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Ravalement de façade pour Ralentir travaux

LogoC’est fait ! Bien sûr, ce n’est pas extraordinaire, ce n’est peut-être pas d’une grande originalité, mais c’est fait : Ralentir travaux a subi un (léger) lifting. Le site gagne même un logo dont je vous laisse deviner la signification. Il s’agrémente de quelques couleurs (oui, il y a du bleu). Les changements ne sont toutefois pas que d’ordre cosmétique, le code a été revu, quelques nouveautés font leur apparition. Et cette réfection m’a donné plein d’idées à exploiter dans un avenir proche.

HTML 5 et CSS 3

Tout d’abord Ralentir travaux est désormais en HTML 5. Pour cela, je n’ai pas dû changer grand-chose. Un doctype. Quelques balises nouvelles (header, section, footer, etc.). Un peu de CSS3. Rien de très complexe. Des effets d’ombre, des coins arrondis, des dégradés, quelques colonnes, etc. De ce point de vue, je ne suis pas allé aussi loin que je le désirais. Il faudra attendre la prochaine révision, quand j’aurais acquis des connaissances plus approfondies. Cependant, je recherche avant tout la simplicité. Celle que l’on trouve, par exemple, dans une application comme Instapaper pour iPad dont le succès me conforte dans mes choix esthétiques : un dépouillement qui ne laisse que l’essentiel, le texte. J’aurais quand même voulu procéder à quelques raffinements, quelque chose qui se rapproche de la mise en page d’un journal papier avec des colonnes, mais là encore ce sera pour la prochaine fois.
De toute façon, me replonger dans les techniques du web m’a remis le pied à l’étrier, m’a donné l’envie, et peut-être, dans quelque temps, la possibilité de faire mieux encore, quand j’en aurais appris davantage. À ce propos, j’ai quand même pu corriger quelques erreurs dans le code, des grossièretés de débutant, et je suis bien aise de m’en être débarrassé. Peut-être y en a-t-il d’autres… Et que de pages à corriger ! Ralentir travaux demandera un jour un travail à plein temps !
Comme mes capacités en JavaScript sont toujours aussi limitées, j’ai eu recours à Hype qui m’a bien aidé pour réaliser un «Slide» afin de présenter les grandes parties du site. Cela s’appelle Visite guidée.

Visite guidée

J’oubliais ! En bas, de la page d’accueil, il y a une petite subtilité esthétique qui fait défiler le texte. Si l’idée et sa réalisation ne sont pas de moi, c’est quand même bien joli.

Visite guidée

Quelques ajouts

Avant de procéder à quelques ajouts, j’ai supprimé la partie Voir, qui n’était plus mise à jour depuis longtemps. La menu n’affiche donc plus que quatre parties : l’actualité, les lettres, le blog (vous y êtes) et les liens. C’est évidemment dans la deuxième que se concentre l’essentiel du site accessible à partir de cette page.
J’ai essayé d’améliorer le référencement interne en ajoutant à chaque page (en fait, pas tout à fait, j’y travaille encore) une sélection de liens susceptibles d’intéresser le visiteur.

Mais la plus grande nouveauté est la possibilité de commenter chaque page. Dans un premier temps, je ne voulais ajouter cela que dans la partie Cours, mais emporté dans mon élan, je l’ai ajouté sur chacune des pages. Un bon millier (à la louche). Le but est de permettre la discussion, de demander une précision, de corriger une erreur, etc. Là encore, dans un avenir plus ou moins proche, j’aimerais permettre davantage d’interaction comme la possibilité de modifier, de personnaliser les pages.

Pour finir

Pour finir, je voudrais rendre à César ce qui est à César et remercier les auteurs de sites qui m’ont aidé, d’une façon ou d’une autre, dans la réalisation du mien.
J’ai toujours été inspiré par les designs minimalistes comme celui d’Apple. J’ai bien aimé également ce site très épuré. Pixeden m’a fourni de jolies images. Les générateurs en tout genre m’ont apporté une aide précieuse : Ultimate CSS Gradient Generator, Support du web pour les coins arrondis, CSS3 generator, Générateur de multi-colonnes en CSS3, CSS menumaker, un autre CSS3 Generator, CSSDeck, CCS 3.0 Maker, etc.

Et ensuite ?

Beaucoup de choses me font envie. Il m’a toujours semblé que je devais vraiment me mettre au JavaScript, mais aujourd’hui la priorité me semble devoir être accordée à l’apprentissage du CSS et de ses propriétés vraiment surprenantes. Parmi celles-ci, j’aimerais intégrer de pareilles transitions pour passer d’une page à l’autre. J’avais été très impressionné par Paperfold CSS. Il y aussi des animations rigolotes : Ring Menu, Dynamic Stack of Index Cards, CSS3 Rotating menu qui marche très mal avec Safari, CSS3 ordered list style qui ne marche qu’avec Firefox, etc.

Bref, pas mal de travail en perspective.

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Littérature

Le jeu des figures (fin)

Terminons ce petit jeu sur les figures avec une phrase extraite de la Rhétorique d’Aristote (citée dans le Gradus de Bernard Dupriez).

Il est juste que celle qui a tué son mari meure. Il est beau qu’un fils venge son père. Donc il est beau et juste qu’un fils tue sa mère.

Keske c’est ?

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Humeur

L’anaphore, Hollande et le petit

L’anaphore connaît aujourd’hui un succès pour le moins inattendu. L’emploi qu’en a fait François Hollande montre assez que cette figure appartient à une vaste famille, la famille de la répétition (avec l’épiphore, l’anadiplose, l’épanadiplose, la concaténation, etc.). Et pour ce qui est de répéter, notre potentiel président a répété pas moins de 16 fois (paraît-il, je n’ai pas compté) Moi, président de la République. C’est beaucoup. Je n’ai pas cherché, mais je ne crois pas que la littérature abonde en anaphore de cette ampleur.

