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Correction (de l'évaluation de la séquence II)

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I - Les atrocités de la guerre

1. « passa » (ligne 7), « gagna » (ligne 7), « s’enfuit » (ligne 13), « arriva » (ligne 14) sont des verbes de mouvement dont Candide est le sujet.

2. Ces verbes sont tous au passé simple. C’est le temps du premier plan, des événements importants.

3. Candide assiste à une guerre entre les Bulgares et les Abares. Il assiste également à toutes sortes d’atrocité.
L’emploi du terme « spectacle » est justifié par l’expression « théâtre de la guerre ».

4. Candide a peur. Il « tremblait » (ligne 5), « se cacha du mieux qu’il put » (ligne 5). Il s’en va (« il prit le parti d’aller raisonner ailleurs des effets et des causes », ligne 7).

5. Candide parcourt des lieux dévastés. Le premier village est « en cendres » (ligne 8), il a été « brûlé » (ligne 8). Le second village est « en ruines » (ligne 14).

Dans ces lieux, les habitants sont morts, les corps sont mutilés : « des tas de morts et de mourants » (ligne 7), « des vieillards criblés de coups » (ligne 9), « leurs femmes égorgées » (ligne 9), « leurs mamelles sanglantes » (lignes 9 et 10), « des filles éventrées » (ligne 10), « d’autres, à demi brûlées » (ligne 11), « Des cervelles étaient répandues sur la terre à côté de bras et de jambes coupés » (lignes 11 et 12), et enfin « des membres palpitants » (ligne 14).

6. L’imparfait de l’indicatif domine dans ces passages. C’est le temps de la description (de l’arrière-plan par opposition au passé simple, temps du premier plan).

7. Malgré toutes ces horreurs, Candide pense à Cunégonde et cherche un endroit où il sera bien traité. Ses préoccupations semblent personnelles ; il semble peu affecté par ce qu’il a vu.

II - Le regard de l’auteur sur la guerre

8. Les Abares font la guerre aux Bulgares, noms qui laissent entendre Barbares. S’ils se font la guerre, Voltaire ne les oppose pas véritablement. Outre la consonance de leur nom, ils se ressemblent, ont de nombreux points communs. Tous deux font dire des Te Deum, tous deux ont des héros dans leur camp (voir lignes 10 et 13), tous deux commettent des atrocités « selon les lois du droit public » (lignes 8 et 9).

9. « six mille hommes » (ligne 3), « neuf à dix mille coquins » (ligne 3), « quelques milliers d’hommes » (ligne 4), « une trentaine de mille âmes » (ligne 5) sont des GN décomptant les morts.

10. Les chiffres donnés sont imprécis, comme le montrent les adverbes « à peu près » (lignes 2 et 3), « environ » (ligne 3), le déterminant indéfini « quelques » ou le GN « le tout » (ligne 4).

11. « beau », « leste », « brillant », « ordonné » sont des adjectifs qualificatifs mélioratifs.
Ils forment une progression croissante (du plus bref au plus long), tous précédés de la conjonction de coordination « si » exprimant l’intensité. On peut alors parler de gradation.
Ce passage relève, a priori, de l’éloge.

12. « Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons » est une énumération surprenante en ceci qu’elle se termine par un mot qui n’a pas de point commun avec les autres termes, tous en rapport avec la musique.
On comprend que ce qu’on lit n’est peut-être pas un éloge de la guerre.

13. La guerre est désignée par cet oxymore.

14. L’antiphrase est utilisée. Le « meilleur des mondes » ne peut-être celui où tant de gens meurent. On opposera également le singulier « la mousqueterie » aux « dix milles coquins », la disproportion révélant l’ampleur du massacre.

15. Une nouvelle antiphrase peut être relevée dans l’expression « quelques héros ». L’euphémisme « les besoins naturels » montre de quoi sont capables lesdits héros.

16. On l’a vu, ce texte ne peut être un éloge de la guerre. Ce texte relève davantage du blâme. Les atrocités de la guerre dont chaque camp est responsable sont dénoncées, montrées à l’index, révélées par l’auteur qui s’oppose aux « lois du droit public » (ce droit à faire la guerre, à détruire).
Avec une abondance de détails (voir les différents champs lexicaux relevés), Voltaire montre l’étendue de la catastrophe.
Pour autant, ni Candide ni les victimes de la guerre ne trouvent grâce aux yeux de Voltaire. Le premier tremble « comme un philosophe », se cache et se sauve ; les seconds (en tout cas les soldats) ne sont que de la chair à canon, masse indénombrable, inutilement quantifiable (« à peu près six mille hommes », « environ neuf à dix mille coquins »). Ils ne sont que des « coquins » qui « infectaient » la terre. En revanche, l’imprécision arithmétique (« Le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes ») révèle aussi l’indignation de l’auteur (À quoi bon vouloir compter ce qui reste ?).
Le procédé utilisé par Voltaire est évidemment l’ironie, qui trouve son expression dans une multitude de figures de style comme l’antiphrase (« meilleur des mondes », « quelques héros ») ou l’oxymore (« boucherie héroïque »).

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