoi pouvait ressembler la pensée sans langage. À cet égard, le tout-petit est fascinant, et s’il ne parle pas, il n’en communique pas moins. La relation humaine ne passe donc pas que par la parole, mais elle devient ensuite essentielle, à tel point que sans elle, on peut mourir.

C’est du moins ce que j’avais lu un jour chez Aldo Naouri. Il racontait comment Frédéric de Prusse avait eu l’idée saugrenue de faire élever des enfants dans un lieu isolé. Interdiction formelle de leur parler avait été faite aux nourrices. Il s’agissait de retrouver la langue originelle, celle de Dieu probablement ( je confonds peut-être avec un livre de Paul Auster… ).

Alors ?

Alors, les enfants sont tous morts, tant il est vrai que l’affection, la nécessaire relation se font par la parole indispensable.

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Après Facebook, Twitter

Après avoir longtemps voué les réseaux sociaux aux gémonies, je constate qu’ils me sont devenus sinon indispensables du moins très précieux.

Facebook, d’une part, permet de garder le contact avec ses amis avec une facilité inconcevable et plaisante pour qui n’a jamais eu envie de passer le moindre coup de fil.

Twitter, d’autre part, permet de publier en un tour de main toutes sortes de réflexions propres au journal intime avec une souplesse que n’a peut-être pas un blog et encore moins un site. Conseiller un livre, citer une phrase, faire une observation quelle qu’elle soit est aisé avec Twitter. Je pense que Ralentir travaux peut très bien aller se loger là-bas de temps à autre. Entre la maxime, l’apophtegme, la sentence, le proverbe, le haïku ou le fragment cher à Roland Barthes, je me dis que le microblogging a peut-être quelque avenir.

En revanche, je me dis aussi qu’un blog doit alors permettre une réflexion plus approfondie. C’est ce que je fais actuellement. J’écris quand j’en ai le temps un « petit » article sur Le Château de Kafka, qu’il faut que je publie. L’ensemble fait plusieurs pages, n’est pas vraiment construit… Ce sont plutôt des notes de lecture. J’ai glané quelques citations et j’ai tenté d’en faire un tout à peu près cohérent.

Résumons. Facebook est, selon moi, lié à l’amitié, à la famille. On y papote gaiement et légèrement. Twitter tient du journal, de la réflexion brève. Le blog est le lieu du développement de la réflexion. Quant au site Ralentir travaux, j’ai à de multiples reprises expliqué son contenu (ici ou ). Pourtant, après deux années de développement, bien des choses mériteraient d’être nuancées ou corrigées, mais on en reparlera.

Vous pouvez suivre Ralentir travaux grâce aux flux RSS de Twitter en cliquant sur l’icone ci-dessous.

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