Il paraît même que la France découvre cette figure. Les collégiens ont cependant (et en principe) tous entendu l’inévitable anaphore cornélienne :

Rome, l’unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant !
Rome qui t’a vu naître, et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore !

Cette figure apporte au mot qu’elle répète une importance, une gravité, une emphase, quelque grandiloquence également. Elle n’est pas non plus étrangère au rythme, au lyrisme. En tout cas, l’emploi est remarqué et remarquable. Peut-être parce qu’il ne passe pas inaperçu. Simplement.

Ladite figure peut devenir une véritable tarte à la crème. Je le confesse à demi-mot, mais ce poème m’énerve (poétiquement, pas historiquement) :

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Le procédé est trop voyant. Chez Victor Hugo également, mais c’est Victor Hugo alors je ne m’en offusque pas. Et souvent l’anaphore est au service d’une énergique indignation, que ce soit dans les Châtiments :

Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont
Ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front.
Ceux qui d’un haut destin gravissent l’âpre cime.
Ceux qui marchent pensifs, épris d’un but sublime.

Ou dans L’Année terrible (sans atteindre la démesure hollandienne) :

Dans les siècles, dans l’homme antique, dans l’histoire,
Dans le passé, leçon qu’épelle l’avenir,
Dans ce qui commença pour ne jamais finir,
Dans les poëtes ! quoi, dans ce gouffre des bibles,
Dans le divin monceau des Eschyles terribles,
Des Homères, des Jobs, debout sur l’horizon,
Dans Molière, Voltaire et Kant, dans la raison,
Tu jettes, misérable, une torche enflammée !

Cette figure peut aussi provoquer la surprise. Dans ce poème de Xavier Forneret («Un pauvre honteux»), les pronoms «il» et «l’» (qui pour le coup – d’un point de vue grammatical – ne sont pas anaphoriques, mais cataphoriques) sont – du point de vue stylistique – anaphoriques. C’est cette figure qui fonde tout le poème et prépare ainsi, progressivement, la chute.

Il l’a tirée
De sa poche percée,
L’a mise sous ses yeux ;
Et l’a bien regardée
En disant : “Malheureux !”

[…]

Il l’a palpée

D’une main décidée

A la faire mourir.

- Oui, c’est une bouchée

Dont on peut se nourrir.

Il l’a pliée,

Il l’a cassée,

Il l’a placée,

Il l’a coupée ;

Il l’a lavée,

Il l’a portée,

Il l’a grillée,

Il l’a mangée.

Quand il n’était pas grand on lui avait dit : Si tu as faim, mange une de tes mains.

Vous découvrez alors, à la fin du poème, que ce «il» c’est le pauvre, que le «l’» c’est sa propre main qu’il s’apprête à manger.

Cela fait une jolie répétition, hein ? De quoi faire pâlir François Hollande. Et en plus, ce n’est pas le pronom «moi», pronom qu’il vaut mieux éviter de dire trop souvent, si l’on ne veut pas recevoir cette accusation de grotesque que le camp adverse n’a pas manqué de lui jeter à la figure.

Au fait, à propos d’anaphore ! Il me souvient que celle-ci avait été déjà jetée à la figure du président sortant :

Il a pris la France et n’en sait rien faire. En vérité, on est tenté de plaindre cet eunuque se débattant avec la toute-puissance. Certes, ce, dictateur s’agite, rendons-lui cette justice ; il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il se remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c’est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide.

(Napoléon Sarkozy le Petit)

Cela en fait des anaphores pour un seul homme !

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Littérature

Le jeu des figures (épisode 6)

Chose promise, chose due. Finissons ces vacances, non pas avec une vulgaire anaphore (il faudra, cependant, que je dise quand même quelques petites choses sur le sujet), mais avec quelques figures plus rares, plus drôles aussi.

Commençons cette série avec un vers de Corneille :

Je suis romaine, hélas, puisque mon époux l’est.

Alors ? Que trouvez-vous ?

N.-B. Le précédent jeu n’est pas fini. Il reste des choses à découvrir.

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Littérature

Le jeu des figures (épisode 5)

Avant d’en venir à quelques figures plus exotiques, voici un extrait de Quatre vingt-treize de Victor Hugo. Une mine.

Un canon qui casse son amarre devient brusquement on ne sait quelle bête surnaturelle. C’est une machine qui se transforme en monstre. Cette masse court sur ses roues, a des mouvements de bille de billard, penche avec le roulis, plonge avec le tangage, va, vient, s’arrête, paraît méditer, reprend sa course, traverse comme une flèche le navire d’un bout à l’autre, pirouette, se dérobe, s’évade, se cabre, heurte, ébrèche, tue, extermine.

Au fait, une petite précision : si vous vous dites que ces figures de style sont trop difficiles pour des collégiens, si vous pensez que je suis excessivement, démesurément, inconsidérément (je vais arrêter avec les adverbes) exigeant, voici comment je compte procéder avec mes élèves.

Dans les premiers exercices qui seront proposés, la figure devant être trouvée sera soulignée. Ainsi, dans l’exemple proposé hier, à travers un menu déroulant, l’élève ne sera invité qu’à trouver une modeste répétition (foin des termes techniques) :

Je regardais, je regardais à en user ma rétine, à en devenir aveugle […].

Rien de plus. Ni asyndète, ni adynaton et encore moins d’épanorthose.

Ah ! Et comme vous trouvez des figures que je n’avais pas même remarquées, je tenais à vous remercier chaleureusement !